Bonjour Thierry,
Je partage pleinement ton constat, nos websites deviennent des dinosaures, à mon image
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Cependant, je ne peux pas m’empêcher d’y croire encore et toujours.
Mon site, je l’ai élaboré avec patience et détermination, comme un artisan bâtit son ouvrage. Avec surtout la volonté de raconter une histoire, celle d’une marque, puis pris par la passion, de plusieurs marques et d’un certain savoir-faire de leurs ingénieurs. Chaque page a été imaginée selon ma modeste interprétation pour témoigner de parcours industriels avant d’être un simple espace d’archives. C’est cette approche narrative et humaine qui, à mes yeux, donne encore tout son sens à un site personnel.
Tout centraliser sur un groupe Facebook ne me ressemble pas. Ce n’est pas ma tasse de thé : l’éphémère y remplace la continuité, et la discussion instantanée prend souvent le pas sur la transmission. Mon site, lui, je l’espère encore, existera dans la durée, hors des algorithmes, sans autre ambition que celle de préserver et de partager une mémoire technique. Sauf si un jour, pris d’un coup de folie « raleboliste » et d’un simple clic, je mets tout à la poubelle.
Je comprends parfaitement ton découragement lié au cout de l’hébergement et au temps investi, que je partage. C’est aussi pour moi un obstacle réel, et de moins en moins franchissable, à chaque renouvellement d’abonnement. Les hébergeurs regorgent d’idées pour nous faire payer toujours plus, comme doubler obligatoirement les Go pour en réserver la moitié à la sauvegarde, dont je n’ai pas forcément besoin. Si le site est dégommé, je le remets en ligne, point barre. Avec la fibre et les SSD, ce n’est plus un obstacle. Mais malgré ces contraintes, j’y vois encore une forme de liberté : celle de construire un espace à notre image, sans dépendre d’une plateforme qui déciderait demain de tout faire disparaître.
Ce qui, en revanche, devient vraiment pénible et je suis bien d’accord avec toi, c’est le pillage des documents signés, principalement dans les pays de l’Est. Quand on consacre des heures à numériser, annoter et contextualiser des archives pour qu’elles puissent servir à d’autres, voir ces documents repris sans mention ni respect du travail accompli est profondément déplaisant. Ce n’est pas qu’une question d’égo, c’est une question de respect pour la démarche artisanale qui se cache derrière.
Alors oui, les sites personnels sont bien en voie de raréfaction. Mais, tant qu’il restera des passionnés prêts à raconter, à transmettre et à préserver avec sincérité, il y aura encore de la place pour ces espaces faits à la main, à taille humaine. Avec l’aide de véritables passionnés comme Jacques, MarcelJack, Jean-Luc, Serge, Mannix, Jérôme, Guy, Marc, David, JC, Christophe, pour ne citer qu’eux, il y a encore de quoi faire.
Si les websites personnels venaient à s’éteindre, rien ne garantirait que ce forum ne suive pas le même chemin, ce que je ne souhaite évidemment pas.
L’idée de Sergio, de centraliser tout cela de façon officielle, doit pouvoir se concrétiser, peut-être au sein d’archives départementales ou nationales. Cela ferait perdre le côté artisanal, certes, mais permettrait de conserver durablement les revues commerciales en PDF ou JPG. Préserver ce patrimoine est chez moi une véritable obsession.
J’ai encore quelques pépites commerciales à numériser…
Bien cordialement,
RVB