Le condo de liaison ? Pourquoi le changer puisque mon poste chante ? Hé, ils ont des actions chez les marchands de condo ces collectionneurs ou quoi ??
Et bien c’est très simple. Une lampe, c’est un peu comme un vieux moteur : faut laisser chauffer un peu avant que ça marche et l’analogie ne s’arrête pas là vous allez voir : Une lampe est comme une voiture lancée en première dans une descente ! Si on laisse faire le frein moteur tout va bien, si on accélère à fond aie aie aie.
Pour bien comprendre, il faut déjà savoir qu’un condensateur a pour particularité de laisser passer un signal alternatif mais n’en laisse pas passer un qui est continu.
Le condo de liaison transmet le signal de la lampe préampli à la lampe ampli (=finale BF), en fait
Dans cette lampe comme dans toute lampe, nous avons (en simplifiant) une cathode, la grille 1 et la plaque (portée à plusieurs centaines de volts) comme nous avons dans une voiture l’essence qui nourrit le moteur, le système de l’accélérateur et la rotation qu’on transmet aux roues.
Dans un poste classique on trouve une résistance sur la cathode de la lampe finale : c’est un étranglement fait exprès pour réguler la lampe de la même manière qu’on empêcherait un moteur de tourner trop vite en étranglant le tuyau qui amène l’essence.
Ensuite, on a le fameux condensateur de liaison. Il sert donc à laisser passer (vers notre lampe finale) le signal à amplifier (qui est alternatif) mais pas la haute tension (continue positive) depuis la plaque de la lampe précédente, lampe précédente qui donne faiblement ce signal qu’on attend tous : le son autrement dit la BF.
Si le condo de liaison fuit il ne joue plus son rôle de bloqueur de tension positive et il amène une partie de cette tension positive depuis la plaque du tube précédent (qui est à la haute tension) sur notre grille 1 « accélérateur ».
Le résultat c’est comme avoir un parpaing qui écraserait la pédale d’accélérateur de votre voiture en plus de ce que vous faites avec votre pied : il agit sur la grille 1 en y amenant le signal à amplifier mais la pédale est déjà enfoncée plus ou moins fort.
Il est bien évident qu’un moteur qui serait toujours poussé à fond de régime finirait par subir des dommages, aussi solide qu’il soit. Pour la lampe, c’est pareil. Plus le condensateur de liaison fuit, plus on pousse la lampe dans ses derniers retranchements : plus le parpaing est lourd, plus on emballe le moteur de la voiture. Plus on emballe inutilement ce moteur et plus on l’use prématurément jusqu’à ce qu’il rende l’âme avec tous les risque de casse qui vont de paire.
Vous n’accéléreriez pas une voiture à fond en première dans une descente, non ? Alors pourquoi laisser un condo de liaison pourri sur votre radio ? (Et si c’est pour remplacer le condo de liaison par un NOS qui souffrira des mêmes problèmes puisqu’ils sont dus principalement au temps…)
Tout le monde est maintenant convaincu de l’indispensable remplacement de ce condensateur par un modèle neuf, absolument neuf, de fabrication récente, au polyesther métallisé par exemple. Et si certains préfèrent vivre dangereusement, ils auront été prévenus.
Ne pas remplacer le condo de liaison vous expose à tuer la lampe finale, ou la redresseuse, le transfo BF, celui d’alim, griller des résistances etc… Bien des pièces coûteuses difficiles à dénicher pour avoir voulu économiser sur un condo à moins d’un €uro…
Le capacimètre… Hahaaaa !!! (non, non, je ne me marre pas )
Le capacimètre on pourrait dire qu’il va seulement mesurer la force du ressort qui fait remonter la pédale d’accélérateur, mais pas le poids du parpaing : il n’a pas été conçu pour ça.
En clair, il teste le condo sous quelques volts alors que dans le poste il est soumis à quelques centaines de volts : c’est comme un ballon de foot qui fuit ça : plus il est gonflé et plus ça fuit fort et à moins d’un énorme trou dans la vessie (=chambre à air) souffler à la bouche pour le gonfler et apprécier la fuite est clairement utopique. Donc le capacimètre, on oublie. De toute façon comme son nom l’indique il essaie de donner la capacité d’un condo, pas la fuite.
Ce qui va mesurer le poids du parpaing, c’est tout simplement un voltmètre.
Dans un poste classique, la tension sur la grille 1 doit être de quelques milli-volts. Si celle ci commence à se mesurer en volts, le condo est mort sauf cas rare d’un tube mort qui aurait du courant grille. Le courant grille, c’est un défaut du tube du a de l’air rentré dedans ou du gaz dégagé par les électrodes portées au rouge d’un tube qui a été martyrisé par un gros parpaing pendant trop longtemps.
Vous savez maintenant l’essentiel.
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Edit du 16 avril / le condo de liaison, la suite car tous les postes ne sont pas « classiques »:
Détails supplémentaires pour faire face à des cas particuliers en général, et des cas généraux en particulier :
Nous avons donc vu pourquoi changer ce condo tueur de postes, et que dans un poste classique la tension sur la grille 1 de la lampe devait être de quelques millivolts par rapport à la masse, bref quasi zéro volts. (une tension se mesure en principe par rapport à la masse, donc par rapport au châssis : c’est une convention).
Il existe un second cas de figure où la lampe est « freinée » par ce qu’on appelle dans le jargon une polarisation par le moins : cas où on amène sur la grille une tension négative fabriquée ailleurs dans le poste et où la cathode est reliée directement à la masse donc au zéro volts
Quoi qu’il advienne et quelle que soit la manière de polariser la lampe, que ce soit par le cas classique de la résistance de cathode (1) ou par une polar par le moins (2), le but recherché est toujours d’avoir une tension inférieure de quelques volts sur la grille par rapport la tension de la cathode. C’est cette différence de tension précisément qui « freine » le tube. Toute différence dans l’autre sens l’accélère et BOUM…
Cas 1 : résistance de cathode => les électrons sont appelés plus vite dans la lampe que ne les laisse passer la résistance, or si on a un déficit en électrons quelque part alors ce quelque part a alors une tension positive. La grille à ZERO volts a bien une tension inférieure à celle de cathode qui est chargée positivement du fait du déficit en électrons (petites charges négatives)
Cas 2 : cathode directement à la masse, donc au zéro volts. Il faut alors que la grille soit à une tension négative si on veut qu’elle soit plus basse en tension que les zéro volts de la tension de cathode. Cette tension négative est « réalisée » par une résistance au niveau du ‹ ‹ moins › › Haute Tension (souvent sur le moins du premier condo chimique de flitrage) et distribuée dans le poste par un fil jusque notre grille. (en général, de -5 à -7 volts environ)
Il vous reste à (par)faire votre mesure en vous assurant du montage afin de savoir quel type de polarisation est appliquée à la lampe, donc la tension à trouver sur la grille 1 du tube.
Si vous avez une polarisation comme énoncé dans le cas 2 et que la tension de grille 1 est de zéro, alors le condo de liaison fuit : pas assez pour trouver les 15 volts qui vous alarmeraient, mais cependant bien plus qu’assez pour que la lampe meurt rapidement par absence de polarisation. Pareil si vous ne trouvez que -2 volts : il y a un problème et la lampe n’est pas assez polarisée.
Si vous mesurez la tension poste éteint entre grille 1 et châssis, ou poste éteint aux bornes du condo de liaison, alors évidemment vous allez trouver zéro et vous aurez tout faux : **cette mesure se fait poste en marche, tubes chauds **(compter au moins DIX minutes de fonctionnement).Quand vous voulez mesurer la température de l’eau de la chaudière de votre chauffage central vaut mieux qu’elle soit allumée, non ?
Ne riez pas, je précise suite à un cas de figure ou… par mon manque de précision dans la mouture initiale de ce topic… cette mesure fût faite poste éteint… Mea culpa, mea maxima culpa…
Bref, on ne sait jamais si ce qu’on mesure est correct si on ne sait pas ce qu’on doit trouver. Le moyen le plus sûr est de regarder comment est cablée la cathode (avec ou sans résistance)… puis de se référer au cas idoine.