§ 2
Plus bas à gauche on voit les électrodes en « trois –quarts » et a droite du profile.
Le filament est tendu horizontalement dans le centre du système. La grille auxiliaire est la (petite) spirale hélicoïdale qui l’entoure. Puis, la grille de commande (la spirale plus grande) et la plaque – le cylindre de tôle qui entoure tout. La présence, la position et la polarisation de cette “grille auxiliaire” donnent à la bigrille les propriétés (“étranges”) qui nous présenterons par la suite.
Propriétés et quelques repères historiques
L’introduction d’une grille supplémentaire à polarisation positive, entre le filament et la grille de commande a eu pour but, la création d’une lampe équivalente à la triode mais fonctionnant avec une tension de plaque réduite. On a obtenu (finalement) une lampe avec une amplification comparable a la triode (de ces temps la) fonctionnant à un quart de tension de plaque.
Il y a une dispute en cours regardant la paternité de l’idée: Apparemment, vers 1914 ainsi Telefunken (Arco et Meißner) que Siemens (Schottky) ont déposes quasi simultanément en Allemagne des requêtes pour patenter des ”dispositifs a plusieurs grilles”. Pour compliquer les choses, des chercheurs bénévoles ont découvert récemment un patent
(radiomuseum.org/forum/patent … _tube.html)
obtenu en 1913 par Irving Langmuir de General Electric (Schenectady, New York, U.S.A.).
De tout façon la production industrielle semble avoir commence chez Siemens vers 1917. J’ai trouve dans un site Allemand
(jogis-roehrenbude.de/Roehren … oehren.htm)
une photo (en bas à gauche) et quelques informations sommaires regardant la ”première” bigrille fabriquée en 1917 par Siemens: SS 1 (Siemens Schottky 1) À droite vous avez la bigrille B VI fabriquée par Philips à partir de 1923
La deuxième propriété intéressante de la bigrille est sa capacité d’osciller plus facilement, en employant un schéma beaucoup plus simple et dans un spectre de fréquences beaucoup plus large que la triode “classique”. Je ne suis pas arrivé à trouver des preuves qu’à l’origine, ceux qui ont développé ce dispositif ont vraiment voulu avoir cette caractéristique. Semble plutôt un “effet secondaire” découvert plus tard.
Monsieur Wolfgang Holtmann dans un article dédié à la bigrille
(jogis-roehrenbude.de/Radioba … gadyne.htm)
affirme que, (à sa connaissance) vers 1923, deux chercheurs Hollandais (Numans et Roosenstein) sont les premiers qui publient les schémas d’un nouvel oscillateur fonctionnant seulement avec la bigrille. Probablement ce n’est pas une coïncidence qu’à partir de 1923 commence chez Philips (Pays Bas) la fabrication industrielle de la première bigrille Philips nommée B 6. (Ou B VI) (Voir plus haut à droite)
Pour la troisième fonction de la bigrille, l’histoire dit, que vers 1925 Monsieur l’Ingénieur Henri Nozières de chez “Radiotechnique” “a imaginé l’utilisation de la bigrille comme mélangeur – oscillateur dans les superhétérodynes”. “Radiotechnique” démarre en 1925 la production des bigrilles en France.
(s2.e-monsite.com/2010/02/05/8835 … sf-pdf.pdf).
Pour quelques bons années les superhétérodynes françaises resteront les seules utilisant une bigrille dans l’étage convertisseur. Par tout ailleurs, (dans certains cas même après 1930) on continue à utiliser le vieux schéma à deux triodes.
Le fonctionnement de la bigrille comme mélangeur – oscillateur
C’est une application (entre temps) forte connue des lampes multi grilles. (L’hexode, l’heptode et l’octode). C’est vrai que la bigrille fût la première multi-grille qui a jamais converti, mais le principe de fonctionnement est le même. Je suis convaincu que on trouve dans la littérature de spécialité des descriptions et des démonstrations nettement meilleures des quelles que je peux vous fournir ici. Je préfère d’essayer vous expliquer les fonctions moins (ou pas du tout) connues, celles qui ont (quasi) disparu avec la bigrille:
Le fonctionnement de la bigrille sur une tension de plaque réduite
Un bon filament, chauffé convenablement, produit beaucoup plus d’électrons que la plaque (trop lointaine) d’une triode peu attirer. Ainsi, autour du filament, s’accumule un nuage d’électrons (dénommé aussi “la charge spatiale”) évidement négatif, qui, par sa simple présence, en repoussant les autres électrons essayant de quitter le filament, limite le courant de plaque. Si, dans ce nuage, on introduit une autre grille (auxiliaire) polarisée positivement, le nuage se disperse, et un nombre accrut des électrons vont arriver sur la plaque. Du à la position choisie et à une construction plus rare, la quantité d’électrons qui atterrit sur cette grille (auxiliaire) reste relativement peu importante (formant quand-même le “courant de grille auxiliaire”). Avec cette méthode on arrive à avoir dans la bigrille un curent de plaque comparable à une triode, avec seulement un quart de tension de plaque.
Le fonctionnement de la bigrille dans l’oscillateur Numans – Roosenstein
Numans et Roosenstein ont constatés que, si dans la bigrille l’émission du filament est limitée (filament sous alimenté) la tension alternative appliquée sur la grille de commande par un circuit oscillant, fait varier en phase le courant de la grille auxiliaire. Si on retourne directement ce courent dans le circuit oscillant d’entrée, on obtient la réaction positive sans autre dispositif inverseur de phase. Les deux hollandais ont simplement connecté la grille auxiliaire au circuit oscillant avant le condensateur de couplage. Le courant alternatif de la grille auxiliaire produit ainsi aux bornes du circuit oscillant une tension en phase qui annule (plus ou moins) les pertes du dit circuit. Le système produit des oscillations ayant seulement deux points de contact entre la lampe et le circuit oscillant. (Les oscillateurs “classiques” ont besoin de trois).
Nous allons essayer d’expliquer (en faisant une analogie pour simplifier) pourquoi la tension alternative de la grille auxiliaire est “en phase” avec la tension de la grille de commande:
Jouons un peu avec des pilles et des petites ampoules électriques, comme on l’a fait quand on était gamins. On a besoin de quelque pilles, deux ampoules et une résistance variable. (Un rhéostat).
On connecte d’abord à la batterie le rhéostat en série avec l’ampoule de droite. Quand la résistance du rhéostat est grande, la lumière de l’ampoule est petite. Quand on réduit la résistance du rhéostat la lumière devient grande. On peut dire que la lumière de l’ampoule varie “en antiphase” avec la résistance du rhéostat :
Resistance grande lumière petite, résistance petite lumière grande.
On laisse l’ampoule de droite sur lumière petite et on connecte l’ampoule du milieu à la batterie. Directement aux bornes. Sans rien en série. La lumière de cette ampoule est grande. Mais quand on diminue la résistance du rhéostat pour accroitre la lumière de l’ampoule de droite, on observe que la lumière de l’ampoule du milieu se réduit. (Pas beaucoup mais elle se réduit). Que se passe-t-il ? : Quand on réduit la résistance du rhéostat on laisse passer plus de courent dans l’ampoule de droite. Comme la pille débite un courant limité, le courent passant d’avantage par l’ampoule de droite commence à manquer dans l’ampoule du milieu. On peut dire que la lumière de l’ampoule du milieu varie “en phase” avec la valeur du rhéostat:
Résistance grande lumière grande, résistance petite lumière petite.
Dans la triode, le filament produit des électrons. Du a la polarisation positive de l’anode, les électrons forment le courent anodique qui peut être varié par la tension de grille. Sur la charge anodique on retrouve l’image amplifiée et en antiphase de la tension de grille. On peut faire l’analogie avec la batterie (le filament) qui débite à travers le rhéostat (la tension de grille) sur l’ampoule de droite (la charge anodique).
L’introduction d’une quatrième électrode dans la triode, produit un effet similaire à l’addition de l’ampoule du milieu dans notre circuit. Le flux électronique limité doit maintenant se partager entre anode et la nouvelle électrode (polarisé positivement). En augmentant (par exemple) le courant anodique (en faisant la grille plus positive) on diminue le courant de la nouvelle électrode et vice-versa.
Sur la nouvelle électrode (a l’aide d’une résistance de charge) on a une image en phase de la tension de grille en même temps que la tension anodique reste (comme dans les triodes normales) en antiphase. Ceci est l’explication (très) simplifie du fonctionnement de la bigrille dans l’oscillateur Numans-Roosenstein.