Résistances années 50, vieillissement et haute tension

Salut à tous,
je suis en train de restaurer un ancien compteur geiger des années 50 qui manipule de la haute tension (environ 500V) mais sous faible intensité.
En testant les résistances, je trouve systématiquement des valeurs supérieures à celles du schéma de l’appareil (et leur marquage évidemment) qui me semblent au delà de leur tolérance de l’époque.
Par exemple la 3,3M sur la photo monte à 4,3M (mon appareil mesure correctement des résistances actuelles à 5%). Les potentiomètres verts sont marqués 2,2M mais leur valeur à mi-course dépassé 2,4M…
D’où mes deux questions :

  • Est-ce que ces résistances des années 50 ont une valeur qui a tendance à augmenter avec le temps (l’appareil ne semble pas avoir beaucoup fonctionné) ?
  • Est-ce que leur technologie peut donner des valeurs plus élevées « à froid » mais qui diminuent lorsque l’on applique une haute tension à leurs bornes ?


Merci d’avance !

Bonjour,

Les potentiomètres verts sont des SFERNICE de très haute qualité (peut-être bobinés mais pas sûr). Qu’il y ait une tolérance de 10% sur un potentiomètre est tout à fait normal…

Curieux qu’ils aient une valeur aussi élevée ???

Bonjour Jean Marc,
oui, ce sont des potentiomètre qui servent sur un régulateurs de tension, formant un pont diviseur avec en série avec une 22M. :wink:

Vu qu’ils sont montés en résistance variable, peut-être peu importe que leur résistance ait augmenté.

Une petite « erreur de fabrication » : en général pour une résistance variable on relie le plot inutilisé au curseur, ça évite des étincelles et des crachements.

Quand aux résistances carbones aggloméré des photos : elles ne valent rien et la valeur change au cours du temps…

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Oui ! Et cela d’autant plus que leur résistance nominale est élevée.

Oui, c’est possible.

Les résistances élevées pour tensions élevées sont une spécialité. Le leader mondial est Victoreen.

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Merci pour vos réponses, donc ça semble parfaitement normal.
Est-ce que à tout hasard vous savez s’il y a des études ou des analyses qui parlent de ces changements (vieillissement et comportement en HT) ?
(j’ai voulu éditer au lieu de supprimer le précédent message :wink: )

Même neuves, stockées, ces résistances dérivent en valeurs et pas qu’un peu… En chauffant et pas besoin de longtemps (genre fausse manip), c’est pire.

On trouve sur Internet :

« Les résistances agglomérées constituées d’un mélange de carbone (substance conductrice),
de matière isolante (silice …) et d’un liant (bakélite …). Tous ces constituants réduits en poudre sont agglomérés à chaud et isolés dans un tube de plastique ou de céramique. Le pourcentage de carbone détermine la valeur de la résistance. Peu coûteuses et robustes, les résistances agglomérées sont peu précises, et aujourd’hui leur construction est presque abandonnée »

http://www.gecif.net/articles/genie_electrique/ressources/technologie_des_resistances.pdf

Merci encore :wink:
Je parlais d’une étude qui évaluerait les changements; est-ce que l’ont ne peut clairement pas prédire (comme « ça varie beaucoup ») ou alors ça pourrait suivre une fonction du temps ?
J’imagine que l’on sera plutôt dans le « c’est pas fiable » :wink:

Dans [Besson, Technologie des composants] :
« Les résistances agglomérées
Elles sont petites et relativement les moins chères. Leur stabilité est médiocre, leur tension de bruit et leurs coefficients de températures et de tension sont appréciables. Correctement utilisées dans des circuits admettant leurs caractéristiques, elles ont une bonne fiabilité.
[…]
Tension de bruit :
entre 1 et 10µV/V pour les résistances agglomérées.

entre 0,01 et 0,2µV/V pour les résistances à couche métallique. »

Il y a pas mal de courbes sur les différentes types de résistances dans le bouquin mais pas grand chose sur les résistances agglomérées qui étaient déjà de moins en moins utilisées à la date d’édition (1974 pour la mienne).

Mon expérience personnelle : elles dérivent naturellement en valeur par excès, qu’elles soient utilisées ou non. J’avais pas mal de boites de résistances agglomérées neuves. Elles sont parties à la poubelle après des mesures par échantillonnage.

Avantage dans les réparations :on peut les mesurer sur circuit sans les dessouder. Si on trouve une valeur >> à la valeur attendue, on peut changer la résistance. Sinon, il faut regarder le schéma pour voir s’il faut ou pas dessouder la résistance pour la mesurer.

Il y a des études mais en pratique, elles ne sont pas facilement utilisables : les résultats dépendent de la valeur de la résistance, de sa température de fonctionnement, du temps qu’elle passe en fonctionnement, etc.

Merci pour cette réponse très complète :wink:
Il s’agit d’une régulation de tension de circuit Geiger Muller, ce n’est pas hyper critique vu que l’objectif est de rester sur le plateau du tube qui fait plus de 150V de large, donc à la louche ça peut passer.
Je vérifierai cependant si cela ne fume pas vu que certaines ont quand même 350V à leurs bornes.
Bonne journée !

Résistances d’usage courant (agglomérées ou à couche) :
1/4W 250V - 1/2W 350V - 1 ou 2W 500V
Résistances à haute stabilité :
1/4W 300V - 1/2W 350V - 1W 500V - 2W 750V

Victoreen a publié plusieurs articles sur ce sujet, teinté d’un peu de publicité pour ses propres produits.

Intéressante remarque !

Merci pour les compléments :wink:
J’en profite juste pour deux questions, vu que vous semblez avoir de super documentations de côté :

  • est-ce que par hasard quelqu’un a de la doc sur les tubes geiger FC3 et FC4 de chez CSF (Compagnie Générale de TSF) ?

  • J’ai trouvé une fiche sur Radiomuseum mais assez succincte.
    https://www.radiomuseum.org/tubes/tube_fc-4_csf.html
    Je suis en train de refaire ses courbes, mais si jamais il y existait un complément historique quelque part, je suis preneur !

  • J’ai un composant « Alimentation » qui correspond au bloc en sortie de la haute tension du transformateur.


(les tubes FC-3 et FC-4 en bas).

  • Ce qui correspond au bloc redresseur/condo/résistance sur le schéma.

  • Est-ce que cela correspond à un bloc d’un fabricant en particulier ou bien c’était réalisé lors de l’assemblage de l’appareil ?
    Il semble fonctionnel, j’ai une HT de plus de 550V donc pas trop envie de l’esquinter (le boitier est soudé de partout). Mais je suis très curieux du contenu, notamment le redresseur HT : du sélénium ou autre à cette époque ?
    Merci !

Désolé
J’ai pas mal de doc sur les tubes Geiger mais rien sur ceux produits par Thomson-CSF. Peut-être qu’un ancien de CSF…