Electrophone Image et Son IS605 Lancelot (1964) : remise en route

Bonjour à tous,

Je suis nouveau sur le forum. Je me suis inscrit il y a quelques jours car j’ai hérité récemment d’un électrophone « Image et Son » Lancelot que je souhaiterai restaurer tant sur le plan cosmétique que sur le plan sonore.

Cet électrophone a été fabriqué en 1964. La date du 23 septembre est imprimée sur le fond de la caisse. Son n° de série est 1100. Il est donc antérieur au modèle présenté dans la base de données du forum, fabriqué en 1965, et qui porte le n° de série 2125.

Il embarque une platine ELAC Miracord 16 portant le n° de série 264699, un bras ELAC TA 25, une tête de lecture ELAC KST 106 et un ‹ diamant › ELAC SMST 106. D’après mes recherches le diamant monté en usine est le modèle SNM 106.

Cosmétiquement, cet appareil est plutôt en bon état. J’ai néanmoins procédé à un démontage complet afin de nettoyer et restaurer ses différents composants. La corrosion a partiellement attaqué les charnières et la visserie. Ces pièces sont donc à re-nickeler.

Voilà quelques photos de la caisse de la bestiole…




Les pieds en plastiques étant en fort mauvais état, j’ai choisi de les araser en réduisant leur hauteur d’1mm. Je verrai par la suite quel serait le coût d’une fabrication à l’identique (usinage dans du POM de couleur noire).


Après nettoyage de la platine, le bras et son embase ont été polis au Miror. La visserie a également été restaurée et celle présente sur le bras polie. Le ressort en partie arrière du bras a été remplacé. Le galet me semble être en très bon état.



Le couvre plateau qui était en mousse s’est désagrégé. Il a été jeté. Il me faudra donc trouver un nouveau couvre plateau. Je pense acheter une copie du couvre plateau Teppaz, bien que les dimensions de ce couvre plateau ne soit adapté.

Mais peut-être avez-vous une suggestion à me faire sur ce point ?

Point noir de cette partie cosmétique, la peinture des HP Audax s’est fortement écaillée.

Si la platine fonctionne parfaitement sur le plan mécanique, côté restitution sonore, ce n’est pas franchement satisfaisant. J’ai un souffle très important tant sur la voie droite que sur la voie gauche. Le son est inaudible lorsque le volume est réglé au minimum et doit être poussé au maximum. Enfin la montée en intensité est accompagnée de nombreux craquements.


Après avoir dépoussiéré les composants électroniques, je pense donc à minima :

  • remplacer le diamant ;
  • remplacer les deux « ECL 86 » ;
  • nettoyer les deux pistes du potentiomètre de volume.

J’ignore totalement comment procéder sur ce dernier point. Je suis donc preneur d’informations.

Par ailleurs, au vu des mes lectures, je n’ai pas le sentiment, mais je me trompe peut-être, que le remplacement des lampes ne va pas résoudre mon problème de souffle. Dans la mesure où mes aptitudes se limitent à la réalisation d’une soudure (j’ai une station de soudure JBC Vintage), je pense donc que le recours à un professionnel va devoir s’imposer.

Qu’en pensez-vous ?

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Bonjour,

Les deux EL 86 ne sont certainement pas en cause et surtout ne pas remettre sous tension avant une bonne révision de l’électronique qui doit comporter en autres et « à minima », le remplacement immédiat du redresseur sélénium par un pont de diodes plus sécurisant. En ce qui concerne le nettoyage des potentiomètres, il faut tout d’abord essayer de pulvériser du nettoyant pour contact électrique au niveau du curseur central.

C’est un électrophone assez rare, je n’avais jamais entendu parler de cette marque.
Cordialement.

Patrick.

Merci Patrick pour ces premiers éléments.

J’ai déjà remis sous tension afin de faire un constat…sans dommage apparent me semble-t-il. Mais je vais désormais m’abstenir de le faire !

J’en ai donné un voisin le mois dernier à la bourse Radiofil
image

La date qui se trouve dans le coffret, est la date de fabrication du coffret chez Delsey qui était le fournisseur des coffrets des electrophones Image et son.
Quand au souffle il doit provenir d’une résistance, les résistances etaient de type agglomérée dans les electrophones image et son a cette époque.
J’ai travaillé chez image et son en 1965 et j’avais 19 ans à cette époque là.
Le Lancelot a été le premier electrophone de la marque avec des circuits imprimé.

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Et aussi le ou les condensateurs de filtrage et autres électrolytiques sensibles au vieillissement !
Pas les ECL86, voyons…

+1
Voir plus particulièrement la résistance de grille de la triode des ECL86.

De la même marque, mais pas tout à fait semblable :wink:

Merci Bernard pour cette info. Et qu’est devenue la marque ?

ECL 86 à conserver donc :slightly_smiling_face:

bjr,
lors de la remise en état d’un ampli Bouyer ST30 j’ai réparé une platine identique qui était montee dans le couvercle:
Ampli BOUYER ST30 avec T.D.
le tapis a été récupéré sur une platine Dual HS trouvee sur un videgrenier et retaillé à la dimension et le saphir est un modèle BSR ST3
En ce qui concerne les crachements il sont à résoudre avec une bombe de produit « KF-CONTACT » (voir chez Conrad ou Amazon…
Il faudra remplacer le redresseur selenium par un pont de 4 diodes 1N4007 et remplacer également les condensateurs chimiques haute tension de filtrage.
les valeurs de résistances sont a tester (surtout les fortes valeurs: 10M sur le schéma) et il sera prudent de tester les condensateurs de liaison grille d’entrée (10nf et 0,1µf sur le schéma)
le schéma doit ressembler à celui-ci:
51383a2a7612d3f6ec8b2687118642b6
(une seule voie est représentée).

Une fois le redresseur et les condos chimiques remplacés on vérifiera la presence de la haute tension (environ 200V) par un test rapide…

Elle as déposé le bilan en 1966 quand je faisais mon service militaire.
Le dépôt bilan a été du en partie par l’arrêt de la sous traitance des électrophones Reader’s Digest conçu et fabriqué chez image et son.

Attention il y avait 2 fabricant avec la marque Image et son:
-Image et son qui était rue des rigoles Paris 20éme.
-Images et sons (avec un S) fondé par André Raimbourg, dit Bourvil.

Jean-Michel_Bourque, ton Perceval était encore très beau, pour un appareil qui a plus 50 ans d’existence.

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Bonjour,

Que fabriquait la société de Bourvil ? était-ce une société de production ?
(Je pense à la Gafer de Gabin et Fernandel)

Bonjour,

De nombreux conseils détaillés ayant été donnés quant à la révision de cet électrophone, la complexité de la tâche qui reste à effectuer peut être ainsi mieux appréciée. j’en reviens donc, à la question posée à la fin du message d’introduction concernant le recours éventuel à un professionnel. J’aurais dit plutôt oui surtout s’il s’agit d’une remise en état exceptionnelle uniquement pour cet appareil qui ne sera pas suivie par d’autres. Cependant, cet appareil a déjà été très démonté et révisé au niveau de son mécanisme…

Par ailleurs, le point le plus important n’a pas été abordé; c’est celui de l’état de la « sensibilité » de la cellule piézo de la tête de lecture KST106 . A priori cette platine Miracord 16 était livrée avec une palette double pointe de lecture réversible saphir/saphir ou sur demande, avec une palette réversible à pointe saphir pour les 78 tours et à pointe diamant pour les microsillons comme l’indique le document qui figure dans cette fiche du Grand Livre:

A priori, cet électrophone serait donc équipé de la double pointe de lecture diamant/:saphir ce qui est nettement mieux. En conséquence, le cas échéant, il serait utile de savoir si une tête de lecture complète de remplacement fonctionnelle est encore trouvable actuellement car dans la négative, la remise en état de cet appareil serait très compromise.

Bonne continuation.

Patrick.

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Bonjour,

si la cellule est nase, et introuvable , ou si elle coute plus cher que l’électrophone complet : il y a encore la solution de se procurer une cellule complète neuve d’un « merdophone-valoche » du genre « BigBen » ou « Silvercrest » vendus par les vépécistes ou les GSA …Et de l’adapter sous le bras, quitte a meuler, et a refaire les connexions .

Ces cellules bas de gamme sont du type piézo, et sont compatible avec l’électronique à tubes ECL86 de cet appareil sans autre modification qu’un « réajustage » mécanique pour la monter sous l’ancien bras, et un recâblage des fils sous le bras …
Bien sur ça fera un peu bricolage (mais une fois le bras posé sur le disque, ça ne se verra pas beaucoup) et ça ne sera pas de la hifi (mais, même d’origine, ces électrophones bas de gamme , fabriqué pour « Le reader digest » ou « La guilde du disque » , n’avaient pas la prétention d’être hifi !)

…Et une telle cellule bas de gamme neuve donnera de biens meilleurs résultats qu’une cellule d’époque mais complètement rincée !

sloup

bjr,
sur ma platine qui est identique a la sienne il y a une Tête BSR C1 avec un saphir ST3:

Ce genre de tête est assez robuste et si ça se trouve il n’y a que le saphir à changer (ce que j’ai fait sur la mienne!)

Merci tout d’abord à tous ceux qui se sont mobilisés pour m’aider à analyser le travail à réaliser pour restaurer cet électrophone.

Pour la partie cosmétique et mécanique, s’il reste un peu de travail sur la visserie et la quincaillerie. Le plus gros est fait. Mécaniquement tout est un ordre. En fouillant sur le net et en effectuant des recherches en langue allemande, j’ai réussi à dénicher la documentation de la platine. J’ai ainsi compris que ce que je pensai être une anomalie était parfaitement normal. La mise en place tête-bêche du centreur de disque (ou son absence dans mon cas) provoque la répétition de la lecture du disque.

Pour la partie audio, comme je l’ai indiqué plus haut, je n’ai aucune compétence. Je suis en mesure d’identifier une résistance ou un condensateur. Et en faisant des recherches sur le net, j’ai localisé le redresseur au sélénium, ce redresseur étant de la marque SORAL. Donc à moins de rejoindre un FABLAB à proximité de mon domicile qui pourrai m’aider dans ce travail, je n’ai pas d’autre alternative que de confier le travail à un pro.

En ce qui concerne la tête de lecture et la cellule, je n’ai pas noté de problème au niveau de la tête de lecture. Je vais donc me contenter de remplacer le saphir par un saphir de remplacement que l’on trouve ici par exemple.

NB : la réf. de la cellule ELAC montée sur mon appareil (SMST 106) apparaît en page 5 du catalogue ELAC de 1963. La différence avec la cellule SNM 106 est apparemment la taille du saphir (abrundung=arrondi).

Bonjour,

C’est une sage décision car même si l’électronique d’un électrophone est relativement simple par rapport à celle d’un poste de radio par exemple, ce n’est pas évident pour un débutant surtout sur cet appareil pour lequel il faut remplacer le redresseur sélénium afin qu’il puisse fonctionner en toute sécurité. Le prix de la révision ne devrait pas être onéreux car la partie mécanique et la tête de lecture sont déjà révisées et qu’il n’ y a pas beaucoup de composants à changer sachant qu’également les deux ECL86 sont certainement encore bonnes. Le remplacement du redresseur par un pont de 4 diodes 1N4007 comme indiqué un peu plus haut ,cela vaut dans les 1€ ; il faudra certainement ajuster la haute tension avec une résistance d’une centaine d’Ohms environ placée en série à la sortie HT positive du pont.

Par ailleurs, l’ampli de cet électrophone est un push-pull. J’ai appris récemment qu’il valait mieux en cas de remplacement des deux lampes finales, sur cet appareil des ECL86, quelles soient « appairées » afin d’éviter toute distorsion audible ; je me demande à quelle niveau cette distorsion est vraiment audible…

Bonne continuation.

Patrick

Bonjour Patrick,

Merci une nouvelle fois pour ces différents éléments. Le coût de la restauration n’est pas un élément déterminant. J’ai deux motos en cours de restauration, et le coût d’une restauration se compte en milliers d’euros.

J’ai en partie traité le problème des crachotements avec un nettoyant contact trouvé en GSB. Bien que devenus quasiment imperceptibles, ce n’est pas encore parfait. Mais je pense qu’en renouvelant les nettoyages je vais en venir à bout.

Je suis également en attente de la réception du nouveau saphir. Et j’ai commandé une copie du couvre plateau du Radiola RA 2124, électrophone de la même génération que mon électrophone. Je ne devrai à priori pas avoir à le retailler. Au vu de la photo, Il est, me semble-t-il, d’un gris très proche de celui du bras et de son embase.

L’axe du changeur de 45 tours a également sérieusement besoin d’être rafraîchi.

Enfin, j’ai décidé de déposer le support de la poignée de la ‹ valise ›. Son support est fortement oxydé. La repose de la poignée nécessitera l’usinage de deux petits axes qui seront maintenus par des rondelles ressort au lieu du rivetage actuel.

A bientôt.


PS : Au cours de mes recherches, je suis tombé sur cette photo d’un électrophone Image et Son qui n’apparaît pas dans la base de données. Peut-être un modèle de 1966 ???

J’ai vendu récemment le même modèle que j’avais également restauré.