Qui se souvient de ces grands disques recto-verso, dorés ou argentés qu’on lisait avec une grande platine laser ?
J’ai encore un lecteur NTSC / PAL et plusieurs dizaines de vidéodisques.
Mais Philips et Sony qui se sont partagés avec Thomson, les licences des formats CDn CD-Rom, DVD, Blu-Ray, etc… ont en fait commencé durant les années 1960 à développer ces supports.
Je crois aussi me souvenir qu’il a existé un procédé permettant de sauvegarder de la vidéo sur un disque vinyl voire en cire dans les années 1920 ou 1930 : le Phonovision. https://www.tvdawn.com/earliest-tv/phonovision-experiments-1927-28/studio/
En tout cas, voici un article paru dans Radio Plan de novembre 1972.
Impressionnant, même si la qualité laisse beaucoup à désirer.
Je me souviens qu’au début des années 70 une boutique parisienne (Cogerel rue de la Convention il me semble) avait annoncé dans ses pubs dans le HP et RP qu’il allait commercialiser incessamment une solution permettant d’enregistrer de la vidéo sur une cassette audio standard…
On n’en a jamais vu la couleur
Développé vers 1969 et présenté à la presse en 1974, le SelectaVision de RCA comprenait déjà les brevets de Thomson qui encore aujourd’hui rapportent par leurs licences (Technocolor) dès qu’un lecteur à disque optique est commercialisé dans le monde.
Une démo en vidéo avec le film Blade Runner sorti en 1982.
Vers 1975, TELEFUNKEN et DECCA avaient présenté un prototype de vidéodisque, le TELDEC.
En 1986, au festival du son et de l’ image vidéo, j’ avais vu un proto de vidéodisque enregistrable, ancêtre du DVD recordable: Le MOD, de THOMSON, mais il a fallu attendre plusieurs années pour passer du proto au modèle commercial car l’ enregistreur vidéo sur disque, était la "bête noire " des éditeurs phonographiques, et vidéo !
Fin 1979, BASF a proposé le LVR (Enregistrement Vidéo Longitudinal), un magnétoscope à cassette à têtes fixes avec une bande se déplaçant en allers/retours rapides successifs en décalant à chaque fois la tête pour incrémenter la piste suivante, extrêmement fine, de quelques microns.
La cassette était miniaturisée et pouvait aboutir à une mécanique très compacte.
C’est exact mais Thomson cumule des brevets portant à la fois sur la vidéo, la mécanique (tracking), l’optique et le traitement et la réduction (du bruit) des signaux audio et vidéo. De plus, la marque RCA avec certains brevets ont été rachetés par Thomson dans les années 1980.
Sony et Philips ont d’ailleurs été contraints de s’allier pour le DVD mais continuer à payer des licences à Thomson, tout comme Pioneer, JVC, Hitachi et Mitsubishi Electric.
Des brevets Thomson toujours en cours concernent également les disques durs.
Enfin, Thomson a été l’un des plus importants contributeurs des formats MPEG audio et vidéo depuis le début des années 1990 (Grande Alliance).
Le gouvernement français a voulu brader ce fleuron (à Daewo qui a été liquidé quelques années plus tard), ce qui est un pur scandale. Malheureusement, l’entreprise a quand même été démantelée et dépecée par les successeurs (Balladur Sarkozy) et cédée à Microsoft ou NEC, notamment. Désormais, ce sont les Chinois qui détiennent la marque. https://www.liberation.fr/evenement/1997/12/24/quand-juppe-voulait-ceder-thomson-a-daewoo-cela-aurait-ete-catastrophique-explique-aujourd-hui-un-sa_223092
OK, mais à l’époque du Selectavision RCA était encore indépendant, est-ce que son système utilisait tout de même des brevets antérieurs de Thomson ?
Si oui, est-ce que ça a pesé dans la balance pour l’acquisition de RCA par Thomson ?
Effectivement c’était le début de la désindustrialisation en France et en Europe dans le domaine de l’électronique GP.
Surtout que dans l’intervalle Thomson avait acquis Telefunken, Saba et NordMende qui devaient aussi détenir pas mal de brevets (dont ceux du PAL pour TFK).
Pour ce qui est de la marque Thomson, à ma connaissance les Chinois (TCL) ne détiennent la marque que pour les téléviseurs ?
En ce qui concerne Daewoo et d’autres acteurs subventionnés pour créer des emplois dans l’Est, c’était pour essayer d’effacer l’abandon de la filière acier mais j’ai eu Daewoo comme client à l’époque, ce n’était qu’une usine « tournevis », comme la plupart des implantations de sociétés d’extrême-orient (p.ex. Kaisui à Sablé sur Sarthe). Leur objectif était surtout d’échapper aux droits de douane en ayant un minimum de contenu « européen » dans leurs produits.
Oui, Thomson détenait des licences antérieures (notamment celles concernant les disques durs, fort rentables) mais ce qui est certain c’est que la marque RCA (vendue par General Electric) leur permettait surtout d’attaquer le marché US où la marque Thomson n’était pas du tout connue (idem au Royaume-Uni pour les marques Ferguson / Thorn EMI). Il faut se souvenir que Thomson avait été nationalisée dès 1982 pour la protéger des vautours qui s’y intéressaient de près depuis longtemps.
En fait TCL contrôle la marque Thomson pour toute l’électronique grand public, téléphonie, les PC et accessoires (initié en 2003 par un accord avec le Chinois concédé pour la fabrication des lecteurs DVD).
Exemples de produits sous la marque : https://www.amazon.fr/s?k=THOMSON
Il ne reste plus beaucoup de marques réellement européennes en dehors de Philips : Grundig, Brandt, Radiola, Loewe, etc… ont soit disparu totalement, soit appartiennent désormais à des fabricants Turques ou Chinois.
Un « collector » : le premier (et probablement dernier édité en France…) CD VIDEO (et non pas Vidéo CD) de 1988. Piste vidéo analogique, piste son numérique.
Plus tard, le Vidéo CD comportera une piste image + son en numérique (comme le DVD).
Ce CD VIDEO de 12cm était lisible, en vidéo + son, sur un appareil de catégorie « LASERDISC », mais les plages « audio » sont toujours lisibles sur un lecteur de CD habituel…
Cordialement,
Jean-Pierre
Effectivement toutes les « set-top boxes » Thomson sont fabriquées par Strong qui fournit en général le même modèle (à quelques détails de présentation près) sous les deux marques et pour certains modèles également sous des marques de distributeurs (p.ex. Listo et Essentiel B pour Boulanger).
J’ai aussi quelques CD-Video comme celui-ci mais bien plus rare, j’ai un exemplaire de démonstration du Super Density Disc (SD) développé en commun par Thomson, Toshiba, Time Warner, Matsushita Electric, Hitachi, Mitsubishi Electric, Pioneer et JVC (voir 2e photo).
En 1994-1995, il était le concurrent direct du format Multimedia Compact Disc (MMCD) de Philips et Sony.
Début 1995, IBM, Apple, Compaq, Hewlett-Packard et Microsoft ont alors imposé un seul standard et le compromis basé principalement sur la formule « SD 9 » l’emportera au grand dam de Sony qui voulait imposer encore son propre format. Le nouvel acronyme DVD sera choisi en août 1995.
C’est ce qui explique que ce sont les ex-SD qui sortiront les premiers un lecteur DVD.
Oui, le VideoCD ou VCD nécessitait un hardware capable de décoder la vidéo en numérique MPEG-1 alors que le CD-Vidéo était de la vidéo modulée par implusion analogique PAL ou NTSC.
Philips et Sony avaient développé le VCD avec une cartouche à rajouter aux consoles de jeux du format CD-i pour pouvoir lire ces disques.
Cela revenait très cher pour l’époque et la qualité vidéo n’était pas vraiment meilleure que celle des LaserDiscs.