Parce qu’ à l’ époque , même s" ‹ il n › y avait plus officiellement de maisons closes pour certains " plaisirs " , il y en avait d’ autres plus " familiaux "
En effet , pour les familles , aller à la mer à tarif intéressant était aussi le plaisir du dimanche .
Chacune avait son panier avec le " casse croute " du midi . A l’ époque dans les " estaminets " , on pouvait " apporter son manger " , c’ était affiché à l’ entrée , on ne commandait et payait que les boissons .
On pouvait aussi louer une cabine sur la plage , et manger sur le sable - sur la cote d’ Opale c’ est pas de galets comme en Haute Normandie - mais souvent avec le vent , les sandwiches croquaient un peu sous la dent .
D’ autres encore allaient aux terrasses et dégustaient une bonne " moules - frites " , avec au dessert un bonne glace !
Jean Claude aurait été content , après le repas , il restait des assiettes pleines de " coquilles " , qu’ on enquillait les unes dans les autres , bien rangées en épi de blé .
Les plus fortunés pouvaient aller faire un tour au Casino , dépenser quelqu’ argent .
Il y en avait donc pour tous les goûts et toutes les bourses , et chacun était heureux . Pas de " transistors " pour casser les oreilles , et encore moins de portables et d ’ Ipad . Rien que le bruit des vagues , les cris des mouettes , et les cornes des bateaux entrant ou sortant du port .
On récoltait des coques pour faire cuire une fois rentrés , des os de seiches pour les bengalis ou les perruches , et si on faisait pas gaffe , on se faisait piquer par les méduses qui pullulaient les étés chauds .
On péchait la crevette grise avec un petit filet qu’ on poussait devant soi . on pouvait même les attraper à la main dans les flaques laissées sur la plage à marée basse .
A marée haute , la mer arrivait jusqu’ à la digue . et pour se baigner fallait faire attention à deux épaves de navires coulés sur la plage , et aux ferrailles qu’ on pouvait alors ne pas ne pas voir bien qu’ elles fussent balisées convenablement .
On explorait les multiples blockhaus laissés dans les dunes, mais certains coins étaient encore entourés de barbelés avec des pancartes " danger - interdit - champs de mines ."
On pouvait aussi faire des " promenades en mer ". Un bateau sur 4 roues venait sur la plage chercher les gens , et il allait faire un tour en mer pendant 1/2 h env , puis revenait décharger et recharger d’ autres passagers ( voir photos ) .
sur el sable il y avait des " parcs d’ attraction " avec jeux divers ( balançoires , toboggans , filets de volley , etc ) , clos ou non . dans ceux qui étaient clos on pouvait accéder contre la présentation de capsules de bouteilles de sodas de l’ époque … et ça faisait vivre le commerce
Dans les trains de plaisir du dimanche ( wagons en bois de 3ème classe , avec une portière à chaque compartiment et sièges en bois , les wagons n’ étaient pas attachés de manière rigide . simplement par des chaines . il y avait déjà un méchant coup de tampon à l’ attelage de la loco , et à chaque gare ( on s’ arrêtait au moins dix fois de Béthune à Dunkerque ) il y avait les à coups au départ et les coups de tampons à l’ arrête . On était donc secoués comme des pruniers , mais tout le monde était de bonne humeur , contant d’ aller passer un dimanche à la plage.
Des fois , suivant l’ heure de la marée , les nuages arrivaient du large , et il tombait une averse , et on disait " encore un mauvais coup des anglais qui nous envoient leurs nuages " .
Le soir après avoir pris de bons coups de soleil ( l’ ambre solaire n’ existait pas encore ) , et avec du sable plein les oreilles, les chaussettes et les chaussures , on roupillait dans le train de retour , bien crevés …
une vie simple et naturelle …