Eclairage public et différentiel qui saute. Conseils ou idées

Si on relie le neutre et la terre, on a toutes les chances de faire déclencher le différentiel principal du tableau car une partie du courant (retour de la phase) s’écoulera par la terre plutôt que par le neutre.
La tension terre/neutre est par définition nulle en sortie du transfo de distribution, puisque c’est l’endroit où est faite la connexion. A l’arrivée chez l’abonné, cette tension n’est plus nulle car l’impédance du neutre n’est pas nulle, le courant qui passe dedans crée un ddp (sauf dans le cas d’une utilisation triphasée parfaitement équilibrée, jamais le cas avec des consommateurs en monophasé). Il y a donc une tension alternative entre neutre et terre, de quelques Volts, et avec une phase aléatoire. C’est pour cela que mesurer de façon indirecte la résistance de terre, en faisant passer un courant entre phase et terre, est loin d’être évidente. Faire un simple calcul de variation de tension avec le courant injecté ne donne pas la résistance de terre. Ce courant peut faire augmenter la tension, ou même la faire diminuer, comme si on avait une résistance négative. Et comme la phase peut être tout entre 0 et 360°, le calcul n’est pas trivial. Le rapport avec le problème ici ? Imaginons une fuite qui dépend de la tension terre/neutre (défaut d’isolement sur le neutre). Quand le courant dans le câble de neutre jusqu’au transfo de distribution change (allumage ou extinction des réverbères par exemple), le courant de fuite change et peut condure au déclenchement.
J’ai déjà eu le cas avec un filtre de machine à laver suite à un coup de foudre à proximité. Le différentiel sautait immédiatement après. En permutant phase et neutre (fortuitement en enlevant une prise multiple), plus de déclenchement. Mais isolement terre neutre en défaut sur le filtre secteur de la machine. Pas de disjonction sur le moment, mais cela aurait pu arriver de façon aléatoire, j’ai viré le filtre.
Donc, le défaut peut être bien caché, mais il doit être chez l’abonné, pas sur les lampadaires.

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Ford_Prefect a bien résumé ce qui probablement se passe. Une résistance parasite terre/neutre créera ou non la condition de déclenchement selon la tension terre/neutre (et la phase), qui elle va dépendre de tous les consommateurs du voisinage.

Pour trouver un tel défaut, il faut un testeur d’isolement sortant 250 ou 500V, et tester l’installation entre phase et terre et neutre et terre, en ayant bien sûr coupé le disjoncteur principal. Logiquement, il doit y avoir un défaut quelque part qu’il faudra localiser en coupant les circuits les uns après les autres.

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Il y a un poste pour vous dans l’entreprise qui est intervenue sur le lampadaire près de chez moi. Ils sont aussi abonnés aux certitudes.

Mais je suis d’accord sur un point : si je n’avais pas d’installation électrique, il n’y aurait pas de différentiel à déclencher.

A coté de ça, si on n’allumait pas les lampadaires, le différentiel ne se déclencherait pas non plus (il déclenchait au moment de l’allumage, j’ai fait le guet plusieurs fois).

Je récapitule avant qu’on oublie l’essentiel :

  • à certains moment dans l’année, l’allumage des lampadaires déclenchait le différentiel de mon installation. Ça se produisait quasiment tous les jours pendant un certain temps puis ça pouvait cesser pendant plusieurs semaines ou mois et ça a duré des années. J’avais tendance à relier ça à l’humidité du sol mais bof.

  • mon courant de terre était de l’ordre de 12 à 15mA, donc élevé. J’ai cherché si la cause venait d’une ligne associée à un disjoncteur particulier (il y en a 26), voire, à un appareil particulier : je n’ai pas trouvé.

  • l’entreprise qui gère les lampadaires (et autres) est intervenue sur le lampadaire (ceux de l’impasse où se trouve ma maison qui est la première de l’impasse. Le premier lampadaire est à quelques mètres de ma maison (et des deux piquets de terre). Après, il doit y en avoir deux autres). Elle déclare n’avoir rien trouvé et explique que le problème vient de mon installation électrique (qu’elle ne connait pas). Après son passage vers janvier 2023, il n’y a plus eu de coupure jusqu’à fin 2023. Depuis j’ai modifié mon installation (dont 3 différentiels au lieu d’un) et je n’ai pas de coupure non plus.

Donc, la cause première du problème est l’allumage du lampadaire. Certains peuvent le nier parce que c’est contraire à leurs certitudes. Mais là… C’est le soleil qui continue de tourner autour de la terre qui par ailleurs est plate.

Une autre chose dont je suis à peu près certain (mais en lisant certains posts, je finis par douter de tout) : l’ouverture de mon différentiel n’était pas la cause de l’allumage du lampadaire !

Peut-être (sûrement) y avait-il un problème dans mon installation mais lequel ? Le courant de terre élevé ? Un problème sur le différentiel qui avait 30 ans ? Ce qui me laisse perplexe est qu’il aurait disparu après l’intervention des lampistes…

La raison physique du phénomène, je ne la connais pas.

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La difficulté est de trouver le défaut et ce n’est pas toujours simple avec un contrôleur d’isolement.
Surtout dans des installations domestiques, quelques fois faites de bric et de broc avec des mélanges d’époques différentes.

Le contrôleur d’isolement ne me sert qu’après les contrôles avec des pinces ampèremétriques qui me permettent de contrôler la différence de courant entre le fil de phase et celui dans le fil du neutre.

Dé-pairage phase/neutre après une rénovation à la va vite, ce qui cause des déclenchements quand il y a plusieurs différentiels dans le tableau.

Pour les défauts aléatoires (qui ne sont pas forcement aléatoires, mais c’est surtout ceux ou l’on ne comprends pas la logique), ce n’est pas toujours aussi simple que dans les livres

Des défauts, il peut y en avoir partout.
J’en ai trouvé dans les chauffes eau, mais souvent compliqué à tester car la résistance n’est connectée au secteur que par la commande électronique du relais et pas de forçage manuel du relais.

Chaudière gaz avec une liaison terre neutre foireuse dans le circuit de la sonde d’ionisation.

Les parafoudres et filtres secteurs source de beaucoup de soucis,
Tout ce qui est extérieur prétendument « étanche » mais plein d’eau…
Condensation dans les gaines passant de l’extérieur vers l’intérieur.

C’est bien parce que c’est loin d’être simple que cela donne de l’intérêt à chercher le défaut.

Oui, les problèmes sont parfois vicieux ! Il faut de la logique, de la méthode, de la patience et parfois un peu de chance. Les défauts peuvent être intermittents, l’expérience est alors déterminante. Mais quand on a trouvé…

Les lampadaires sont alimentés sur une seule phase.
Leur nombre et leur cosPhi est susceptible de créer un courant non négligeable dans le fil de neutre et
donc une chute de tension .

Oui chaque luminaire est en mono, mais l’éclairage d’une rue est reparti sur les 3 phases de maniere a peu près équilibré, ce qui donne un courant faible dans le neutre. (une fois tous les luminaires allumés)

A 6h00, c’est plutôt un changement HP/HC. Les lampadaires sont plutôt pilotés en fonction de l’éclairement ambiant, ou de l’heure qui varie selon la saison.
La tension neutre/terre varie pour plein de raisons externes, et avec une prise de terre elle-même soumise à des défauts.
On utilise des mesureurs t-ohm qui fonctionnent plutôt bien, et cohérents avec un contrôleur d’installation CA6116. Pour avoir fait un système similaire, je me suis rendu compte qu’il fallait faire pas mal de calculs pour parvenir à des valeurs crédibles (échantillonnage suffisant avec et sans courant de test, fft, filtrage…). Mais sur certaines installations, on se rend compte que la mesure est difficile, quel que soit l’appareil. Tensions et fuites parasites, terre approximative plus ou moins oxydée, pas vraiment le cas idéal et théorique facile à analyser espéré.

Bonjour,

Les lampadaire d’E.P ne sont en effet pas commandés « bêtement » à heures fixes programmée avec une horloge « conventionnelle » , ils le sont en général par l’un des dispositif suivants :

-Une cellule captant l’éclairage ambiant associé à un inter crépusculaire , cellule appellée « Lumandar » , marque déposée passée dans le langage courant en jargon d’ E.P(simple, mais fraudable ou déclenchable par accident , la cellule peut être sciemment occultée et ça reste allummé tout le temps, ou peut être piquée ou shunté et ça reste éteint tout le temps)

-Une horloge astronomique , un peu comme une horloge « conventionnelle » sauf que l’heure de déclenchement n’est pas fixe mais suit automatiquement les cycles de lever et coucher du soleil, qui ont été préprogrammées d’office a la fabrication (solution quasi infraudable, et quasi indéclenchable par accident, mais comme ça tient compte de cycles solaires préprogrammés et non de l’éclairage ambiant, une baisse imprévue de la lumière naturelle a cause d’un orage ou d’une éclipse n’allumme pas l’ E.P !)

En général, le système est complété d’une horloge « conventionnelle » qui coupe l’ensemble de l’ E.P , ou un foyer sur deux sur les grands axes, aux heures de faible fréquentation , en général entre 0h et 5h …(pour économiser l’énergie en n’éclairant pas bêtement des rues désertes, ou parcourues par quelques chats errants …)

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J’interviens sur ce sujet pour citer mon cas personnel en espérant qu’il ne soit pas hors sujet puisqu’il concerne aussi le déclenchement intempestif d’un de mes différentiels.
J’ai un différentiel 30mA pour l’ensemble de la maison et un autre 30mA aussi pour le tableau séparé des deux pompes à chaleur, de l’éclairage extérieur et de la motorisation du portail.
Celui de la maison ne saute jamais mais celui des pompes à chaleur déclenche à chaque coupure du secteur lors du retour du courant. En dehors de cet évènement, il n’y a jamais de problème. Surcharge ou fuite à la remise du secteur par le réseau ou autre chose ?

Peut-être un courant de charge d’un condensateur (filtre entre phase et terre) à la reprise du secteur ?

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Je pensais aussi à la même chose, condensateurs dans les filtres par exemple.Un filtre peut être en défaut.
De toute façon, si un différentiel déclenche, c’est qu’il a vu une différence de courant dans ses deux fils. C’est donc de ce côté qu’il faut chercher, même si une cause extérieure peut avoir indirectement induit une modification du courant de fuite.

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Je pense pouvoir éliminer de la liste des suspects les pompes à chaleur car je les déconnecte en dehors de l’hiver à l’aide de leur fusible donc coupure de la phase et du neutre. Le déclenchement du différentiel a lieu même lors de coupures en été…
L’éclairage extérieur n’a pas de condensateur. Reste le mécanisme du portail avec son alimentation et sa batterie de secours (qui est d’ailleurs HS)