La radio au stalag en 1941

Trouvé ce matin dans un vide grenier un exemplaire du n° 8 de septembre 1941 du bulletin « Le captif de la forêt noire, journal des prisonniers du Stalag VB ».
Ce camp de prisonniers de guerre se trouvais (sauf erreur) à Villingen. Dedans se trouve l’horaire de la radio 19042. Cette «radio» est soit une invention humoristique des rédacteurs, soit un véritable programme diffusé dans le camp par un système de sonorisation. 19042 est peut être le numéro d’un kommando (de travail ?).

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Très intéressant pour moi qui ai fait mon service militaire à Villingen petite ville de Forêt Noire où l’on situait la Donau Quelle ( source du Danube)

Villingen c’est aussi le siège et usine de la marque SABA :wink:

Bonjour
Je pense plutôt à une invention "humoristique " style "Radio-bidasse " des casernes de notre service militaire ; quant au nom de la radio, j’y verrais plutôt un clin d’œil à l’année 1942 avec un zéro intercalé au milieu (d’ailleurs est-ce un zéro ou un O ? ) :thinking:

Pour le numéro de kommando c’est possible mais pas certain car dans le reste du bulletin divers articles sont signé du nom et prénom et numéro de kommando de l’auteur. Ces numéro de kommando sont 17020 - 24007 - 26011 - 11047 - 20002 - 20004 -. Le numéro 19042 est donc peut être réel. Comme, d’après Claude, il avait après guerre l’usine SABA, peut être cette usine existait déjà en 1941 et que le kommando 19042 y travaillait et avait obtenu des allemands la possibilité de distraire les prisonniers du stalag avec un programme diffusé sur la sonorisation du camp. Tout ceci reste des spéculations mais c’est pas impossible car certain articles de ce bulletin sont très loin d’être hostile aux allemands et prêchent même ouvertement la collaboration.

Mon Papa m’a dit être detenu au stalag VB entre juin 40 et 45. Apparemment dans le Bade Wurtemberg… pas dautre info…

Villingen est dans le pays de Bade. D’après radiomuseum.org, SABA aurait été formé en 1835 à Triberg. En 1918, à Villingen. D’après un document, que je possède, il y aurait eu un camp de travailleurs forcés civils à Villingen, durant la période nazie.

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Bonjour f1tay,

Concernant l’usine SABA. Voir le chapitre « Les différents emplois »

Extrait carnet de campagne et de captivité page 5

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Le document, que j’ai cité, indique des travailleurs forcés civils à Villingen. Pas des prisonniers de guerre. Je ne peux rien vous garantir, je cite seulement.

J’ai aussi entendu parler de Tubingen, Rotlingen…

La source du Danube n’est pas à Villingen mais à 10 km de là, dans une petite bourgade nommée (comme par hasard) Donaueschingen, Donau étant le petit nom germanique du Danube.

Bonjour Jef
Oui c’est un peu la gueguerre entre les deux communes pour s’attribuer la source du Danube. À Villingen il y avait un panneau indiquant la source .

A partir de 1942, dans tous les camps, on avait réussi à introduire des postes clandestins, soit dans des colis subtilisés avant leur inspection, soit directement, avec la connivence de soldats français qui avaient affaire à l’extérieur, parfois même avec des complicités allemandes. L’écoute était organisée systématiquement, aux heures des bulletins d’information des principaux postes anglais, russes ou neutres.
Tout cela posait bien des problèmes; mais l’ingéniosité des prisonniers parvint, le plus souvent, à les résoudre élégamment. Les baraques n’avaient de courant électrique que très irrégulièrement ; pour utiliser les postes, les techniciens de l’électricité réalisèrent des branchements clandestins, à la Kommandantur par exemple, avec même du matériel volé aux gardiens ; à l’oflag de Lübeck, on fabriqua même, pour parer à toute crise, une dynamo, qui n’eut d’ailleurs pas à servir.
Bien entendu, lors des séances d’écoute, un service de guet très minutieux était mis en place ; le reste du temps, le poste était caché, ici dans une cloison, là dans un poêle…

postes de radio clandestins

Les informations diffusées dans les chambres permettaient de tenir à jour les cartes du front qui étaient affichées un peu partout, et les Allemands qui circulaient pouvaient ainsi constater que les prisonniers étaient souvent renseignés avant eux, et bien mieux qu’eux. Ils n’ignoraient généralement pas l’existence des postes clandestins, mais encore fallait-il les trouver. Pour cela, et aussi à d’autres occasions, des fouilles systématiques étaient effectuées, tantôt dans une baraque ou une chambre, tantôt dans tout un block, voire dans tout le camp. Avant la fouille, il y avait toujours un appel. Si le soldat français chargé de sonner le rassemblement avait perçu des indices suspects, il avertissait par quelque modification dans sa sonnerie de clairon ; tous ceux qui avaient quelque chose à cacher prenaient leurs précautions.
Après la fouille, on retrouvait les chambres dans le plus grand désordre ; mais le jeu consistait alors à récupérer subrepticement une partie du butin que les fouilleurs emportaient. N’a-t-on pas vu, même, un fouilleur peu attentif laisser traîner sa veste… et son portefeuille? Subtiliser celui-ci, le temps de reproduire, à toutes fins utiles, les pièces d’identité qu’il contenait, était un jeu d’enfant pour des prisonniers expérimentés.

Source : Les postes de radio clandestins dans les camps de prisonniers en 1940 - 1944

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Bonjour

Quelques liens choisis

Dans le lien suivant la radio d’un ancien prisonnier, il montre sur une photo où il avait caché sa radio.

Radio- Caterina

Traduction:
Une radio secrète d’un camp de prisonniers de guerre qui a inspiré le film classique de la Seconde Guerre mondiale, Stalag 17, sera mise aux enchères en Californie la semaine prochaine.
La radio, utilisée par les prisonniers américains pour recevoir des informations sur la guerre, pourrait se vendre jusqu’à 50 000 dollars lorsqu’elle sera mise en vente à Profiles in History le 8 juin.

Le poste de radio à cristal appartenait au Sgt. James L. Cast, un artilleur américain dont l’avion fut abattu lors d’un bombardement sur l’Allemagne en avril 1944.

Cast et deux autres membres de l’équipage ont survécu et ont été capturés par les nazis avant d’être transportés vers le célèbre camp Stalag 17-B en Autriche.

Ils sont restés prisonniers de guerre pendant plus d’un an, période pendant laquelle Cast a construit la radio et l’a cachée aux gardes allemands.

C’était une entreprise très risquée, car tout prisonnier de guerre attrapé avec une radio aurait été immédiatement exécuté comme espion.

Le poste de radio est accompagné d’une lettre de la veuve de Cast, Ruth Johnson Cast, qui rappelle comment son mari l’a construit et l’a gardé caché :

"Le cristal et l’écouteur de l’aviateur allemand ont été échangés contre des cigarettes par des prisonniers américains qui parlaient allemand. La boîte à savon était un article standard. Les composants ne sont que du bois et du fil de fer… Le cristal est incrusté dans un dé à coudre !

"On m’a dit qu’ils déplaceraient la clé pour atteindre Berlin, puis qu’en déplaçant quelques fils plus loin, ils obtiendraient la BBC. Cela a été fait entre le 6 mai 1944 et le 6 juin 1944, alors qu’ils entendaient parler de D. Day avant que les gardes n’en aient connaissance. .

« Quand ils ont fini d’écouter ou ont dû se fermer, le cristal est allé dans une poche, le couvercle sur la caisse à savon, et il est resté là. L’écouteur est entré dans un trou de noeud élargi sur la partie intérieure d’une couchette. »

Cast et ses compagnons prisonniers survivants furent finalement libérés du Stalag 17-B à la fin de la guerre en mai 1945 et furent secourus par l’avancée des troupes américaines de la 13e division blindée.

En 1951, deux anciens prisonniers, Edmund Trzcinski et Donald Bevin, écrivirent une pièce à succès à Broadway sur leurs expériences dans le camp.

La pièce a ensuite été adaptée pour le grand écran par le célèbre réalisateur Billy Wilder, et le film de 1953 a valu à l’acteur William Holden l’Oscar du meilleur acteur.

Tant dans la pièce que dans le film, le poste radio secret à cristaux était un élément clé de l’intrigue.

Le poste de radio a été décrit comme « un artefact incroyablement historique de la Seconde Guerre mondiale qui a imprégné la culture pop… digne d’être inclus dans les plus belles collections militaires du monde ».

Publié dans : Actualités des ventes aux enchères, Médailles et Militaria
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Il existe un rapport détaillé sur le Stalag par Heinrich Maulhardt et un témoin contemporain André Lachenal.
Il est disponible sous le lien Das Krankenhaus fuer Kriegsgefangene im Villinger Waldhotel vers la Bibliothèque nationale allemande.