L'antenne Lévy, quelle serait son HISTOIRE?

Bonjour les Amis de la Radio,

[color=blue]…Quand la Lévy est-elle apparue pour la première fois dans le ciel aux yeux étonnés des radios?

…J’ai eu l’extrême chance de pouvoir parler à M. Montagné, auteur de nombreux ouvrages historiques, en vente à la boutique, aïe, je viens par inadvertance de faire de la publicité, je vais me faire torpiller par le modérateur (j’ai peur des modérateurs), oui donc je voulais savoir s’il s’était penché sur l’histoire de l’antenne Lévy, il m’a dit que non.

…J’essaie donc parmi vous, je ne cite personne, mais je vise tout le monde, regardez dans votre bibliothèque radio, il y a bien quelqu’un qui a un livre sur la genèse de cette antenne extraordinaire qui m’a étonné par son [color=red]fonctionnement antiparasites. Et c’est vrai que sur internet, on lit n’importe quoi sur cette antenne, à tel point par ex que beaucoup ne savent pas où est son centre! Ils n’ont comme qui dirait pas le compas dans l’oeil. Je me demande s’ils savent où est le centre d’un cercle?

…Il y a sur le plan technique aussi de bonnes choses sur Internet, mais rien sur l’histoire, le brevet de cette antenne. Des parmi vous qui ont toute la série du Radio-REF peuvent me répondre. Au moins voir quand en apparaissent les 1es descriptions et leur contenu, et qui l’aurait inventée?

…M.Montagné est formel, Lucien Lévy ne s’est jamais intéressé aux antennes, donc ce n’est pas lui, donc il va falloir léviter dans une autre direction pour pointer les recherches.


bonsoir

jean-françois, moi "j’aurai " pas osé :laughing: :laughing: :laughing:


L’antenne Lévy ne s’appelle ainsi qu’en France. Ailleurs, ou presque, on parlera de « Double Zepp ». Quant à son effet anti-parasite, je n’en ai jamais entendu parler. Mais à combien de types d’antennes et à combien de gadgets n’a-t-on pas déjà attribué cette particularité ?

Bonjour,

Voici ce que dit F6ITV:
perso.orange.fr/f6itv/p1069001.htm

Non, on l’appelle « center fed ». Elle doit être plus ancienne que le brevet Lévy sur la réception superhétérodyne, le 4 août 1917.

« center feed » est un qualificatif assez général et qui signifie: alimenté au centre. Cela s’applique à bien des antennes, dont la Lévy. Mais pas qu’à elle. Un simple dipole est aussi alimenté au centre.

Cher ami Souris blanche.

Une center fed est bien une Lévy et vice versa (je maintiens), d’ailleurs aucun manuel anglosaxon ne mentionne le mot Lévy. Il m’étonnerait quand même qu’une antenne d’aussi bonne qualité ne soit pas connue de l’autre côté de la grande mare. Un doublet n’est qu’un cas particulier de Lévy utilisée en 1/2 onde parce que la résistance de charge est alors de l’ordre de 72 ohms dans l’espace libre et un peu moins quand on se rapproche du sol. C’est donc logique que nos voisins la classe dans les center fed. Mais en aucune manière les center fed (= Lévy) ne sont automatiquement des doublets demi-onde.

Une nuance toutefois, c’est que la Lévy, dans la mémoire collective francophone, comporte certaines longueurs assez habituelles de feeders d’alimentation additionnés à la longueur des brins rayonnants. Ceci n’est cependant pas obligatoire ni pour rayonner ni pour adapter les impédances mais il faut alors un coupleur qui sache rattraper les impédances aussi bien très basses que très hautes, sans introduire de pertes. Le diagramme de rayonnement est indépendant des feeders et uniquement lié à la longueur des brins rayonnants, diamètre du fil, hauteur au sol et les caractéristiques électriques du sol et du fil. Démonstration par Eznec quand vous voulez. Il n’y a pas beaucoup de différence de diagramme de rayonnement si on varie la fréquence de 10% de chaque côté de la fréquence centrale, c’est l’intérêt de la Lévy (= center fed) associée à un bon coupleur. Par contre l’impédance varie beaucoup (notamment la réactance) et donc le taux d’ondes stationnaires dans les feeders.

NB une G5RV est aussi une center fed (=Lévy) avec une longueur de feeder qui sur certaines bandes amateurs harmoniques donne des rapports d’impédance particulièrement intéressants pour se passer de coupleur.

Par contre une Lévy n’est pas une « double zepp », la zepp simple étant une antenne exclusivement demi-onde alimentée à haute impédance par un bout, la longueur de l’échelle à grenouille étant quelconque si mes souvenirs sont corrects. La « double » zep est donc une antenne exclusivement onde entière. Ce qui ne correspond pas à la Lévy en général, sauf dans un seul cas particulier. On peut dire que la double zepp est une Lévy, mais pas l’inverse. Pour la petite histoire la zepp fut inventée pour les zeppelins qui laissaient trainer leur antenne derrière eux, inclinée à environ 30° à cause de la vitesse de l’aéronef. Comme dans ce cas l’alimentation ne pouvait se faire que par un bout, elle était automatiquement à haute impédance et demi-onde (et influencée par la carcasse métallique du zeppelin).

Quant à l’effet antiparasite, il n’existe pas plus qu’avec toute antenne filaire de même longueur, dans la même position. Le seul effet possible est que l’antenne étant polarisée horizontalement elle est moins sensible aux parasites urbains et industriels qui ont une composante verticale importante dans leur champ électrique. Elle n’est pas non plus spécialement antiparasite en ce qui concerne les charges induites lorsqu’il neige ou qu’il pleut car cette antenne n’a pas de mise à la terre par nature pour écouler les charges.

Jacques.

Bonjour à tous,

…Le Manuel technique 11-455 du 17 février 1945 de l’armée américaine (traduit pour l’armée française) montre bien un dessin style photo d’un soldat en campagne réglant son poste, avec une antenne Lévy tendue entre 2 arbres, avec la descente en échelle à grenouille.

…Mais le texte ne mentionne ni Lévy ni « center-fed » ni « double-zep » dans les quelques pages qui suivent sur ce sujet. Pour eux, c’est une antenne Hertz, et la partie ouverte doit être en 1/2 onde, et la descente aussi. Par contre, plus loin il y a une « alimentation en Zappelin » d’un long fil, cela correspond à ce qu’on connaît habituellement.

…Ce manuel m’a appris comment on règle une antenne, je cite:<[color=blue]On peut aussi faire fonctionner le système pendant un certain temps à une puissance HF relativement élevée, puis toucher le câble d’antenne pour trouver les points chauds. S’il y en a, c’est que l’adaptation de l’impédance est mauvaise…>

…Effectivement, je crois que cette méthode géniale et économique devrait être imprimée dans les modes d’emploi des émetteurs-récepteurs japonais importés chez nous, cela simplifierait le travail des OM’s.

Il serait surtout souhaitable, que les OM et (X)YL apprennent ce que fait une antenne et une descente. C’est incroyable ce que l’on entend, par ci, par là, comme imbécilités, forcément répétées et qui finissent par avoir la vie dure. Les propos écrits ne font pas exception.

Il y a un certain temps, on m’avait demandé de traîter le sujet de la descente seulement, dans une conférence. J’avais préparé ma conférence, qui dura finalement presque 2 heures et demie. C’est fou toutes les idées erronnées reçues, qu’il faut tout d’abord savoir écarter, explications idoines à l’appui, avant de pouvoir se lancer sur l’essentiel. Bien entendu, on ne peut pas parler de la descente sans parler des choses qui sont aux deux bouts.

Notre discussion ici, montre bien, que le nom donné aux antennes, varie beaucoup selon l’environement. Il faut être prudent afin de ne pas être entraîné dans le tourbillon. ON5MJ fait bien de souligner, que ni l’antenne, ni la descente ne doivent nécessairement être accordés pour pouvoir fonctionner correctement. Nous en avont la preuve toute proche, avec les « vieilles radios ». Les antennes rhombiques, log-périodiques, Beuverage et autres ne sont pas accordées non plus. Cela ne signifie pourtant pas, qu’elles fontionnent bien à n’importe quelle fréquence. Ainsi, une rhombique optimale, ne fonctionne bien que dans une bande de fréquence finalement assez étroite.

L’antenne décrite porte le nom de Hertz parce que c’est Hertz qui a utilisé ce genre d’antenne à alimentation symétrique, et résonante (demi onde) le premier.

L’antenne center fed ou Lévy a été une évolution de l’antenne Hertz avec une longueur non résonante des brins rayonnants . Un point particulier: en France la Lévy a été presque exclusivement décrite et utilisée avec des longueurs cumulées de feeders et de brins rayonnants résonants qui permettent d’utiliser un coupleur sur une impédance raisonnablement moyenne - montage série ou parallèle selon le besoin.

Dans le cas général où la longueur des feeders est quelconque par rapport à celle des brins rayonnants on pourrait se trouver en présence de très basses impédances en entrée de ligne donc de courants intenses et de pertes élevées dans les selfs du coupleur, ou au contraire dans le cas d’impédances très élevées et de tensions très fortes (plusieurs milliers de volts même pour 100w émis) provocant des arcs dans les CV du coupleur. Ceci n’est pas rédibitoire à condition d’avoir un coupleur de bonne qualité.

Le fait de décrire une descente de 1/2 longueur d’onde (ou un multiple d’ailleurs) rend la descente transparente du point de vue de l’impédance de charge de l’antenne car l’impédance de l’antenne est exactement reportée toutes les demi-ondes des feeders. Ceci assure une impédance en entrée de ligne de l’ordre de 72 ohms. C’est sans doute ce que la sortie de l’émetteur prévoit pour donner sa puissance maximum sans endommager les tubes (en 1945) de l’étage de puissance.

Quant à l’usage de l’émetteur avec une antenne Zeppelin (antenne résonante 1/2 onde alimentée par un bout), il faut savoir que cette antenne a un impédance de charge très élevée - théoriquement infinie. Pour l’alimenter avec une échelle à grenouille, il est probable que les feeders aient une longueur proche d’un multiple impair de 1/4 d’onde pour retrouver une impédance basse à l’entrée de la ligne. Les inconvénients de l’antenne Zepp sont:

  1. tensions très élevées aux 2 bouts des brins rayonnants (comme toutes les antennes demi-onde) donc obligation de bon isolement
  2. influence de l’environnement sur la symérie des feeders, donc rayonnement des feeders, perte de puissance significative, distorsion du diagramme de rayonnement
  3. présence de taux très élevé d’ondes stationnaires sur les feeders donc présence de tensions dangereuses pour les opérateurs à proximité des feeders.
  4. perturbation des télés, radios, téléphones, chaînes hifi, etc.
  5. c’est dangereux du point de vue du rayonnement électromagnétique sur le corps de se trouver dans un champ aussi intense car les antennes zeppelins ont souvent un bout installé sur un toit à proximité du shack. Pour une centaine de watts, il faut au moins quelques longueurs d’onde de distance pour que le champ soit compatible avec la santé.

En ce qui concerne la méthode décrite pour relever la présence d’ondes stationnaires sur la ligne en tâtant à la main la température de celle-ci, c’est une TRES MAUVAISE METHODE (heureusement qu’elle n’est pas indiquée dans les manuels). En effet si un assistant de l’opérateur touchait les feeders sans savoir que l’émetteur est encore en marche il pourrait avoir de sérieuses brûlures HF (sans compter le besoin d’une échelle). Il y a une méthode beaucoup moins dangereuse qui consiste à balader à proximité de la ligne (en fonctionnement) un tube fluorescent d’éclairage non connecté et de visualiser exactement les ventre et noeuds de tension. Le tube s’allume comme par magie, sans aucune connexion. On peut aussi balader une boucle fermée sur une ampoule au néon ou même connecter une ampoule de bicyclette mais là il faut toucher la ligne avec une pince isolante.

Par ailleurs le fait d’avoir des points chauds sur la ligne ne veut pas dire que la ligne soit inutilisable ou que les impédances ne soient pas adaptées. Ce qui est écrit est faux, ou du moins c’est un cas particulier qu’un non technicien ne sait pas résoudre. Les lignes à fils parallèles supportent des ROS de 20:1 ou même plus sans problème (d’ailleurs c’est le type de ligne qui a le moins de pertes - en décamétrique de l’ordre du 1/10e à 1/2 dB par 100m). Il faut se rappeler que la présence d’ondes stationnaires sur la ligne est fonction de la différence d’impédance entre l’antenne et l’impédance caractéristique de la ligne uniquement. Ce qui est important pour l’adaptation est l’emplacement des ventres de courant (ou de tension) sur la ligne. Il suffit d’utiliser la longueur de la ligne pour adapter la transformation d’impédance. C’est d’ailleurs ce qui est fait traditionnellement dans l’antenne Lévy « à la française » depuis des décennies.

Ensuite les manuels des émetteurs ne renseignent pas la méthode parce que les émetteurs actuels fonctionnent avec du coaxial qui claquerait bien avant que la ligne n’atteigne une température significative. Un RG 8 ou 213 ne dépasse pas 2.000V, un RG58 doit faire (de mémoire) dans les 700V max. Une échelle à grenouille supporte au moins 10.000 V.

Enfin la méthode est mauvaise parce que les émetteurs modernes réduisent automatiquement la puissance délivrée lorsque le ROS dépasse 2:1, sinon les transistors finaux passent sur orbite. Cette méthode était utilisable sur du matériel à lampes et militaire donc conçu pour des surcharges.

A OUBLIER IMMEDIATEMENT.

Bonjour REGNAULT, bonjour à tous,

Comme tous les intervenants, j’ ai cherché à savoir comment était née l’ antenne dite de Lévy (puisqu’ il ne l’a pas dit lui-même).

Voici donc une synthèse de ce que j’ai trouvé sur internet, avec les réserves qui s’ imposent.

A son époque, radio LL, construisait des postes de radio et comme ses concurrents il a dû trouver des clients pour vendre sa production.

La solution étant de créer des besoins chez des auditeurs, d’ où la création de la station radio dans la gamme des petites ondes.

Ayant également breveté son système de récepteur hétérodyne, nous voyons que cet homme était très avisé, mais certainement débordé de travail pour faire vivre sa societé.

Ce serait-il alors privé de déposer un brevet pour une nouvelle invention ?

Certes, il a fait des essais sur ondes courtes pour sa radiodiffusion, mais a-t-il utilisé une antenne de ce type ?

Une autre piste: le radio-amateurisme. En faisait-il partie ?

Le service historique du Ref-Union fait bien état d’ un indicatif attribué en 1927 à Radio LL, mais faire de la radio dans sa station PO lui aurait fait perdre des clients.

Peut-être aussi un cousin avec qui il a fondé sa societé et qui serait radio amateur ? il y a bien dans les vieux indicatifs un homonyme qui aurait été autorisé en 1927.

Voilà quelques pistes de réflexion qui je pense sont dans l’esprit de votre question.

Jean Paul

Ouf quel déterrage de sujet. Regnault a été exclu du forum depuis plus d’un an. Peut-être deux. Sinon si vous avez compilé des information sur cette antenne ou son inventeur, merci de donner quelques sources. Souvent ceux qui écrivent sur internet répètent ce qu’ils ont lu ou imaginé.

J"ai eu peur , j’ai cru qu’il était revenu ( l’auteur du topic )

Lucien Lévy fairait partie de l’équipe de Ferrié pendant la guerre de 14-18, c’est là qu’il a fait ses travaux de recherche sur le Superhétérodyne.
Il paraitrait que c’est en 1924 qu’il a fait des travaux sur l’antenne qui porte son nom, selon le dernier des documents ci dessous:
dspt.club.fr/LEVY.htm
fr.wikipedia.org/wiki/Radio_LL
sippaf.ish-lyon.cnrs.fr/Document … Doc651.pdf

Merci pour ces trois liens dont le dernier semble être le plus digne de foi vu son origine. C’est aussi le seul document présenté qui parle de l’antenne dite Lévy. Par le passé j’ai un jour trouvé sur internet une photo de l’érection d’une antenne Lévy pour le compte de l’état français mais je ne la retrouve plus. C’était une sorte de pylône comportant à sa tête une partie horizontale de même construction (sans doute avec un isolateur central). Il me semble que l’ensemble était orientable.

Je ne suis cependant pas sûr que Lévy en soit strictement l’inventeur. Je crois que c’est Hertz qui l’a utilisée en premier mais Lévy a montré qu’en utilisant des longueurs de descente à fils parallèles calculés en fonction de la longueur des brins rayonnants et de la longueur d’onde, on trouve à l’entrée des feeders une impédance de charge tout à fait compatible avec les émetteurs de puissance. Ni trop faible ce qui occasionnerait des courants très intenses et des pertes inacceptables. Ni trop élevée ce qui occasionnerait des tensions trop élevées pour être supportées par les isolants.

Il a donc consacré l’usage de hauts rapports d’ondes stationnaires dans les lignes de transmission (qui sont obligatoirement à faibles pertes dans ce cas). Par expérience de cette antenne je peux confirmer que des rapports d’ondes stationnaires de 10:1 sont facilement acceptables avec des pertes qui ne dépassent pas 2%, sur des antennes trop courtes pour être en résonance et donc fortement capacitives. On peut descendre à des dipôles 1/4 d’ondes, ou au contraire dépasser la résonance demi-onde.

Historiquement l’antenne Lévy était composée de brins rayonnants non résonants ET d’une ligne feeder dont la longueur rattrapait la partie manquante de l’antenne pour atteindre la résonance. Outre atlantique elle est appelée center-fed plus simplement. En effet, si on dispose d’un coupeur d’antenne adéquat, rien n’empêche d’utiliser une longueur de ligne différente et de rattraper l’impédance par un réseau à selfs et capacités sous réserve de courants et tensions acceptables. La Lévy est donc devenue plus souple de construction.

Elle n’a rien à voir avec une double zep comme certains l’écrivent. Une double zep est une double zeppelin c’est à dire une antenne de 2x 1/2 onde résonante, ou une onde entière, attaquée à haute impédance en son centre. A la limite une Lévy utilisée sur l’harmonique 2 de sa résonance demi-onde serait une double zep, mais uniquement à cette fréquence précise.

Ci@o