Valeurs des FI

Bonjour,

En allant à la déchetterie, j’ai récupéré un combi PHILIPS 22AH970 (Tourne disques, K7, Tuner et ampli), je ne sais pas encore ce qu’il a comme défaut, il n’y a plus de câble secteur, mais l’aspect extérieur est impécable.

J’ai donc cherché la doc sur le NET, et en cherchant, j’ai trouvé plusieurs schémas PHILIPS sur des tuners et des combis. Et suivant la version pour le pays, les FI ne sont pas les mêmes (452 KHz, 460 KHz, 470 KHz), je veux bien suivant les continents, mais pourquoi des FI différentes entre la France et la Belgique ?

Qui peut m’éclairer ?

Merci à tous

et 455 KHz… Et il y en a d’autres. À l’époque, les constructeurs n’avaient pas trop de normes dans les pattes.
Entre France et Belgique, il n’y a sûrement aucune raison de l’utilisation d’une fréquence plutôt que l’autre. Il faut que ça colle avec le bloc d’accord et son condensateur variable.
Si vous voulez connaître la valeur FI de votre récepteur, rien ne vous empêche de provoquer un battement avec un générateur HF pendant l’écoute d’une station en PO, directement sur la FI, en la recherchant au générateur…
La sortie du générateur étant un peu couplée à l’entrée … antenne.
Cordialement

Quelle époque ? Celle des platines radio-cassettes ? :wink:

Il y a toujours eu des normes de radiodiffusion, des plans internationaux de fréquence, qui fixent aussi les valeurs de MF et même celles des CV…

Plan de 1937, celui de 1938, de 1939, plan du Caire de 1940, Atlantic-City 1948, Copenhague 1950 et bien d’autres depuis !

Plans fixant les valeurs des MF et même des CV (!) Oh.
Pour les MF, une des raisons pourrait être l’intrusion directe de fréquence radiophare (radiophares belges, français, j’ai pas cherché), mais alors définir la valeur du CV qui va bien, je l’ignorais, en concordance avec le bloc, ok. Pour éviter les débordements vers les radiomaritimes …
Platine-cassette: avec vous la commande « shift de la prémagnétisation ». Pour déplacer les interférences ailleurs que sur la station AM qu’on enregistre?
Cordialement

Bonsoir,

Effectivement, il y a un commutateur pour différentes fréquences de prémagnétisation.

Merci pour ces explications, pour info, seul les bobines d’accord sont différentes, tous les composants autour ne changent pas.

Amicalement

La fréquence intermédiaire utilisée n’est pas une question nationale. Contrairement à ce que pensent certains, cette fréquence n’est (généralement) pas choisie de façon aléatoire. Pour comprendre, il convient de se remettre un peu devant les yeux ces mécanismes du changement de fréquence.

La théorie en gros sabots nous apprend que quand deux signaux sinusoïdaux sont appliqués aux deux entrées d’un mélangeur, il en ressort un signal dont la fréquence est la somme de celles des signaux à l’entrée et un autre signal dont la fréquence est la différence. Selon la structure du mélangeur, les signaux à ses entrées peuvent aussi se retrouver à la sortie. En y regardant de plus près, nous constatons que pour une quelconque paire de signaux à l’entrée, nous retrouvons à la sortie deux signaux dont la fréquence de l’un est la somme, d’une part, et la différence, d’autre part, de la paire des signaux considérés. Toute distorsion non linéaire engendre des harmoniques. Comme les signaux appliqués aux entrées du mélangeur comportent aussi des harmoniques, celles-ci vont participer au jeu. De même que les composantes résiduelles d’un éventuel mélange précédent. Ces harmoniques et composantes résiduelles ne proviennent pas seulement des circuits du récepteur, mais aussi de ceux de l’émetteur. Et tout ce petit monde se mêle au jeu.

En pratique courante, seul le signal, dont la fréquence correspond à la différence, provenant du mélange des signaux principaux, est utilisé et amplifié dans les étages FI. Le mélange correspondant à la somme correspond à ce qu’on appelle la fréquence image. Les signaux correspondants à tous les autres mélanges restent si faibles qu’ils ne gênent pas. Mais dans certains certains cas, à certains endroits et à certaines époques, leur niveau peut devenir tel qu’ils deviennent gênants. Cela s’applique aussi à la fréquence image. Il faut alors trouver une solution.

Quelques cas observés en pratique, dans le passé:

Dans le cas d’une FI de 125 kHz, problème de la fréquence image entre:
Berlin 841 kHz et Vienne 592 kHz.
Londres 1149 kHz et Hambourg 904 kHz.
Kaiserslautern 1465 kHz et Lille 1213 kHz.

Harmonique 2 de Luxembourg 232 kHz avec FI de 468 kHz.
Harmonique 2 d’une FI de 473 kHz avec Breslau 950 kHz.

Beaucoup de ces problèmes peuvent être résolus en choisissant une FI différente. Ce qui fut fait. Pour un grand constructeur, vendant son matériel un peu partout, il peut devenir nécessaire d’avoir diverses variantes d’un même modèle. chacun ayant une FI différente.

La France est un peu particulière. Malgré le nombre considérable de constructeurs de récepteurs, les parties vraiment délicates du récepteur (blocs d’accord, transfo FI, cadran) ont presque toujours été acquises sous forme de kit (comme on dirait en Amérique), chez un tout petit nombre de constructeurs de ces bidules-là: Optalix, Oréga, Visodion, Cicor, Alvar, Supersonic, SFB, etc. Chez ces derniers, chacun avait sa ou ses FI maison. 455 et 480 kHz bien souvent.

Dans la plupart des pays, les constructeurs de récepteurs construisaient aussi leurs bobinages de toutes sortes. Selon le cas, chacun avait un peu ses propres idées maison. Le résultat est facile à deviner.

Bonjour,

Un grand merci souris blanche pour cette explication claire et précise. C’est peut être pour cela que je reçois mieux certaines stations avec des postes construits dans les années 50/60 qu’avec des postes construits plus récemment alors que la sensibilté est théoriquement meilleure avec les postes récents.

Merci encore

Amicalement

C’est à voir… Les appareils anciens avaient des tubes FI ayant une pente bien modeste (exemples: 6K7 ou EBF80), mais des transformateurs FI ayant un Q important, parfois supérieur à 300. Les appareils plus modernes avaient des tubes ayant une pente plus importante (exemples: 6BA6 ou EF89), mais des transformateurs FI ayant un Q bien moindre, d’environ 150. Ça se compense un peu, mais ce n’est pas tout à fait pareil.

Bonjour Souris blanche,

Je découvre le sujet !

Très belle et bonne explication. De plus, parfaitement documentée. :smiley:

Félicitations !

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Oh merci ! La Souris blanche rougit… comme le filament d’une 0A2.

Bonsoir,

Si je vous résume, pour les petites pentes, mieux vaut avoir un gros Q ! C’est ça ? :laughing: :laughing: :laughing: