Polarisation.

Dans le dernier numéro de Rétro-Phonia magazine(53), Serge Logez explique très bien les différents modes de polarisation: automatique par résistance de cathode ou générée par l’alimentation.

Quels sont les arguments en faveur de l’un ou de l’autre ?

Philips a souvent employé le deuxième système ( par économie ? )

Il me semble que la polarisation automatique soit plus logique car bien adaptée à chaque tube.

Qu’en est-il en réalité ?

bonjour,

En fait, la polarisation automatique est plus économique dans le cas général : il suffit de rajouter une resistance de cathode avec un petit chimique en parallele, et hop !

Pour la polarisation fixe, c’est plus cher, vu qu’il faut un enroulement en plus sur le transfo, redresser, et filtrer energiquement.

Cela est vrai dans le cas général, mais cela n’est plus vrai quand on atteint de haute tensions Vak. Dans le cas d’une 845, par exemple, la tension Vak est déjà de 1000 volt, donc on n’a pas tres envie de rajouter encore 150/200 volts en plus sur la tension d’alim pour le recul grille, pour des problemes d’isolements (condensateurs, transfo de sortie…) : il est alors plus économique d’opter pour une polarisation fixe.

la polarisation fixe presente cependant un danger pour le tube : si elle tombe en panne, la grille n’est plus polarisée négativement, et le signal (de forte amplitude, donc pouvant atteindre des valeurs tres positives) peut détériorer le tube. cela est aussi vrai au démarage, si la tension d’alim s’établit plus vite que la tension de polarisation grille.

cordialement,

jerome Falampin

En fait, je ne parle pas d’un enroulement spécial du transfo qui génèrerait une tension de polarisation, mais du moyen employé fréquemment par Philips (entre autres) qui consiste à insérer une résistance entre le point milieu de l’enroulement HT et la masse.

On a donc une tension négative , fonction de I et R, au point milieu de l’enroulement par rapport à la masse.

Cette tension négative est appliquée aux diverses grilles, les cathodes étant mises à la masse.

Ce système est-il meilleur ou moins bon que la polarisation automatique ?

Je ne crois pas qu’on puisse porter un jugement de valeur global. Si plusieurs solutions ont été utilisées (il y a aussi la résistance de fuite de grille) sur une longue période, c’est qu’elles avaient toutes des avantages (et les autres des inconvénients !!!.. pour le concepteur en tout cas). ;-)

La polarisation par ligne négative est évidemment plus économique puisqu’on ne fait qu’une fois ce que la polarisation automatique exige de faire plusieurs fois. Mais le revers de la médaille, c’est qu’elle fournit une seule tension négative. Alors on ne peut utiliser que des lampes demandant toutes la même polarisation (à moins d’intercaler des résistances d’adaptation ce qui est une belle avance !!!)

je pense que la polarisation automatique par résistance de cathode impose au tube un point de fonctionnement spécifique. A mon avis, cela l’évite de dériver et j’ai constaté qu’un tube usagé arrive à fonctionner quand même…C’est le principe du pont de base sur un transistor polarisé en émetteur commun qui impose ainsi un courant fixé aussi par la résistance d’émetteur. de cefait le transistor se stabilise car il fluctue en fonction de la température…C’est vrai que beaucoup de récepteurs artisanaux, ou de marque comme LMT utilisaient dans les années 38/50 la polarisation automatique sur les tubes de la série 6V6, 6M7, 6A8, 6Q7, etc…J’en ai qui fonctionne encore assez bien.

bonne réflexion.

ph
tsfmios.jpg

Bonjour,

Pour répondre à Alain,

La polarisation par la grille a comme incovénient que si cette tension disparait, tous les tubes ne sont plus polarisés et il pourrait y avoir des dégâts. Par contre on n’est pas obligé de travailler avec une seule tension de polar. Il suffit de produire la tension la plus élevée et de décliner les tensions intermédiaires par un shunt diviseur. Cette méthode existe en deux variantes: soit utiliser un enroulement + redresseur + filtrage séparé (c’est pas économique), soit placer une résistance sur le retour de l’alimentation entre la masse et la connexion au point milieu du transfo ou du redresseur en pont (+ un très bon chimique en parallèle). Côté des avantages: câblage simplifié (cathodes à la masse), tension stable pour une CAG retardée.

Personnellement j’ai toujours préféré polariser les tubes par la cathode du moins tant que ceux-ci fonctionnent en classe A.

Jacques.