La guerre froide a été une période de paix sans précédent pour l’Europe. Les conflits d’alors ne nous concernaient pas directement (la guerre du Viet Nam).
Quand j’avais 18 ans, la fille avec laquelle je sortais habitait ce qu’on appelle aujourd’hui les quartiers chauds de Marseille. Les immeubles de la rue Félix Pyat pour ceux qui connaissent. Aujourd’hui on n’irait pas s’y promener en plein jour. A l’époque, je partais de la rue Félix Pyat jusqu’au quartier St Victor, au dessus du Vieux Port où j’habitais, à 1, ou deux, et parfois 3 heures du matin, je traversais les quartiers aujourd’hui chauds où les trafics en tout genre pullulent, le Boulevard National, la Canebière, etc… seul, et en toute quiétude. Aujourd’hui aucun quartier de Marseille n’est sûr. Une amie s’est fait arracher sa chaîne en plein jour devant le palais de justice. C’est dire ! Ici c’est devenu d’un banal…
Je l’ai déjà dit dans ce forum, mais en août 66, à 19 ans, j’étais pas hippie, mais je voulais rallier Londres par mes propres moyens, sans beaucoup d’argent en poche et sans moyens de transport et seul, pour y retrouver une fille que j’avais connue l’année précédente, mais ça c’est la petite histoire.
A 1 heure du matin, pour raison de fermeture, m’étant fait éjecter de la gare du Nord où j’avais l’intention de passer la nuit, je me retrouve seul dans les rues de Paris quartier Gare du Nord, et je vais dormir sur un banc dans le jardin d’une église, et aussi à Londres dans un jardin public. Je ne me suis jamais senti en insécurité. Arpentant les rues du centre de Londres jusqu’à des heures reculées de la nuit. Aujourd’hui, je pense que j’éviterais aussi bien la Gare du Nord que les quartiers de Londres, passé une certaine heure.
Les empoignades à la sortie des bals, oui, ça existait. Mais on n’y sortait pas le couteau pour poignarder ses rivaux ou les barres de fer pour leur fracasser le crâne.
A 14 ou 15 ans, âge tout à fait banal aujourd’hui pour commettre des rackets, des meurtres, des viols, des agressions au couteau en bandes organisées, nous étions encore des benêts sans expérience dans le giron de notre mère.
Je crois bien quand même, que nonobstant l’inévitable part de nostalgie qui se rattache obligatoirement à des souvenirs de jeunesse, objectivement l’époque a bien changé.