Signaux de synchronisation

Bonjour,
Qu’est-ce qui fait au juste que sur une cassette vidéo ce soient les signaux de synchronisation qui semblent se dégrader en premier et qu’il faille un TBC pour redresser l’image ?

J’avais lu je ne sais plus où que le champ magnétique terrestre dégradait les enregistrements magnétiques. Or par expérience je constate que ce doit être infime. Existe-t-il des publications scientifiques ou des articles à ce sujet ?

Bonjour,

j’ai moult cassettes enregistrées à partir de 1978, toujours lisibles
et la synchro est plus fragile que la vidéo
et sur des drops fait faire des sautes d’images, alors que sur la vidéo c’est moins flagrant, le cerveau compense

Michel…

Il me semble qu’il existe des circuits qui régénèrent les tops de synchro

C’était une protection anti copie :mrgreen:

:laughing:

Oui avec un TBC ça marche très bien, mais je tiens à savoir le pourquoi du comment.
Si vous avez plus d’informations, des articles scientifiques, documents techniques ça m’intéresse :slight_smile:

Hello,

Il ne faut pas se méprendre. Un véritable Correcteur de Base Temporelle (TBC) est obligatoirement asservi avec le hardware pour piloter, « corriger » et normaliser les synchro. Les VHS grand public (analogiques) n’ont quasiment jamais pu être « genlockés » comme pouvaient l’être les équipements broadcast professionnels. C’est la raison pour laquelle quand une chaîne TV voulait exploiter des sources grand public, il fallait d’abord la copier avec un magnétoscope pro. On perdait une génération, ce qui n’était déjà pas si mal.

À partir de la fin des années 1980 sur certains appareils grand public haut de gamme ou adaptés au montage (Sony, notamment) une mémoire de plusieurs trames permettait de numériser le signal et stabilisait artificiellement l’image en la traitant ou la dupliquant quand une défaillance ou une absence de trame survenait. Associé à une correction de « drop out » (défaillance de ligne vidéo) qui faisait la même chose au niveau ligne, ces circuits permettaient de restituer une certaine stabilité de l’image affichée, ce qui était déjà extrêmement plus satisfaisant que les signaux perturbés provoquant des décrochages sur le téléviseur, le moniteur ou pour la copie vers un second magnétoscope.

Avec le numérique, ces problèmes ont été résolus mais hélas sans éliminer totalement ceux du support sur cassette (vieillissement et fragilité de la bande magnétique). :unamused:

Bonjour,

oui, mais ne pas confondre synchro abimée par la vieillesse et sabotée volontairement pas les marchands de cassettes préenregistrées
sur ces dernières, je ne sais plus si c’est la luminance ou la chroma qui avait le niveau qui montait et descendait toutes les x secondes
le cag de lecture corrigeait, donc on pouvait lire
mais le cag d’enregistrement était saturé et la copie était illisible

perso, j’ai encore un caméscope à grandes cassettes numériques qui a le TBC intégré, heureusement que je l’ai gardé (Sony DSR-250 acheté 6300 € en 2003 sans les batteries)
le TBC remet en bonne forme les tops de synchro (Time Base Corrector)
pour copier des vieilles cassettes, je les lis dans un Panasonic FS-100 qui me les sort en PAL sur la prise S-vidéo grâce au converto intégré
ça rentre dans l’input du caméscope qui est juste allumé, ça sort sur la sortie numérique IEE-1394, ça rentre sur la carte 1394 du PC
j’enregistre avec Pinnacle Studio, résultat nickel
sans le TBC, le logiciel de montage plantait à chaque drop
je n’ai ni TBC extérieur ni genlock, trop chers pour un amateur

Michel…

Exemple de stabilisateur ici:
http://kudelsko.free.fr/macrovision/sommaire.htm

A noter qu’il a existé le CGMS-A:
https://en.wikipedia.org/wiki/CGMS-A

Oui je ne parle pas du système Macrovision ou autre mais simplement des tops synchro qui s’abîment avec le temps.
Savoir pourquoi ça tombe sur ces signaux là en premier. Est-ce que ça vient de la décomposition de la bande ? Du champ magnétiques terrestre ? ou autre
( dans le cas d’une cassette conservée convenablement )

Je crois que l’ on pouvait récupérer le signal CVBS d’ une mire( exemple la GX 956 METRIX), pour avoir sa synchro 625 lignes 50 Hz 64 micro secondes, pour piloter un TBC professionnel.

La question est : pourquoi la synchro se dégrade avec les années ?
la macrovision n’a rien à voir avec ça
ça se dégrade en fonction de la qualité de la bande et du stockage
j’ai eu des clients qui pleuraient parce que la qualité se dégradait aléatoirement après quelques jours
j’ai fini par apprendre qu’ils rangeaient leurs cassettes sur les enceintes de la chaine hi-fi qui étaient de chaque côté du meuble
évidemment, le champ des HP effaçaient en partie l’enregistrement
les cassettes de 240 mn se dégradent beaucoup plus vite car les bandes sont beaucoup plus fines et fragiles

Michel…

Bonjour,
quand je pense qu’on a commercialisé des K7 VHS vierges de 5H, des E-300, à fuir comme la peste.

Bonjour à tous,

Un magnétoscope, quel que soit son format, du 2 pouces au VHS, est un ensemble électro-mécanique. Il y a des instabilités inhérentes dues à la finesse d’usinage des axes de cabestan, rotondité du galet presseur, régularité de rotation du cylindre porte-têtes, excentricité, balourd, etc.

Par rapport à la nécessité de précision des normes TV, quelques microsecondes sont tolérables en N&B pour « mixer » le signal du VTR/VCR avec la référence Station. En couleur, la précision éxigée est de +/- quelques nanosecondes sur la sous-porteuse PAL ou NTSC.

Donc aucune mécanique n’est capable de cela, il faut corriger électriquement.
Dès les premières machines 2", il y avait un TBC primitif composé de lignes à retard commutées successivement, puis le TBC numérique est apparu.

Le magnétoscope grand public a des tolérances de dérive nettement pires que les machines professionnelles, la mécanique de précision coûte cher.

Pour obtenir la stabilité requise en couleur PAL/NTSC, on crée un signal représentant la dérive de fréquence dûe aux instabilités mécaniques. En inversant sa polarité, on l’ajoute au signal lû sur bande et les instabilités s’annulent.
C’est le principe employé par tous les VTR/VCR « Color Under » : la sous-porteuse enregistrée est Hétérodynée à une fréquence plus basse car la bande passante vidéo n’est pas suffisante pour enregistrer le signal directement.

Il faut comprendre que ces machines sont des merveilles d’ingéniosité et c’est même étonnant qu’elles marchent si bien compte-tenu des contraintes théoriques.

Le vieillissement: avec le temps, les courroies se distendent, les galets-presseurs durcissent, s’ovalisent, les roulements des Scanners s’usent, les axes de Cabestan aussi et les Servos deviennent moins performants à cause de capas vieillantes, etc. S’ajoute à cela le vieillissement des bandes : perte de magnétisation, pertes d’oxydes (dropouts), qualité/régularité/planéïté de l’enroulement, température/humidité de stockage…

Tout cela dégrade la précision d’origine et rend plus difficile la récupération des enregistrements. Au-delà de certains seuils, c’est non-rattrapable.

Il faut bien comprendre la philosophie d’origine du magnétoscope : c’était vu comme un « Time-Shifter »; diffuser le JT pour des fuseaux horaires différents ou « mettre en boîte » une émission.
En grand public : enregistrer le feuilleton du jour ou voir un film alors qu’on regardait autre chôse en direct.
Personne n’envisageait un Média capable de stocker des images pendant des décennies, voire plus.
Cette éxigence : revoir les premiers pas de bébé 30 ans plus tard ou des émissions des années 50/60… n’est venue qu’assez récemment.

De 1880 à la fin du XXe Siècle, le seul Média de stockage à long terme accepté était le film. Rétrospectivement, on a eu raison. Que deviendront dans 50/100 ans tous les longs-métrages actuels tournés en 2K/4K/8K et stockés sur des supports informatiques…

Cordialement
jhalphen

Bonjour,

j’ai un film institutionnel des années 70 en 16 mm sonore optique produit au niveau national
je m’en servais comme référence tellement les couleurs étaient belles
je l’ai repassé l’année dernière, tout a viré au rouge
les produits chimiques n’ont pas tenu dans le temps
mes diapositives Kodachrome ont bien tenu, les Ektrachrome presque aussi bien
mais les Agfa ou Fuji, catastrophique
tout c’est bien beau, mais c’est dépendant le la pellicule et des traitements subits

Michel…

Bonjour à tous,
Bonjour Michel,

Les technologies des pellicule de cinéma/diapos couleurs sont variées et fascinantes.

Ce qui a tenu le mieux:

  • le Kodachrome; les colorants, extrêmement stables sont introduits lors du développement. La stabilité des couleurs à long terme est excellente.
  • Le Technicolor, colorants « imprimés » très stables ajoutés lors du traitement.
  • La fécule de pomme de terre colorée sur verre, Ducos du Hauron, dès 1860 !

Les films Ektachrome, Agfachrome, Anscocolor… utilisent une technologie différente: les colorants (copulants chromogènes) sont directement créés lors du développement, ils sont déjà présents dans la pellicule inexposée vierge. Ces colorants sont beaucoup moins stables dans le temps.

Nombre de chefs d’oeuvre Hollywoodiens ou autres sont stockés dans des coffres sous forme d’une triple séparation N&B représentant les filtrages chromatiques Jaune/Cyan/Magenta. On peut faire un retirage des décennies plus tard en exposant une copie de tirage Couleur à partir des 3 films primaires.

Pour info, avec une poignée de passionnés, on avait monté un labo couleur dans mon pensionnat en 1971.
On avait choisi l’Agfachrome qui n’éxigeait « que » +/- 1/2 degré C de stabilité du révélétateur chromogène alors que l’Ektachrome exigeait +/- 1/4 de degré.

J’ai encore les splendides manuels techniques Agfa & Kodak illustrés de courbes, photos d’essais, etc.

Gilles Bargy, jeune professionnel débutant à l’époque, nous donnait des cours. Plus tard, il a fait fortune avec les premiers services de transfert d’images informatisées sur diapo. Dans les années 70, une présentation « PowerPoint » c’était un Carrousel Kodak avec 30/40/50… diapos 35mm individuelles.

fr.wikipedia.org/wiki/Photographie_couleur

Cordialement
jhalphen

Bonjour,

il est vrais que la conservation sur film est celle qui dure le plus dans le temps mais j’ai des films de famille 8 et super8 a moitié rayés car a force d’avoir été passés ils se sont rayés lors de l’enroulage sur la bobine qui a fait frotter le fil sur lui même
pour les films pro, j’avais vu un reportage sur la conservation des films de l’ina et leur numérisation afin de les mettre a disposition du grand public, certaines bobines du début du 20eme ne sont pas belles a voir et ont besoin d’un gros travail de restauration
dans le même esprit, j’ai certaines K7 audio de démonstration de quelque minutes vendues avec un appareil qui plusieurs décénies plus tard sont encore bonnes alors que certaines k7 de grande marque achetées dans le commerce sont partiellement effacées

pour moi une methode de conservation est de copier le support original et d’utiliser la copie (numérique ou analogique) ce qui évite d’abimer le support original

je vais dériver mais dans le même esprit de conservation, un amis facteur d’orgue m’avait demandé si j’avais une idée qui tienne dans le temps pour déporter le clavier de l’orgue (chose que l’on trouve parfois maintenant)
quand je lui ai demandé ce qu’il appelait longtemps, il m’a répondu 300 ans
quand on vois la vitesse a laquelle la technologie évolue et que certains connecteurs ne se trouvent plus apres 30 ans, je n’ose pas imaginer même dans 100 ans
je lui ai dit qu’il n’y avait pas de solution technique, la fibre étant un bon moyen mais c est coté electronique que ca sera irréparable sauf a refaire les conecteurs et changer les modules, la meilleure solution (a l’époque) était de garder le cuivre et faire des éléments electroniques séparés facile a changés et de préférence reliés par des borniers a vis et pas avec un connecteur qu’on trouvera plus dans 50 ans

Hello,
Au sujet de la durée de vie comparée des supports déjà débattue dans notre forum :
http://forum.retrotechnique.org/viewtopic.php?f=15&t=256666

Tous les supports analogiques subissent le vieillissement de leur support, notament s’ils sont régulièrement exploités. Exemple : la pellicule. Les grand studios hollywoodiens américains et leurs archives sont stockés dans de véritables coffres-forts blindés dont l’air est filtré et qui ne voient que très peu la lumière. Tous les 5 à 30 ans, des contre-types sont réalisés.

La question de la numérisation est délicate. Doit-on numériser ou régulièrement re-numériser ces sources originales en 2k, 4k, 8k, 16k… ?

Enfin, les tous derniers algorithmes (Intelligence Artificielle) permettent de carrément recréer une image presque détruite en extrapolant par rapport à celle qui précède et celle qui suit, notamment. Le résultat est très spectaculaire. Idem désormais pour la très controversée colorisation numérique des films N&B. De très nombreuses archives documentaires sont totalement restaurées, normalisée (élimination des saccades et vitesse plus naturelle et colorisées.

Voir ici (bien sélectionner la résolution 4k dans les réglages youtube) : :wink:
https://www.youtube.com/watch?v=hZ1OgQL9_Cw

Sur le même sujet :
http://www.club-innovation-culture.fr/trois-films-archives-1890-1911-4k-couleurs-intelligence-artificielle/

L’upscaling en utilisant l’intelligence artificielle permet aussi d’améliorer le rendu des films des années 70 et 80 publiés en blu-ray,
quelqu’un avait fait le test et posté des captures d’écrans ici :

forums.lenodal.com/viewtopic.ph … 60#p560360

Bonjour à tous,

Pour ce qui est de la pellicule, de sa conservation, du fonctionnement du TBC, de l’intelligence artificielle, c’est un peu hors sujet, mais je connaît bien ces choses là et je pratique.

Mes cassettes sont pour la plupart dans un état convenable. La question des signaux de synchronisation est pour moi plus globale, car j’ai déjà vu des cas catastrophiques et j’aime bien comprendre le pourquoi du comment.

Dégradation mécanique comme pour les cassettes audio de 90min, ou bien magnétique ? Avec les spires qui se magnétisent entre elles ?

J’en ai quelques unes. Mais ça ne s’est pas vendu très longtemps. À parti de quelle durée la bande devient-elle plus fine ?

Tout d’abord merci beaucoup pour votre réponse très détaillée.

Est-ce qu’utiliser un magnétoscope SVHS, semi professionnel, pour relire des VHS enregistrées sur un appareil grand public est une bonne pratique ? J’imagine que la qualité des éléments mécaniques est supérieure.

Je ne suis pas sûr de comprendre. Pour la première partie, est-ce une sorte d’inversion de phase de l’instabilité pour rendre l’image plus stable ?
Pour la seconde partie je vois ce que c’est, mais je ne fais pas le lien avec la première.

Il y a longtemps j’avais lu que le champ magnétique terrestre pouvait démagnétiser. Certes il bouge mais j’arrive tout à fait à relire des cassettes qui ont quarante ans. Est-ce qu’il y a une influence bien réelle, même minime, ou est-ce que c’est bidon ?
Car autant j’aimerai savoir les vraies causes mais dans le même temps me débarrasser d’idées qui s’avéreraient inexactes.

Il est dit aussi qu’une cassette relue pour être regardée sur tube cathodique peut avoir l’air plus stable que pour un transfert numérique. Le téléviseur étant moins sensible aux fluctuations des signaux de synchronisation; la carte d’acquisition voulant au contraire des signaux bien neufs. Ce qui accentue les distorsions de l’image quand on lui donne des signaux en mauvais état.

Autre question, d’où vient l’effet de rideau et comment le corriger ? Il arrive que ça résiste au TBC.

Bonjour,

l’effet rideau se produisait sur les anciens téléviseurs
il y avait des kits de modification de la base de temps horizontale pour corriger ça
ensuite, certains TV avaient une touche baptisée AV qui avaient cette correction active uniquement sur cette touche
plus tard les TV n’avaient plus ce pb
l’épaisseur des cassettes est standard jusqu’aux E-180, à partir de 240 ça s’amincit, pas d’expérience car bannies chez moi
elles s’abimaient sur certains scope, froissement si le galet presseur n’est pas parfait, si l’embrayage tirait un poil de trop, etc…
et la qualité de la bande et de la couche magnétique était bonne sur des marques comme Sony ou TDK entre autres, mais beaucoup de sans marques ont aussi été vendues avec une qualité aléatoire
j’ai un scope pro S-VHS Panasonic, la mécanique est pratiquement la même que le grand public

Michel…

Bonjour à tous,

@Lowtone : pour réellement comprendre le fonctionnement de l’enregistrement couleur « Color Under » sur les machines VHS/Betamax/8mm, il y a cet excellent ouvrage « VCR troubleshooting & repair ». Pages 158 et suivantes.
C’est très technique et en Anglais :

books.google.fr/books?id=NXEIVQ … on&f=false

Peut être que le livre en Français de Jean Herben « Les Magnétoscopes » contient les mêmes principes, plus accessibles à un lectorat Français.
une série de livres de Jean Herben, VCRs, TV couleur, etc :
fr.shopping.rakuten.com/s/jean+herben

Un VHS professionnel sera meilleur qu’une machine grand public au niveau des tolérances, qualité des circuits, etc.
Acquérir une machine aujourd’hui est semé d’embûches car ces machines ont souvent été utilisées intensivement donc risque de têtes « rincées », moteur usés, etc.
Cela dit, il y a des vendeurs sérieux (matériel révisé & garanti) et parfois des machines quasi-neuves, peu utilisées.
Attention ! même neuf dans son carton, risque de courroies à changer et condos chimiques vieillis par non-utilisation.

Cordialement
jhalphen