Etape 1 : récupération des composants
Dans ce projet les composants les plus « couteux » et les plus rares sont certainement : le transformateur d’alimentation, le condensateur variable, le transformateur de sortie, le condensateur de filtrage de l’alimentation, les tubes électroniques, les potentiomètres.
Pour le reste, c’est facile à trouver et peu onéreux.
En tant qu’amateur de TSF on a tous dans le grenier un vieux châssis un peu délabré et tellement banal qu’on ne l’a jamais remis en état mais qu’on s’est refusé sentimentalement à poubelliser…
Le top est d’identifier un poste des années 50, pas sophistiqué et ce n’est vraiment pas compliqué à trouver. Attention toutefois, pas de poste « tous courants » car on s’intéresse justement à l’alimentation…
Je suis donc monté au grenier et j’en ai trouvé 2 ou 3 possibles. Avant de procéder au sacrifice utile, il est important de valider visuellement le choix :
Si les tubes électroniques sont de la série noval (9 broches), ou rimlock (8 broches), ça fixera globalement la bonne époque. Le mieux est d’identifier quelques uns des tubes et de vérifier qu’il ne s’agit pas d’une série U (comme Uxx ou UAFxx, etc.), sinon la tension de chauffage du transfo ne conviendra pas et il s’agit peut-être d’un modèle « tous courants ».
La série E (ELxx, EFxx ECHxx, etc) vous indiquera que les tensions proposées par le transfo d’alimentation sont compatibles avec notre émetteur. Des tubes nommés 6xxx sont souvent l’autre terminologie de la série E, mais pas toujours… Alors un coup d’œil sur internet et vous vérifiez que les tubes repérés dans le châssis ont bien un filament s’alimentant en 6,3V.
J’ai retenu un châssis de TSF
Sonneclair Radio dont j’ignore la référence du modèle car il n’avait plus son ébénisterie… Le HP est déchiré, il manque l’œil magique mais il n’est pas rouillé et ne sent pas le brulé !
Ce châssis va me permettre de récupérer les 5 composants les plus chers et rares (voir dessin)
Avant de procéder au pillage (ça me fait toujours mal de scarifier une TSF même si je sais que son état ne réclame que l’extrême onction) je conseille toujours de prendre les photos des transformateurs encore câblés ou de repérer sur un papier où vont les fils, histoire de simplifier le futur câblage. Confondre la sortie HT avec l’entrée secteur peut poser quelques soucis !
Après repérage, dessouder et démonter les 5 composants stratégiques.
Les nettoyer et les mettre de côté. Contrôler l’aspect de chacun, vérifier que le CV s’actionne correctement et que les lames mobiles sont libres de tout contact mécanique et électrique avec les lames fixes.
Le potentiomètre peut d’office bénéficier d’un peu de produit nettoyant en bombe à insérer sur la piste ; procéder ensuite à une dizaines de rotations de l’axe pour bien étaler le produit et débarrasser la surface active des années d’empilements de micro poussière.
Reste le condensateur : sur le Sonneclair c’est un 2 x 5µF 350V de tension de service et 385V de tension max. C’est parfait ! Mais si vous découvrez un 2 x 32µF, ça conviendra aussi !
Son état de santé mérite un examen car les condensateurs électrolytiques vieillissent plus ou moins bien surtout s’ils sont restés des décennies sans mise sous tension.
Lire sur le sujet la courte prose explicite de TK5EP ici
Par précaution, lorsque je récupère des capas de filtrage HT je les reforme systématiquement. C’est simple et très efficace.
J’ai donc procédé à la cure de jouvence de la capa (sur les 2 puisque c’est un modèle double). Lorsque c’est terminé on contrôle que le courant de fuite est conforme avec la valeur de la capacité et la tension du condensateur.
On trouve la méthode et une calculette qui donne le résultat immédiat du courant acceptable ici.
Pour un condensateur de 50µF et une tension de service de 350V on tolère 1,55 mA max.
Pour un 32µF 350V c’est 1,1mA
Si vous mesurez un courant de fuite significativement plus élevé (au moins 20% de plus) mieux vaut écarter le composant ou bien tenter une nouvelle reformation.
J’ai mesuré le mien après reformation : I = 0,8 mA pour chaque cellule de 50µF, c’est tout bon !
Voltmètre à gauche : la tension de consigne avant la résistance de reformage : 350 V = Tension de service du condensateur
Voltmètre au centre : la tension aux bornes du condensateur : elle devient quasi identique une fois la reformation terminée (quelques minutes à quelques heures suivant l’état et la valeur de R)
A droite le milliampèremètre : courant de fuite final = 0,8 mA
Pour le reste, par précaution je teste à l’ohmmètre que les enroulements de chacun des 2 transformateurs ne sont pas coupés.
A priori, tous les composants récupérés sont OK.
La suite, un peu plus tard…