L’antenne décrite porte le nom de Hertz parce que c’est Hertz qui a utilisé ce genre d’antenne à alimentation symétrique, et résonante (demi onde) le premier.
L’antenne center fed ou Lévy a été une évolution de l’antenne Hertz avec une longueur non résonante des brins rayonnants . Un point particulier: en France la Lévy a été presque exclusivement décrite et utilisée avec des longueurs cumulées de feeders et de brins rayonnants résonants qui permettent d’utiliser un coupleur sur une impédance raisonnablement moyenne - montage série ou parallèle selon le besoin.
Dans le cas général où la longueur des feeders est quelconque par rapport à celle des brins rayonnants on pourrait se trouver en présence de très basses impédances en entrée de ligne donc de courants intenses et de pertes élevées dans les selfs du coupleur, ou au contraire dans le cas d’impédances très élevées et de tensions très fortes (plusieurs milliers de volts même pour 100w émis) provocant des arcs dans les CV du coupleur. Ceci n’est pas rédibitoire à condition d’avoir un coupleur de bonne qualité.
Le fait de décrire une descente de 1/2 longueur d’onde (ou un multiple d’ailleurs) rend la descente transparente du point de vue de l’impédance de charge de l’antenne car l’impédance de l’antenne est exactement reportée toutes les demi-ondes des feeders. Ceci assure une impédance en entrée de ligne de l’ordre de 72 ohms. C’est sans doute ce que la sortie de l’émetteur prévoit pour donner sa puissance maximum sans endommager les tubes (en 1945) de l’étage de puissance.
Quant à l’usage de l’émetteur avec une antenne Zeppelin (antenne résonante 1/2 onde alimentée par un bout), il faut savoir que cette antenne a un impédance de charge très élevée - théoriquement infinie. Pour l’alimenter avec une échelle à grenouille, il est probable que les feeders aient une longueur proche d’un multiple impair de 1/4 d’onde pour retrouver une impédance basse à l’entrée de la ligne. Les inconvénients de l’antenne Zepp sont:
- tensions très élevées aux 2 bouts des brins rayonnants (comme toutes les antennes demi-onde) donc obligation de bon isolement
- influence de l’environnement sur la symérie des feeders, donc rayonnement des feeders, perte de puissance significative, distorsion du diagramme de rayonnement
- présence de taux très élevé d’ondes stationnaires sur les feeders donc présence de tensions dangereuses pour les opérateurs à proximité des feeders.
- perturbation des télés, radios, téléphones, chaînes hifi, etc.
- c’est dangereux du point de vue du rayonnement électromagnétique sur le corps de se trouver dans un champ aussi intense car les antennes zeppelins ont souvent un bout installé sur un toit à proximité du shack. Pour une centaine de watts, il faut au moins quelques longueurs d’onde de distance pour que le champ soit compatible avec la santé.
En ce qui concerne la méthode décrite pour relever la présence d’ondes stationnaires sur la ligne en tâtant à la main la température de celle-ci, c’est une TRES MAUVAISE METHODE (heureusement qu’elle n’est pas indiquée dans les manuels). En effet si un assistant de l’opérateur touchait les feeders sans savoir que l’émetteur est encore en marche il pourrait avoir de sérieuses brûlures HF (sans compter le besoin d’une échelle). Il y a une méthode beaucoup moins dangereuse qui consiste à balader à proximité de la ligne (en fonctionnement) un tube fluorescent d’éclairage non connecté et de visualiser exactement les ventre et noeuds de tension. Le tube s’allume comme par magie, sans aucune connexion. On peut aussi balader une boucle fermée sur une ampoule au néon ou même connecter une ampoule de bicyclette mais là il faut toucher la ligne avec une pince isolante.
Par ailleurs le fait d’avoir des points chauds sur la ligne ne veut pas dire que la ligne soit inutilisable ou que les impédances ne soient pas adaptées. Ce qui est écrit est faux, ou du moins c’est un cas particulier qu’un non technicien ne sait pas résoudre. Les lignes à fils parallèles supportent des ROS de 20:1 ou même plus sans problème (d’ailleurs c’est le type de ligne qui a le moins de pertes - en décamétrique de l’ordre du 1/10e à 1/2 dB par 100m). Il faut se rappeler que la présence d’ondes stationnaires sur la ligne est fonction de la différence d’impédance entre l’antenne et l’impédance caractéristique de la ligne uniquement. Ce qui est important pour l’adaptation est l’emplacement des ventres de courant (ou de tension) sur la ligne. Il suffit d’utiliser la longueur de la ligne pour adapter la transformation d’impédance. C’est d’ailleurs ce qui est fait traditionnellement dans l’antenne Lévy « à la française » depuis des décennies.
Ensuite les manuels des émetteurs ne renseignent pas la méthode parce que les émetteurs actuels fonctionnent avec du coaxial qui claquerait bien avant que la ligne n’atteigne une température significative. Un RG 8 ou 213 ne dépasse pas 2.000V, un RG58 doit faire (de mémoire) dans les 700V max. Une échelle à grenouille supporte au moins 10.000 V.
Enfin la méthode est mauvaise parce que les émetteurs modernes réduisent automatiquement la puissance délivrée lorsque le ROS dépasse 2:1, sinon les transistors finaux passent sur orbite. Cette méthode était utilisable sur du matériel à lampes et militaire donc conçu pour des surcharges.
A OUBLIER IMMEDIATEMENT.