Pour lire de la musique (ou des sons en général) sur une galette vinyle, il faut un équipement permettant de transformer une énergie mécanique (le frottement de la pointe sur les flancs du sillon) en énergie électrique et la transmettre à l’amplificateur.
On trouve donc une pointe de lecture qui se comporte comme un microphone
un transducteur, en l’occurrence la cellule
Un câble électrique capable de transporter le courant produit par la cellule.
Pour faire tenir l’ensemble, on utilise un « bras de lecture », un truc parfaitement inerte mais suffisamment rigide pour maintenir en place les différents éléments électromécaniques.
En conséquence, changer le bras n’apporte rien, sauf s’il est cassé, ce qui ne semble pas être votre cas.
S’agissant du fil électrique, il doit être très fin car la principale caractéristique de ce système est de maitriser le poids de l’ensemble, en effet la pression exercée par la pointe sur le sillon peut rapidement transformer cet équipage en charrue de labourage.
Ce préambule pour vous expliquer pourquoi on ne touche pas à cet ensemble, les conséquences peuvent être au mieux une mauvaise lecture (rare) ou une destruction progressive et irréversible du support, le disque.
Sur les équipements piezo, la pression exercée sur la pointe, appelée force d’appui, est de l’ordre de 5~6 grammes : plus et on laboure, moins et la pointe se balade dans le sillon provoquant une médiocre lecture. C’est une autre raison pour laquelle on ne change ni le bras, ni la cellule !
Le système piezo est très simple de fonctionnement, lorsque la pointe vibre dans le sillon, elle tord une petite baguette piezo qui produit un courant électrique dons la force varie en fonction de la torsion (j’utilise volontairement les mots simples possibles). Selon la qualité du cristal piezo choisi par le fabricant, la baguette sera plus ou moins flexible et plus ou moins résistante à l’usure, voilà pour la durée de vie
Le « RUMBLE » est constitué de bruits de fond d’origine purement mécanique, provenant du système de rotation du plateau. A cette époque les moteurs utilisés étaient gros, lourds et peu équilibrés, donc fortement générateurs de vibrations. Ces vibrations étaient très bien récupérées par la pointe de lecture et transformées en bourdonnement par la tête piézo.
Les premiers phonolecteurs étaient à entrainement direct : monovitesse, l’axe du moteur supportait le plateau porte disque. La médiocre qualité du phonocapteur évitait d’entendre les vibrations tout simplement parce que la bande passante ne permettait pas d’entendre ces fréquences.
Dès l’avènement du microsillon et du multivitesses il a fallu modifier le système d’où l’apparition du galet de transfert : le galet montait ou descendait le long d’un axe cônique en fonction de la vitesse sélectionnée. La qualité des cellules piézo permettait l’audition du rumble, d’où le renforcement des filtres de bruit à quatre endroits : le moteur, le galet, la cellule et le pivot du bras.
Reste la cellule, l’élément incontournable.
Non il est pratiquement impossible de la réparer, il faudrait pour y parvenir un équipement dédié extrêmement précis, de type horlogerie, et un savoir faire qui n’est pas à la portée de toutes les mains.
Par ailleurs, la remplacer avec ou sans son bras n’est pas une solution techniquement envisageable, tout simplement parce que l’ensemble est cohérent et ne peut être aisément dissocié, et d’autre part parce qu’il n’existe guère plus de cellules plus modernes, tous ces machins ayant cessé d’être fabriqués dès la fin des années 60.
En conclusion il faut laisser cet appareil dans sa configuration d’origine, ne rien tripoter en dehors des éléments de suspension (je n’ai jamais vu de liaison électrique morte de vieillesse), l’idéal est effectivement de trouver un autre td avec une cellule en meilleur état. Et garder à l’esprit que la technologie de cette époque était telle que chaque passage de la pointe dans le sillon creusait celui-ci bien consciencieusement, ce n’est pas le meilleur cadeau à faire à vos précieuses galettes