[quote=« Boulet Claude »]
J’ avais aussi trouvé un " Berché " de 1947 , dans la bibliothèque du père , ouvrage qui devint un temps mon " livre de chevet " . plus de 1000 pages … Il m’ a fallu du temps pour potasser tout ça … 
Je n’ ai jamais su ce que cet ouvrage faisait là , car je n’ ai jamais entendu papa ( encore de ce monde à 93 ans passés ) parler de technique radio[/quote]
O comme je te comprends Claude. Moi mon père, qui est toujours de ce monde également à 95 ans, et vit toujours chez lui avec ma mère (normal c’est sa femme
) avait « La radio ? mais c’est très simple » de Aisberg, dans ses rayonnages, et n’a pourtant lui aussi jamais manifesté un intérêt particulier pour la radio à part de l’écouter.
Bien sûr je n’y comprenais rien, j’avais 5 ou 6 ans, mais j’étais littéralement subjugué par les dessins avec lesquels Guilac illustrait en marge les textes d’Aisberg.
Ces petits bonshommes filiformes ainsi que les personnages à visage humains de Guilac, ou carrément surréalistes comme ce trapéziste qui a un voltmètre à la place de la tête, etc… tous ces dessins étaient pour moi chargés de mystère et source d’interrogations. Je ne me lassais jamais de feuilleter ce livre. Ce qui a certainement joué un rôle prépondérant dans ce qui allait devenir plus tard un intérêt irréversible pour la BD, et pour la radio.
Puis, de déménagements en déménagements, ce livre a fini par disparaître.
J’étais tellement attaché à ce bouquin que je l’ai racheté. J’en ai actuellement trois exemplaires dont un de 1937, et un relié à tranche dorée et dos en cuir.
Mon intérêt définitif pour la radio a été suscité également par un jeu. Le jeu « Transtronic » que mes grands-parents m’avaient offert pour Noël, je crois que c’était en 1960. Il comportait, outre un bobinage à noyau plongeur, deux transistors, une diode, deux résistances et deux condensateurs, un support de pile, et un petit manipulateur morse simplifié, ainsi qu’un écouteur et une antenne ruban d’une grande efficacité que je laissais pendre par la fenêtre dans la rue à partir du 1er étage (ma rue était très peu fréquentée à l’époque), ou étalée sur le lit. Ainsi qu’un fil de terre, qu’on pouvait clipser sur un tuyau d’eau de chauffage central par exemple.
Tout ça servait à réaliser quelques montages radio récepteurs et émetteur. Les composants étaient fixés individuellement sur des supports en plastique pourvus de pinces.
Un système ingénieux qui permettait de relier les composants entre eux en quelques instants, et à les démonter tout aussi facilement pour réaliser d’autres montages.
Ces supports de composants se fixaient eux-mêmes sur une plaque en isorel perforé. Ce jeu a été un déclencheur pour moi, car on pouvait y écouter la radio bien sûr, et dans de bonnes conditions (2 transistors : rien à voir avec le mythique poste à galène).
Habitant une grande ville, je pouvais capter 3 stations locales : France 2 (La radio régionale, aujourd’hui ce serait France Bleue région), la plus puissante, puis France 3 (devenue plus tard France Culture), et un petit relais urbain de France Inter sur 205 m. approx. qui ne dépassait pas les murs de la ville (mais j’étais à l’intérieurs des murs donc tout allait bien).
Je captais aussi, vu ma proximité avec le port, et le manque de sélectivité du petit montage à amplification directe, le trafic radio maritime. J’étais donc au courant des mouvements des bateaux qui entraient dans le port ou le quittaient.
Pouvoir écouter à la radio « comme les grands », des émissions faites pour « les grands », avec 4 ou 5 petits composant reliés par des fils que je branchais moi-même, était effectivement pour moi, à cet âge, quelque-chose de magique. Cela ouvrait tout d’un coup, une porte vers un monde nouveau, ou le bête jouet inerte, laissait la place au jouet « qui marchait comme un vrai ». On franchissait d’un coup et d’une grande enjambée un pas de plus vers le monde des grands.
Non, je n’ai pas lu « L’arrière pays ». 
Bonne soirée.