Temporisation pour Haute tension.

Merci à tous pour vos réponses.

Rien dans ce que j’ai pu lire dans ce fil ne démontre que mes assertions sont fausses. Et ce n’est pas avec « on a toujours fait comme cela… » ou « cela ne s’est jamais vu sur des appareils du commerce (ce qui est faux) » ou « j’en ai jamais entendu parler » que l’on peut démontrer quelque chose en electronique.

Je ne suis moi-même pas fanatique de complications lors de la conception d’un ampli à tubes.

Néanmoins, j’avais par exemple réalisé il y a quelques années deux petits blocs monos à base ECL82. La penthode finale était montée en pseudo triode (d’avance… pas la peine de polémiquer sur la puissance de sortie d’un tel montage, ni sur mon choix de la connexion triode, ce n’est pas le but de ce fil) et la liaison entre la triode d’entrée et la pseudo triode était directe. C’était donc un ampli de type Loftin & White…

Dans ce genre de montage, tant que la cathode est froide on se retrouve avec une tension d’environ 700 volts sur l’anode du tube de puissance.

Il est évident que pendant que le tube chauffe, il souffrira de cette configuration de la même maniere qu’une EZ81 soufrirait d’une capacité en tête de 500µF pendant son temps de chauffe.

J’ai donc installé sur ces deux petits amplis une résistance de limitation en série avant le premier condo de filtrage, résistance que je shunte manuellement au bout d’une trentaine de secondes. Cela me sert aussi de stand by puisqu’il suffit de réouvrir l’interrupteur pour réinsérer la résistance dans le circuit et limiter le courant global.

Le but d’une tempo automatique est juste d’éviter à avoir à intervenir pour shunter cette résistance.

La temporisation de la haute tension résoud ce probleme qui m’est particulier et je l’ai bien précisé dès le premier message de ce fil.

A configuration égale, la vie du tube est prolongèe. J’ai « tué » deux ECL82 en 2 mois d’utilisation sans la « tempo ». Certe… c’est une configuration extrème car à vide la tension maxi d’anode est dépassée et dès que le tube chauffe il lui faut charger un condensateur de cathode de 750µF / 350 volts.

Depuis la « tempo » ou plutôt la limitation de courant pendant la chauffe, deux ans de fonctionnement sans incidents.

De la même façon:

Une EZ81 pourrait charger une capacité d’un farad, à condition qu’on lui permette de le faire sans jamais dépasser ses limites.

Il est tout de même évident pour tous qu’un tube s’use principalement par l’appauvrissement de sa cathode.

Que le danger d’appauvrissement prématuré est certain en cas de sous-chauffage du tube.

Que pendant le laps de temp ou le tube passe de l’état « froid » à l’état « chaud » il existe une période transitoire ou il est sous-chauffé.

Que si pendant cette période de sous-chauffage on lui demande de debiter un courant le tube s’usera plus vite que si on évite ce courant par l’insertion d’une tempo.

Ces périodes de fonctionnement en sous-chauffage se cumulleront à chaque mise en service… limitant bien logiquement la vie du tube.

Je suis d’accord aussi pour dire que dans un ampli, plus classique, où la tension d’anode n’est pas trop élévée, cela à moins d’incidences… mais le probleme existe tjrs à plus petite echelle (on le néglige si ont veut).

Et lorsque vous faites la comparaison avec un tube d’emission ou tube cathodique tv, ecran, ou des tubes utilisés dans des configurations extremes et avec des THT énormes… on est plus dans le même registre, car vous le savez bien ces tubes sont exceptionnellement renforcés et certaines cathodes constituées de métaux rares…

Pour ce qui est des réalisations commerciales… les concepteurs de TV - Radio - Audio sont (ou étaient) aussi des vendeurs de tubes. Que les tubes s’usent est plutôt une bonne chose pour eux. C’est le principe même de la consommation et pas seulement pour les tubes !

Pour la petite histoire, le premier ampli Loftin & White date de 1927. Le schema d’origine est dépourvu de tempo sur la HT. Etant donné la qualité de cet ampli, il a été reproduit par un bon nombre d’amateurs qui on tous finis par introduire un systeme limitant la HT sur l’anode de la triode tant que le chauffage n’est pas fini et cela depuis 77 ans.

On parle de ce genre de temporisations dans le livre « Initiation aux amplis à tubes » de Jean Hiraga, dans les revues « L’Audiophile » de 1970, dans des revues comme Glass-Audio, Sound Practices, Vacum-tube-Valley, la revue du son et des livres comme Radio Designer Handbook ou Audio-cyclopedia 1964… et certainement d’autres.

On peut aussi lire les excellents articles de Mr Rinaldo Bassi qui paraissent tous les deux mois dans la revue LED et qui peuvent eclairer bien des lanternes sur l’émission thermoïonique et l’agitation moléculaire, fonctionnement de base du tube.

Merci encore pour toutes les réponses…Bonne semaine et bonnes soudures à tous.

J’ajoute:

C’est vrai que le relais est sans doute bien la meilleure solution.

J’ai trouvé des petits relais 6.3 volts, sous verre, temporisé 20 secondes à la fermeture, qui se montent sur des supports de tubes (noval ou octal… je sais plus)… vendus pour: Temporisations de la HT des amplis à tubes (je l’ai pas inventé… !)

Je vais donc employer ce moyen… et attention à l’agitation ThermoNeuronique à la lecture de tout ce fil…

:smiley: :smiley: :open_mouth: :smiley: :smiley:

Cela ne me surprends pas que l’on trouve des relais pour temporiser la HT des amplis à tubes, c’est sûrement dans la même rubrique que la pommade à frictionner les tubes pour rendre le grave plus moelleux ou le cordon secteur à 1500 Euros le mètre…

Evidemment si on va chercher des renseignements dans les revues audiophiles… :smiley: :smiley: :wink:

Bien dit, M. Jardine! :laughing: Mais bon, il faut caresser de temps en temps nos chers tubes … au sens du poil?! :stuck_out_tongue:

Cordialement,

Sauf, M. Jardine, que ces relais proviennent d’un surplus (ils sont d’occasion) et de récupération donc d’anciens amplis.

Quant aux revues… je n’ai pas cité que des revues « audiophiles ».

J’ai bien essayé d’obtenir plus d’informations à ce sujet chez mon boulanger… mais comme il semble déjà perdu de savoir s’il doit me vendre la baguette 68 ou 70 centimes d’euros j’ai préféré m’abstenir.

:wink:

Quelles sont vos sources à vous :question:

Je connais quelques ouvrages très théoriques sur la fabrication des cathodes.

J’ai par exemple sous la main " Physique appliquée aux industries du vide et de l’électronique" de G.A Brouty. Ed Masson et Cie. Collection du consevatoire national des arts et métiers.

Bouquin trés théorique de 1964 et qui reconnait de nombreuses lacunes dans les connaissances des phénomènes physiques à la surface des cathodes.

Bonsoir à tous,

je pense pour ma part que la question de l’utilité d’une temporisation dépend encore une fois du cas auxquel on est confronté.

J’ai personnellement mis la temporisation en pratique pour des amplis à tubes à deux reprises,pour des raisons bien précises:dans l’un des cas,je disposais d’un gros transfo et d’un redresseur silicium suivi d’une très forte capacité de filtrage,je voulais donc,outre le fait d’empêcher l’obtention de valeurs transitoires de HT dangereuses pour les capas et le redresseur(cfr.les remarques de Jacques),simplement éviter de claquer le fusible primaire à l’allumage,ce qui arrivait fréquemment malgré le choix de modèles retardés.

Dans l’autre cas,je disposais d’une régulation série via transistor ballast genre BU508;celui-çi était lui-même suivi d’une capa qui,bien que modérée,engendrait à l’allumage un courant de court-circuit insupportable pour la jonction…bien sur,le schéma aurait pu être modifié mais il est facile de réaliser un retardateur efficace avec un circuit RC,un mos-fet en tampon et un bon relais…(à ce propos,je soutient entièrement l’avis de JC Jardine quand au choix d’un relais;c’est bien plus simple et infiniment plus fiable)…

Dans chacun de ces cas,les circuits de temporisation se sont montré bien utiles(il s’agit içi de problèmes simples et concrets et non tirés de la rubrique"pommade à frictionner" :smiley:)…

D’autre part,il est évident qu’avec un redresseur à chauffage indirect,genre GZ34,une temporisation ne serait absolument d’aucune utilité,par contre avec un modèle à chauffage direct et une forte valeur de capa,j’aurais personnellement tendance à l’employer,mais c’est selon l’opinion de chacun et je m’en voudrais de relancer une polémique sur le sujet…

Pour ce qui est du danger pour la cathode d’appliquer la HT au tube à froid,je veux bien l’admettre mais je pense que le risque est proportionnel aux conditions d’emploi des tubes(valeur absolue de la HT,mode de polarisation)et en ce qui me concerne,j’emploie depuis maintenant quinze ans un double push d’EL34 avec redresseur silicium,HT de 450 volts à vide,classe AB1,polar fixe…sans temporisation,et les tubes d’origine(des philips) ont maintenant plus de 5000 heures et sont toujours en pleine forme…je ne m’avancerai donc pas dans une telle affirmation.

Bien à vous,

André

Bonsoir à tous,

Il est temps de faire un résumé du fil qui commence à faire long car un certain nombre d’amalgames semblent se dessiner. Mais d’abord j’aimerais adresser quelques lignes à René concernant ce qu’il a écrit un peu plus haut. Je voudrais citer un de ses paragraphes: "Rien dans ce que j’ai pu lire dans ce fil ne démontre que mes assertions sont fausses. Et ce n’est pas avec « on a toujours fait comme cela… » ou « cela ne s’est jamais vu sur des appareils du commerce (ce qui est faux) » ou « j’en ai jamais entendu parler » que l’on peut démontrer quelque chose en electronique. ".

J’invite donc tout le monde à lire ce qui suit et à me contredire si j’ai faux.

Tout d’abord, il ne me semble pas avoir lu dans ce fil qu’il faille faire comme on a toujours fait. De plus, je pense même que le fait que René se préoccupe d’épargner ses tubes par une temporisation est en soi très positif. Par contre je ne pense pas que son raisonnement soit basé sur des faits techniques vérifiés mais plutôt sur une crainte que des cathodes ne se déteriorent si on alimentait les tubes en HT à froid. Sait-on jamais.

Que se passe-t-il dans un tube dont la cathode est chauffée à sa température normale de fonctionnement ? Les électrons libres proches de la surface de la cathode recoivent suffisament d’énergie (chaleur) que pour quitter la cathode et former une sorte de nuage d’électrons au voisinage appelé charge d’espace. Plus la température est élevée, plus le nombre d’électrons émis est grand. S’il n’y a aucune autre électrode connectée dans le tube les électrons restent dans le voisinage de la cathode. La raison pour qu’ils ne bougent guère est qu’ils forment une charge repoussant les autres électrons libres arrivant en surface de la cathode à cause du chauffage. Maintenant si on place une électrode (plaque) en regard de la cathode et qu’on polarise cette plaque positivement par rapport à la cathode, il va se créer un champ électrique entre les deux électrodes qui va aspirer les électrons libres vers le pôle positif - la plaque, le circuit se refermant par l’extérieur. J’arrête ici la description des phénomènes (vous avez déjà lu cela 100x). On peut déjà en tirer quelques conclusions comme ci-après.

Qu’est-ce qui use les tubes? Est-ce la circulation du courant dans l’espace cathode-plaque ou est-ce le chauffage du filament/cathode ? Ce n’est pas le courant cathode-plaque parce que les électrons aspirés vers la plaque sont remplacés immédiatement à la cathode par d’autres électrons revenant par le circuit fermé. (remarque: ce ne sont pas les mêmes électrons car ils n’ont pas le temps de faire le tour instantanément. On a d’ailleurs mesuré la vitesse des électrons dans un circuit qui est de l’ordre de quelques centimètres par seconde, alors que la vitesse de propagation du courant est de l’ordre de la vitesse de la lumière mais un peu moins quand même - autre sujet de dissertation). Dans le cas d’une cathode, l’usure vient de la chaleur un peu comme une lampe à incandescence s’use simplement parce qu’elle chauffe. En conséquence des tubes dont seuls les filaments seraient alimentés s’usent quasi aussi vite que ceux auxquels on applique une HT. C’est légèrement plus compliqué puisque le passage du courant de plaque provoque aussi une dissipation contribuant à l’usure du tube. Il faut cependant en retenir qu’on n’épargne quère un tube en arrêtant la HT.

Autre conséquence: que se passe-t-il si on ne chauffe pas une cathode et qu’on applique au tube une HT normale ? Và -t-il s’user ? Réponse: il ne se passe rien de spécial. En effet une cathode froide (je ne parle pas ici des tubes spéciaux à vapeur de mercure), est un métal inerte placé dans un tube à vide. Le fait de mettre une HT (+) normale sur la plaque ne provoque qu’un champ électrique continu dans l’espace cathode-anode. Cela va-t-il « aspirer » des électrons de la cathode vers l’anode ? Non, pas plus que dans un condensateur. Le champ électrique va juste localiser des électrons à la surface de la cathode et des protons à la surface de l’anode dès que le condensateur sera cargé. Point. Il n’y aura pas de transfert d’électrons d’une électrode à l’autre avec cependant un cas particulier trivial: si la HT dépasse la tension de claquage il se produira un arc (30.000V / cm quand même) et cet arc sera destructeur. La cathode va-t-elle s’user ? Non car il n’y aura pas de chauffage.

En conséquence, la raison de mettre une temporisation ne tient pas à l’usure des tubes mais à autre chose, notamment la protection des condensateurs de filtrage dans les circuits dont les redresseurs sont au silicium plutôt qu’avec des valves. En effet, dans le cas de redresseurs à semi-conducteurs la HT se développe instantanément. Comme les circuits d’utilisation sont à tubes qui eux-mêmes doivent chauffer, la charge ne s’établit que progressivement et la tension continue est d’abord très élevée (pour rappel, il s’agit de la valeur de crête de la tension alternative au secondaire = RMS x 1.41). Cette tension pourrait dépasser la tension d’isolement des condensateurs de filtrage et les faire claquer. Il est à remarquer que dans bon nombre de circuits de puissance, notamment des émetteurs, on installe en permanence une résistance « bleeder » dérivant à la masse un courant minimum pour à la fois limiter la pointe de tension à l’allumage et pour vider la charge des condensateurs après coupure de l’alimentation.

Il y a aussi une autre phénomène à examiner, et de nombreux fils en ont déjà parlé: dans le cas de redresseurs à semi-conducteurs (mais pas dans le cas de redreseurs à valves), le courant de charge du premier condensateur de filtrage s’établit immédiatement mais comme celui-ci équivaut à un court-circuit tant que la tension de charge n’est pas montée, le courant instantané dans le redresseur peut être très grand et dépasser les valeurs admissibles instantanées. Donc il est utile de prévoir de limiter le courant instantané dans le redresseur à la mise sous tension. Pourquoi les valves ne sont pas sujettes à ce danger: simplement parce que (même avec de gros condensateurs de filtrage) lors de la mise sous tension le filament de la valve est froid, la valve ne peut donc débiter aucun courant. Dès que la température commence à monter il s’établit un tout petit courant redressé qui commence à charger le 1er condensateur. Avec quelle tension au départ: très peu car la résistance équivalente cathode-plaque passe progressivement de l’infini à sa valeur nominale. Le courant ne claquera pas la valve et la tension ne claquera pas le condensateur. Par contre si on préchauffe les valves et que l’on applique brusquement la tension alternative du secondaire, on se retrouve dans le cas du redresseur à semi-conducteur.

René cite plus haut un montage spécial Loftin & White, avec lequel il a dépassé la valeur de tension admissible sur les tubes en question et qui a provoqué le claquage de tube sans l’utilisation de temporisation. Je dis évidemment qu’il faut se prémunir contre de tels phénomènes. Mais en l’occurence il s’agissait d’utiliser des lampes au-delà de leurs limites normales. Comme disait Ronsard « Elles vécurent ce que vivent les roses, l’espace d’un matin ».

En ce qui concerne la remarque de je ne sais plus qui concernant le transitoire dans les haut-parleurs, il me semble que cela ne se produit que dans le cas de mise sous tension bruque avec redressement à semi-conducteur. Je vais peut-être dire une bêtise mais il ne me semble pas que ce phénomène se produise dans le cas de redressement par valves.

Résumé: la temporisation des alimentations ne se justifie que pour protéger des condensateurs de filtrage ou des diodes à semi-conducteurs mais pas pour épargner des tubes, que ce soient des valves ou des tubes d’amplification.

Ceci dit, sans vouloir entrer dans la paranoïa, ceux qui sentent qu’ils doivent placer une temporisation qu’ils le fassent. Cela les soulagera un peu.

Bonne nuit.

Jacques

Si il y en as que ça intéresse, j’ai des relais Télémécanique genre CA2DN22 avec bobine en 220V et des tête temporisées genre LA2DT2 qui s’ecliquette dessus … et je ne sais pas quoi en faire !

(les électrotechniciens qui font ou répare des équipement de armoires de commande de machines industrielle connaisseront surement ces réf !)

C’est un peu gros, mais ca fonctionne direct sur le secteur , ca temposise, et c’est costaud !

Patrick.

Je ne connaissais pas spécialement « Loftin & White » et j’ai donc recherché sous ce vocable dans Gougueule (attention la dernière référence n’est pas vraiment un site d’électronique :laughing: ).

Ce type de schéma doit être excellent mais il me semble que la clef de la sécurité des tubes réside dans l’utilisation d’un enroulement séparé pour le chauffage filament du tube final. De cette façon, avec un potentiel flottant la différence de tension entre grille et filament reste dans les normes du constructeur du tube. Apparemment ce schéma a été conçu avec des tubes à chauffage direct et tous les sites reproduisent quasi le schéma d’origine, certains en oubliant de séparer les chauffages des filaments. Je n’ai pas vu de version avec des tubes modernes.

Mais enfin, c’est sans doute quelquechose d’évident pour les connaisseurs.

Jacques.

Très bel exposé de ON5MJ et je suis d’accord avec tout ce qui est écris…

Je n’osais pas l’affirmer, mais je pense aussi qu’une lampe simplement chauffée et dont la cathode ne débite aucun courant (pas de HT sur l’anode) s’use à peu près aussi vite qu’une lampe qui fonctionne normalement.

La principale cause d’usure est (me semble-t-il) l’évaporation naturelle de la couche d’oxydes avec la température (comme l’évaporation du filament dans une lampe d’éclairage ordinaire).

Cela semble bien confirmé par les tubes de la série « Sécurité » qui travaillent avec une température de cathode inférieure de 100 ° à celle des tubes ordinaires et qui ont une durée de vie 10 fois plus grande.

Ce qui précède étant dit pour une lampe qui fonctionne dans des conditions « normales ».

Une cathode à oxyde travaillant à la saturation (c’est à dire qui ne pouvant plus renouveler le nuage d’électrons qui l’entoure), voit la différence de potentiel augmenter à sa surface et donc une puissance dissipée anormalement grande qui provoque une surchauffe et abrège considérablement sa durée de vie.

Dernière remarque à propos du préchauffage dont je ne vois toujours pas l’utilité… :smiley: Sur les vieux postes des années 1930 utilisant des lampes telles que le AF2 en HF et la E443 en puissance, on trouvera toujours la E443 pompée et la AF2 en pleine forme. Pourtant au démarrage c’est la AF2 qui devrait souffrir le plus selon les « temporistes » puisque elle met pratiquement 1 minute à monter en température avec la HT à ses bornes alors que la E443 à chauffage direct monte en température à la même vitesse que la valve.

Les causes d’usures des lampes BF ou HF sont (toujours d’après moi) à chercher ailleurs qu’à la mise sous tension…

Je suis d’accord avec certains points de vos propos, Jacques et Jean Claude Jardine (et d’autres aussi :smiley: ) Enfin… d’accord mais pas sur tout.

  1. Depuis le début de ce fil je parle non pas d’une HT appliquée à froid (sans chauffage) mais bien de la période de chauffage ou le tube est obligatoirement sous-chauffé pendant un laps de temps X qui dépent du type de tube utilisé. Pendant ce temps de chauffage, la densité de la charge d’espace n’est pas suffisante pour alimenter l’anode en electrons.

A froid, donc sans chauffage il ne se passe effectivement rien, sauf risque de claquage pour une haute tension très éleve… et ce n’est pas le débat.

  1. Je ne parle que des tubes de puissance. Pas des BF ou HF.

Nos avis divergent principalement sur un point: L’usure du tube n’est pas due uniquement au chauffage, sinon comment pourrait-on expliquer les usures prématurées pour cause de sous-chauffage :question: Ce qui est tout de même bien connu et prouvé puisque les constructeurs de tubes donnent eux-mêmes la fourchette de tension de chauffage à respecter: + ou - 5% la plupart du temps.

Si on surchauffe un tube on accroit le phénomène d’évaporation de la couche d’oxydes de façon exponentielle (et ce n’est pas la seule conséquence…)

Si on sous-chauffe un tube, on pourrait croire que on va l’économiser… mais non. La charge d’espace ne sera pas optimale et la vie du tube réduite par épuisement de la cathode.

C’est ce que l’on appel un tube « pompé » et cela n’a rien à voir avec l’évaporation naturelle de la couche d’oxydes.

Même en fonctionnement normal, un electron emporte avec lui une partie de la matière qui constitue la surface de la cathode. Cette matiere se retrouve progetée contre l’anode puis étant donné la vitesse elle rebondit aléatoirement dans le tube (on en retrouve sur l’enveloppe de verre)

Bien sur, je ne parle pas de 10 grammes de matière par electron voyageur… non, c’est au niveau moléculaire et visible par l’oeil (les dépots) uniquement après plusieurs milliers d’heures d’utilisation.

Néanmoins, cela existe et fait partie de l’usure du tube.

Ce phénomène augmente lorsque la cathode n’est pas suffisament chauffée parce que la charge d’espace n’est pas suffisante. La cathode s"épuisera anormalement et se polluera.

Il est faux de dire qu’un tube simplement chauffé s’usera aussi vite qu’un tube chauffé de la même façon avec en plus un courant qui le traverse.

La principale cause d’usure d’un tube est l’appauvrissement de la cathode engendré par le courant qui le traverse.

Si jamais vous pouvez prouver qu’un tube qui débite un courant ne s’use pas à cause de ce débit… bravo, c’est une première et cela défie toutes les lois de l’electronique et d’autres…

Quel que soit le travail produit, celui ci engendre toujours une usure. C’est valable pour toute la planète et même dans ce forum.

A moins que nous soyons ici dans une… 4eme dimension :question: :open_mouth:

Il est normal qu’une AF2 ne souffre pas, le courant qui la traverse est faible. Ce n’est pas le cas d’un tube de puissance. La durée de vie d’un tube HF ou BF n’a rien à voir avec la durée de vie d’un tube de puissance.

Je ne nie pas qu’une temporisation associée à une résistance de limitation de courant a d’autres bienfaits (protection des diodes silicium et des capas de filtrage…) que de prolonger la vie des tubes de puissances, je l’ai exprimé moi-même dès le début de ce fil.

Simplement ce genre de temporisation permet aussi de prolonger la vie des tubes de puissance puisque l’on évite de puiser des electrons dans une charfe d’espace qui est non optimale pendant cette période de chauffage.

Bref… bonne journée a vous tous. :slight_smile:

J’ai pris l’exemple d’une AF2 car elle démarre dans les mêmes conditions qu’un lampe de puissance. Il n’y a aucune résistance anodique pour limiter le courant mais seulement la résistance négligeable d’un bobinage HF.

Je ne vois comme cause d’usure supplémentaire à une lampe qui débite que l’ionisation d’éventuels atomes de gaz qui traînent dans l’ampoule et qui viennent bombarder la cathode. Chose contre laquelle il n’y a rien à faire, et qui doit être négligeable dans la mesure ou le getter reste actif pour capter les atomes baladeurs.

Je ne vois pas comment un mouvement d’électrons pourait entrainer l’usure de la matière, à ce compte là un simple fil de cuivre traversé par un courant s’userait à cause de ce courant… :smiley:

Dans un fil de cuivre les electrons ne franchissent aucune barrière.

Ne comparez pas un fil electrique à un tube :exclamation:

La barrière de potentiel n’existe vraiment à la surface de la cathode qu’en régime de saturation quand les électrons n’arrivent pas en nombre suffisant pour annuler le champ électrique près de la surface.

En fonctionnement normal, c’est l’inverse qui se produit. L’émission des électrons est gêné par la charge d’espace et cette émission d’électrons se traduit par un refroidissement de la cathode (analogie avec le refroidissement d’un liquide qui s’évapore).

Extrait du livre:

TUBES ELECTRONIQUES

Volume VII

1954

Par J.P. HEYBOER ET P.ZIJLTRA

Bibliothèque Technique Philips

…/…

La triode en amplification

…/…

Paragraphe 9, page 60

…/…

Cathodes à oxydes ou tungstène thorié.

…/…

Comme ont le sait, l’intensité de saturation des cathodes est très élevée. Cependant, comme un courant cathodique trop intense nuit à la durée de vie du tube, les fabricants prescrivent, pour le courant cathodique admissible, une intensité maximum qui garantit à la cathode une durée de vie convenable.

…/…

En d’autres termes: La durée de vie du tube est inversement proportionnelle à l’intensité du courant qui le traverse.

Voici une excellente tempo qui néscessite un chaufage 5V sur le transfo , la montée est douce et progressive , pour un ampli avec deux tubes 845 ou VT4c une bonne GZ34 suffit , pour plus de sécurité on peux en mettre deux en parallèle !!!pour des amplis avec des tubes plus petit genre EL84 ou ECL86/82 on peux mettre des EZ80 ou EZ81 suivant le débit !!!

cordialement

Pierre. :smiley: :smiley: :laughing: :wink:

Je propose d’ établir d’ abord la haute tension et de temporiser le chauffage sur la voie gauche, l’ inverse sur la voie droite. Par contre, est - il possible de faire fonctionner le tube de mon splitter paraphase avec une inclinaison de 42 ° si le vent se lève ?

Merci de vos conseils éclairés (en basse tension).

Moi je te conseil plutôt de manger une bonne soupe ce soir et puis d’aller au lit de bonheur ca ira mieux demain !!!si tu pouvais aussi arrèter les joints !!!

Pierre :smiley: :smiley: :smiley: :laughing: :laughing: :laughing: :wink:

« En d’autres termes: La durée de vie du tube est inversement proportionnelle à l’intensité du courant qui le traverse. »

Ce n’est pas ce qui est écrit. On indique juste que l’intensité ne peut être trop forte et doit être convenablement dosée (hors saturation) pour garantir une durée de vie maximale. En vous suivant, un tube dans lequel il n’y aurait pas de courant plaque mais chauffé aurait une durée de vie infinie. Humm.

Je viens de mettre la main sur une centaine de pages dans Terman (le professeur de référence américain dans le domaine radio avant et après la guerre) traitant de l’émission thermoionique, et de plein de choses dans ce domaine. C’est en anglais mais comme il semble y a voir des choses intéressantes je ferai une traduction des passgaes importants.

Jacques.