Bonjour à tous;
J’ai commencé la restauration d’un phonographe Pathé confié à mes soins par une personne de ma famille.
L’appareil est dans un très bon état mais je suis arrêté dans mon élan par un ressort cassé…(Voir photos)
Quelqu’un pourrait-il m’indiquer une adresse, un site… où je pourrais en trouver un?
L’un d’entre vous a peut-être une proposition à me faire?
INFOS TECHNIQUES:
- Diamètre intérieur du tambour:74 mm
- Largeur du ressort: 25 mm
- Epaisseur du ruban: 0,5 mm
- Longueur présumée: 3m /3,5m (au vu des parties manquantes aux deux extrémités)
- Accrochage: moyeu fendu côté axe; oeillet côté tambour.
Merci d’avance pour vos infos et suggestions…
et pardon pour cette demande qui ne concerne pas vraiment la TSF.
Cordialement;
Hubert
Pourquoi ne le reforgez vous pas ? Sur ce modèle c’est pourtant assez facile.
Sinon, voir chez Meadows & Passmore.
Bonjour, Nicolas, et merci pour votre réponse.
Je ne pensais pas que cela fût possible de reforger moi-même un tel ressort, le chauffage faisant perdre la trempe à l’acier en le fragilisant à l’endroit où les contraintes en torsion sont les plus fortes, près de l’axe.
Dois-je « refaire » la trempe en plongeant l’extrémité chauffée dans l’eau froide? (Et dire que mon beau-père était maréchal ferrant !)
Mais, perdu pour perdu, puisque vous me suggérez cette solution, pourquoi ne pas essayer? (Rassurez-vous: je ne vous tiendrai pas pour responsable en cas d’échec !)
Cordialement
Hubert
A cœur vaillant rien d’impossible.
Pour le centre je vous conseillerais d’investir dans un Spotflam, de fendre une tige métallique, et de vous en aider pour reforger le ressort pendant que le Spotflam porte tout ça au rouge. Personnellement je ne retrempe pas, d’autant que c’est généralement de l’acier au carbone… trempé ou pas ça ne change pas grand chose : le métal est très raide quoi qu’on fasse avec.
Au moins une spire complète doit faire le tour de l’arbre fendu en y étant vraiment “collée”. Si ça s’en écarte ça recasse au premier remontage.
Pour l’œillet à l’extrémité du ressort côté barillet, le dernier ressort que j’ai réparé l’a été avec une petite sphère diamantée en guise de forêt : à force d’insister elle porte le métal au rouge dans une circonférence à peine supérieure à son diamètre puis finit par passer à travers sous la pression, un peu comme un emporte-pièce.
C’est le genre d’accessoires chinois à deux sous qu’on trouve au rayon Dremel dans tous les bricomachins, il suffit d’avoir une perceuse à colonne et une plaque d’acier ou de bois un peu épaisse avec un trou à l’aplomb de la fraise diamantée. On fignole ensuite la forme du trou à la lime et le tour est joué. Ça ne prend pas plus de 20 minutes. La fraise n’y survit pas si le ressort est vraiment épais, encore que la mienne ait réussi à “percer” trois ressorts dans sa carrière et qu’elle vit encore, mais le jeu en vaut souvent la chandelle au vu des prix des ressorts.
Bonjour;
Merci Nicolas, pour ces renseignements complets, clairs et précis.
J’ai déjà percé un beau trou carré bien régulier côté tambour. Je l’ai fait à froid, assez facilement, avec ma mini perçeuse équipée d’un petit disque à tronçonner le métal.
Pour le centre, par contre, j’attendais des infos précises… et je les ai! Super!
J’ai bien compris le procédé de la « clé » fendue (un peu comme un ouvre-boîte, quoi!) et noté que le premier tour doit enserrer l’axe étroitement…
Une préoccupation, cependant: rougir l’extrémité du ressort sur la longueur adéquate (10 centimètres au plus ?) sans chauffer excessivement les spires adjacentes.
Car je n’ai qu’un petit chalumeau à gaz butane! Est-ce suffisant?
Dans la négative, je ferai volontiers l’achat d’un « Spotflam » dont la chaleur est sans doute plus vive et plus directive. Mais je connais pas cet appareil! Est-ce une marque? Où puis-je le trouver?
Merci encore pour votre aide très précieuse.
Cordialement;
Hubert
L’avantage du Spotflam (je n’ai pas d’actions chez eux, hélas…) est d’avoir une flamme très petite qui permet de ne chauffer que ce qu’on veut chauffer, et pas tout ce qui est à proximité.
On le trouve dans tous les bons magasins de bricolage.
La lampe à souder pourrait peut-être convenir mais vous risquez de chauffer plus loin qu’il n’est nécessaire. En tout cas moi j’utilise toujours le Spotflam car par rapport à la lampe à souder il est plus léger, plus maniable, et la flamme est infiniment plus petite ce qui permet des travaux de précision. Je n’ai jamais regretté son achat et ses usages sont nombreux. Il faut savoir que chaque fois qu’on porte un métal au rouge il se forme une couche de calamine qui réduit d’autant l’épaisseur de métal. C’est infime, mais à force on amenuise et ça augmente les risques de rupture.
Pour ma part je ne chauffe que les quelques cm nécessaires, c’est à dire le tour d’accroche, et c’est tout. ça passe toujours sauf malchance, mais quand le début de ressort est réalisé proprement tout se passe toujours bien.
Le premier tour doit coller à l’arbre car le ressort ne doit faire qu’un travail de traction à cet endroit là. Toute torsion supplémentaire causée par une première spire trop lâche augmente le risque de casse. En général la première spire est même réalisée plus petite que l’arbre par les fabricants. On préforme aussi légèrement les premières spires après le tour d’accroche pour faire une spirale harmonieuse et c’est tout; généralement on peut le faire à froid avec les doigts.
Il faut qu’au repos le ressort présente l’accroche bien au centre du barillet, prêt à recevoir l’arbre sans contrainte supplémentaire.
C’est à dire qu’il ne doit pas y avoir de contrainte latérale supplémentaire d’un ressort qui n’aurait pas son accroche pile dans l’axe du barillet, mais décalée de quelques millimètres. Ce n’est pas simple à expliquer ça…
Pour l’arbre fendu, c’est effectivement à la clé de boite à sardines que je pensais moi aussi mais ces clés datent d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître donc je n’y avais pas fait allusion.
Voilà qui complète mes infos…
J’ai bien noté qu’il faut centrer avec soin l’accroche du ressort par rapport à l’axe afin d’éviter toute contrainte du système.
Je vais « usiner » la « clé » avec une tige de fer ronde dont le diamètre sera légèrement inférieur à l’axe.(qui est de 10 mm)
Je vais aussi trouver le même chalumeau que celui que vous utilisez. J’aurai maintes autres occasions de l’utiliser, il remplacera avantageusement mon brûleur au butane.
Maintenant, y’a pu ka!
Ah! Si on pouvait trouver aussi L’'HABILETE en magasin de bricolage!
Hubert
Voilà qui aide bien, et rend habile…
Sympa de m’envoyer cette photo du "Spotfam"
A Casto, y’a tout c’qui faut, mais j’ai toujours de la peine à me repérer dans les allées du magasin. Cette photo m’aide beaucoup car elle va me permettre de savoir ce que je cherche!
Plus on a la connaissance, plus arrivent les questionnements!
J’ai peur de rater le pliage ou qu’il ne soit pas d’aplomb.
Alors, je pense que, conjointement à la tige fendue, je vais me bricoler un outil, une sorte de support en ferraille, avec une butée, qui obligera le ruban a se plier de façon nette à angle droit au sortir de l’encoche et à rester tangent, collé à l’axe pendant le premier tour.
Il suffirait alors de tourner doucement le “système” au fur de la chauffe et la mise en forme se ferait "toute seule"
Je me souviens avoir vu, il y a quelques années, en vacances, dans une expo d’artisans, un serrurrier qui fabriquait des ressorts avec un outil utilisant ce principe.
Mais ça reste à faire!
Hubert
Bonne idée, en effet.
Pour ma part je forme les ressorts avec une pince à becs ronds made in tataouine : pas cher, et si on l’explose on ne s’en veut pas comme on le ferait avec des outils coûteux.
Vous pourriez profiter pour faire un petit reportage photo, au fur et à mesure de l’avancement des travaux. C’est toujours instructif.
Avec plaisir!
Ce challenge en sera d’autant plus motivant pour moi.
Je n’ai pas encore le spotflam (neige et verglas sur les routes ) mais j’ai commencé à rassembler un peu de ferraille pour réaliser mon « outil. »
En photo jointe: l’oeillet déjà réalisé, côté tambour.
Il est meulé à froid assez aisément (une vingtaine minutes, environ) à la mini-perceuse munie d’un petit disque à tronçonner .
Je l’ai fait rectangulaire… parce que c’était plus facile! L’ergot du tambour s’y accroche sans problème.
L’opération n’a même pas usé le disque bien que celui-ci ait tourné à bien plus de 78 tours /minute!
A suivre, donc…
Hubert
Ces disques, bien que fragiles mécaniquement, sont d’une endurance rare face à l’usure.
Je me rappelle avoir du un jour utiliser un axe de piston en guise d’entretoise sur un petit montage, mais il fallait le raccourcir…
Impossible d’attaquer cet acier particulièrement dur à la scie à métaux : la lame de la scie à métaux glisse sur cet axe comme une savonnette dans une baignoire mouillée . J’ai par contre pu faire la découpe avec un de ces mini-disques sans aucun souci, sans même avoir besoin d’une vitesse de rotation bien grande.
L’éventail des mini outillages s’est bien étoffé ces dix dernières années, et à des prix de plus en plus abordables, pour notre plus grand bonheur et un confort de travail inégalé jusque là.
Avant, quand il n’existait que la Dremel, le prix était élitiste et prohibitif pour nos petits budgets. Les choses ont bien changé : Dremel vend toujours aussi cher (et c’est certainement justifié par la qualité du matériel ou la disponibilité des pièces de rechange etc), mais B&D et les Chinois proposent des alternatives intéressantes en coût pour les “mini-perceuses”.
J’achète toutefois toujours les disques à tronçonner et autres consommables chez Dremel car ils sont de haute qualité.
Bonjour Nicolas;
J’ai trouvé ce matin un Spotflam.
Je l’ai aussitôt aussitôt essayé avec une bande de tôle de taille légèrement plus petite que le ressort (largeur de 15 mm, épaisseur de 0,8 mm environ)
Avec un réglage optimum (bague orange à fond vers le plus, entrée d’air au maximum ) la flamme est très chaude et très fine. Cependant, la chaleur dégagée est nettement insuffisante et je ne parviens pas à faire rougir le métal. (l’appareil est compté pour 130 watts)
En situation réelle de travail, il faudra compter aussi sur le fait que la masse métallique de la"clé" absorbera beaucoup de chaleur…
Le modèle que j’ai est semble identique à celui de la photo. mais y a-t-il une buse spéciale ou un « injecteur » d’un plus gros diamètre à se procurer.
A quelle distance faut-il tenir la flamme? Faut-il la garder longtemps au même endroit?
cordialement;
Hubert
L’endroit le plus chaud de la flamme doit être le dard, c’est à dire l’extrémité du pinceau. On le présente contre la pièce à chauffer sans essayer de l’écraser dessus sinon ça marche beaucoup moins bien. Normalement ils donnent une petite notice qui explique tout ça.
Il arrive qu’on doive attendre un certain temps ( c’est relatif à la pièce à chauffer ) avant de rougir le métal mais je n’ai jamais encore eu le cas de n’être pas parvenu à chauffer la pièce. Le Spotflam devrait vous permettre de chauffer un point du ressort afin de le plier à 90°, ce qui est le plus délicat, avec une banale pince.
Ayant déjà fait de la brasure sur un réservoir d’essence de Solex avec un Spotflam, je sais qu’à trop insister à un endroit où le décapant ne prenait pas j’avais porté le métal au rouge. Certes le métal est plus fin qu’un ressort mais représente un radiateur plus méchant. Idem pour les ressorts de pendule : j’en ai porté un au jaune soleil pour arriver à le reformer (correction d’un morceau vrillé) donc je pense que vous devriez arriver à rougir le vôtre.
Je ne sais pas si ils ont prévu différentes buses pour cet appareil.
En tout cas je vous souhaite que ça marche avec le Spotflam parceque les chalumeaux butane sont moins pratiques et moins précis pour ce genre de manoeuvre.
Il y a des petits trucs à savoir pour profiter pleinement de ce petit appareil : utilisez la traîne de la flamme pour chauffer, et pas seulement le dard : placez la flamme de manière à ce que le dard vise le bord du ruban métallique, et que le restant des gaz chauds/flamme chauffe également la pièce. Pas facile à expliquer ce qui prendrait une seconde à montrer.
En outre, mettez vous dans la pièce la plus chaude de la maison pour forger votre ressort si vous atteignez les limites de Spotflam : ça peut faire sourir mais pour avoir essayé un jour de chauffer un ressort par -5°C je peux vous dire que ça a vraiment son importance. 25°C plus chaud dans la maison, j’y suis arrivé alors que dans le gel de l’atelier il n’y avait pas moyen.
Je viens de tester le Spotflam directement sur le ressort, en appliquant tous vos recommandations, avec les petits trucs (mais sans le plier, pour l’instant)
et… CA MARCHE! J’obtiens un rouge cerise de 1cm de largeur environ sur 2,5 cm de hauteur (celle du ressort)
Quand j’utiliserai la « clé » (en cours de fabrication) sa masse risque d’absorber beaucoup de chaleur. Je pense que je la la pré-chaufferai auparavant avec mon chalumeau à gaz butane.
En fait, je ne savais pas utiliser l’appareil! J’avais choisi pour mon test une bande métallique sans doute trop épaisse.
Et dans mon sous-sol, il faisait environ 8 degrés.
La notice jointe au Spotflam n’explique rien de vos conseils. Je n’y ai trouvé que des consignes de mise en service et de sécurité. De plus, c’est écrit si petit que j’ai dû scanner le document et l’imprimer en A4 pour pouvoir le lire. (je suis myope et j’ai trois fois vingt ans! )
Merci (encore) pour vos précieux conseils…
Hubert
C’est un plaisir que d’avoir pu vous apprendre comment utiliser cet appareil.
C’est bien dommage que la notice n’en dise pas assez, mais cette lacune est désormais comblée. Bonne chance pour la suite des opérations, si le métal est sain vous devriez vous en sortir facilement avec juste un peu de patience : c’est là qu’est le grand secret.
Bonjour;
J’ai terminé la construction de ma « plieuse » (voir photos) et après quelques essais avec le Spotflam, je ne suis pas parvenu à chauffer le métal au rouge.
(trop de pertes de chaleur)
Alors j’ai tenté le coup avec mon chalumeau à gaz, en intercalant après la première spire une tôle protectrice en forme de cylindre. (efficace)
L’outil fonctionne correctement mais, après un premier tour sans problème, j’ai voulu amorcer le début d’un deuxième en éloignant la butée; je n’aurait pas dû!
Apparemment, l’opération semblait réussie mais à y regarder de plus près, (après refroidissement!) est apparue une méchante fissure et je pense que le ressort cassera au premier remontage du mécanisme… (voir photo)
Ce n’est pas une « plieuse » c’est une « casseuse! »
Le problème, c’est que ce ratage a encore raccourci un peu plus le ressort…
(Après demain, je pars à Limoges passer les fêtes chez une de mes filles. Au retour, je mettrai en ligne ces photos, (avec quelques autres) accompagnées de commentaires… Mais je doute fort qu’ un échec puisse intéresser beaucoup de monde!)
Cordialement;
Hubert
Dommage que le ressort se soit fissuré, mais pour un premier essai c’est franchement du beau travail. Le second essai sera le bon, à n’en point douter.
Ne dit on pas que c’est en forgeant qu’on devient forgeron ?
En voyant votre plieuse je comprends qu’il y ait beaucoup de chaleur dissipée car c’est vrai qu’il y a une sacré masse métallique qui fait radiateur à être en contact avec le ressort (lui même déjà conséquent), au point qu’il faille le gros chalumeau pour rougir le métal, mais cette plieuse n’en est pas moins une belle réalisation déjà digne d’éloges à elle seule.Il faut un certain savoir faire pour la fabriquer.
Bonnes fêtes de fin d’année.
Dur-dur de rester sur un échec!
Mais il faut battre le fer pendant qu’il est chaud.
Alors, persévérance! deuxième tentative, en essayant de tenir compte des leçons du ratage: chauffage plus régulier et mieux réparti, sans oublier la « clé » elle-même…
Miracle! C’est réussi!
Même amputé de 5 cm, il est pas beau, mon ressort?
Hubert
Votre persévérance est payante : la courbe est harmonieuse et le pliage pour l’arbre de barillet bien net. Maintenant, yapluka.