Bonjour,
J’ai la chance de posséder 2 Zénith Trans-océanic 1000. Le Zénith 1000 est le modèle qui a directement succédé à la série prestigieuse des Trans-océanic à lampes, et notamment le dernier modèle à lampes, le Trans-océanic 600. Il a été introduit sur le marché dès 1957. C’est donc un des premiers récepteurs à transistors, et le tout premier “multigammes” à transistors.
C’est un excellent appareil, simple conversion, mais il possède un étage HF, un transistor oscillateur, et un transistor mélangeur. Le reste est classique : 2 FI, un préampli, un driver, et deux transistors de sortie en push-pull. Soit 9 transistors en tout.
Il est vraiment très sensible. En PO et en plein jour, je capte une multitude de postes espagnols, italiens et arabes sur la gamme PO. Ce qui est peu courant avec un poste à transistors sur cadre ferrite ordinaire.
Personnellement, j’adore ce modèle pour son “look” excusez le franglais. Plus encore que les modèles suivants, 3000, 7000, plus sophistiqués surtout le 7000 avec ses gammes VHF et FM, mais d’un look plus banal.
D’abord, au premier examen, il est très lourd pour un poste portatif. Près de 6 kg avec ses piles. Rien à voir avec les réalisations françaises ou même allemandes de l’époque en plastique, ou même en bois. Celui-là il en impose. Il est impressionnant de robustesse. Il est entièrement métallique, tout en chrome et acier, et gainé de cuir noir véritable ( estampillé : genuine leather = cuir véritable).
Il n’a pas les GO. Ce qui est un handicap ici, mais c’est surtout un poste ondes courtes. Plus tard, le modèle 1000-D comportera une gamme GO, mais ce sera plus tard. Il comporte une gamme BC (broadcast = radiodiffusion) comme tous les postes américains, qui correspond à la gamme des PO de chez nous. Ensuite il a les gammes ondes courtes de 2 à 4 MHz, de 4 à 9 MHz, puis les bandes des 31, 25, 19, 16 et 13 mètres. Le cadran est un tambour rotatif, manoeuvré par une clé sur la partie droite du poste, ce qui fait qu’on n’a qu’une seule gamme affichée en même temps. C’est beaucoup mieux en clarté, qu’un cadran comportant toutes les gammes en lignes superposées sur le même espace. Ce qui est déjà très original par rapport aux autres postes transistors de la même époque. Autre originalité, l’antenne télécopique se trouve dans la poignée. Une légère pression sur le côté gauche de l’anse, et on peut déplier l’antenne et la déployer. A ma connaissance, avec le 3000, c’est le seul modèle qui a été conçu comme cela. Le cadre ferrite se trouve dans un carter en plastique noir, sur lequel il est inscrit “wawemagnet”, disposé sur le dessus du poste.
Quand il a été lancé sur le marché en 1957, il coûtait 250 dollars, soit 2150 dollars actuel, ce qui était excessivement cher pour un poste portable, deux fois plus cher que le B600 à tubes qui continuait à être commercialisé. C’est donc un véritable objet de luxe. Un petit bijou que tout un chacun ne pouvait pas se permettre d’emmener à la plage comme un vulgaire Philips ou Sonolor ou encore un Reela. A ce prix, il ne pouvait appartenir qu’à des mordus de la radio, radioamateurs, SWL, ou à une élite fortunée : yachtmen, chefs d’Etats ou membres de gouvernements, diplomates, vedettes du showbiz, chefs d’état major de l’armée, et… services secrets, et espions des deux camps. Le 3e lien ci-dessous, fait mention de cette possibilité. Je me demande bien à qui ont bien pu appartenir mes deux exemplaires.
Après cette petite présentation, venons-en au fait :
Comme je le disais plus haut, j’en ai 2 exemplaires en bon état. L’un des deux, comporte un tampon à l’intérieur qui indique 17 déc 1957. C’est donc un des premiers mis sur le marché. La ficelle du cadran était cassée. J’ai dû le démonter, sortir le chassis pour remplacer la ficelle. J’ai utilisé de la ficelle à roti, qu’on trouve facilement dans les grandes surfaces. Elle est fine, extrèmement solide, ne se distend pas, et donc convient parfaitement à cette utilisation qui n’était pas celle pour laquelle elle avait été conçue au départ.
Par chance, le cheminement de la ficelle est très simple sur le Zénith 1000, et j’ai pu le reconstituer facilement grâce à une doc, dont je mets le lien plus bas, si ça intéresse quelqu’un.
Il faudrait aussi remplacer les lampes du cadran, sur les deux appareils, elles sont grillées. Je pense pouvoir les remplacer aisément par des leds. Les lampes originelles sont alimentées en 1,5 Volts d’après la fiche DocTSF. Bon il s’agit d’abord de trouver comment on accède à l’ampoule grillée à l’intérieur du tambour. Je pense avoir trouvé la solution, reste à mettre en pratique.
En fait, la particularité sur laquelle je voudrais attirer l’attention du forum, c’est que ce modèle, le plus ancien, celui que vous voyez démonté sur la photo (je ne l’ai pas encore remonté), possède une grille de façade laquée noire. Alors que tous les modèles de Zénith 1000 que j’ai pu voir sur le net (et il y en a…), et aussi celui qui est présenté sur DocTsf ainsi que mon autre exemplaire, possèdent tous une grille de façade couleur métal non laquée. Ensuite, sur cette grille noire, il n’y a pas le petit écusson Zénith dans la partie gauche de la grille.
Aussi, la partie métallique de la façade, sous la grille, est en métal brossé, monocolore, alors qu’elle est bicolore sur tous les autres modèles de Zénith 1000 connus (regardez bien les photos, et notamment la photo 1 ci-dessous il y a une partie légèrement dorée en dessous des deux boutons, qui n’existe pas sur le modèle avec la grille noire).
S’agit-il d’un modèle particulier, excessivement rare ? D’un prototype ? Pour l’instant, je n’en ai jamais vu aucun autre comme celui-là sur le net. A tout hasard si quelqu’un a une idée…
Documentation :
http://www.cryptomuseum.com/spy/zenith/1000/index.htm
Cordialement