Bonjour,
Suite des simulations de déphaseurs… Voici une autre simulation du déphaseur de Schmitt présenté dans le Brault page 327. Selon l’auteur (et quelques autres), lorsque les tensions de sorties sont égales, les courants traversant la résistance commune de cathodes Rk s’annulent parce qu’ils sont en opposition de phase . S’il n’y a plus de signal sur Rk alors le tube 2 ne fonctionnera plus et le déphaseur de Schmitt non plus. Mais comme le déphaseur de Schmitt fonctionne toujours, alors il est évident que c’est parce qu’il est toujours déséquilibré, sinon il ne marcherait pas… Pas très scientifique comme raisonnement, je trouve… En plus il n’y a pas la moindre démonstration…
Dans ce circuit de Brault page 327, malgré l’utilisation de résistances de charge d’anodes de valeurs très différentes, les niveaux des sorties sont très loin d’être égaux, en plus la polarisation est d’une dizaine de volts, (voir les simulations précédentes) on peut se demander si Brault a vraiment étudié et essayé ce circuit.
J’ai donc utilisé un circuit modifié selon les conseils du toujours très éclairé Jean-Pierre Vénembre, avec 50k pour les résistances d’anode (38k et 50k pour Brault !), 50k pour la résistance commune de cathodes Rk (10k pour Brault) et une tension négative de –100 volts (-25 volts pour Brault). J’ai remplacé les R1 et R2 de 50k par un potentiomètre de 100k qui permet de varier l’amplitude des 2 tensions de sorties dans des sens opposés. A une position donnée les signaux de sorties en opposition de phase devront logiquement être de même niveau ou de niveau très très proche alors le signal sur Rk/cathodes sera nul ou très très faible.
Le circuit :
Les tensions de sorties :
Le signal d’entrée est de VAMPL=1 donc 1 volt crête (0,707 V efficaces) à 1kHz. Les niveaux de sortie sont presque égaux avec le potentiomètre en position SET=0.5 soit le curseur au milieu du potentiomètre de 100k. Il sont égaux à 10 mV près quand la position est SET= 0.5067 soit 49,33k pour R1 (résistance de charge de TU1) et 50,67k pour R2 (résistance de charge de TU2) la tension entre les sorties étant de 70 volts, à priori ça fait un écart de 1/3500 entre les canaux… mais on peut faire encore beaucoup mieux avec une source de courant constant .
Il y a un très très léger décalage de phase dans le tube 2. Ça n’a rien de surprenant car si le schéma est symétrique sur le papier, en réalité il ne l’est pas du tout dans son fonctionnement.
Le signal sinusoïdal aux cathodes lorsque les signaux de sorties sont égaux :
Il n’est pas nul, il est de 0,978 V c à c ou 0,346 V efficaces. Pour info, j’ai fait un relevé de l’amplitude du signal sinusoïdal sur Rk avec différentes valeurs de R1 et R2 de 10k en 10k :
Plus les signaux de sorties étant proches en amplitude plus le signal aux cathodes devrait être faible et inversement. On constate qu’il n’en est rien.
Les « courants en opposition de phase qui s’annulent dans la résistance commune de cathodes » (Brault, Chrétien, Lollieux et autres…) c’est complètement faux. Ces courants ne sont pas opposés mais complémentaires donc ils ne s’annulent pas. Rk est la source de courant et fait la somme des courants que se partagent les deux tubes, courants qui varient avec la modulation. Pour que le déphaseur de Schmitt fonctionne correctement, le courant fourni par Rk doit être le plus constant possible. On s’en rapproche quand Rk a une forte valeur ce qui nécessite l’emploi d’une alimentation négative (ce que Otto H. Schmitt explique dans son document de 1937) et c’est quasiment le cas lorsqu’on utilise une source de courant constant performante.
D’autres simulations à suivre avec le déphaseur de Louis Bourget. Il fonctionne comme un Schmitt, il a des caractéristiques d’un Schmitt mais ce n’est pas un Schmitt car il n’utilise pas de résistance Rk .
M.L.