Voila mes deux textes sur le TVC 3 :
Philips domina le marché de la télévision couleur durant de nombreuses années, fort de décennies de recherche. Dès 1941, alors que la télévision noir et blanc en était à ses balbutiements, Philips entama ses premiers travaux sur la couleur. En 1962, la société produisit en série des téléviseurs couleur NTSC, équipés de 33 lampes (hors tube cathodique RCA 21FBP22 rond de 21’’ fabriqué aux Etats-Unis) et d’un châssis K4 (K pour Krefeld, le site de production), destinés à l’exportation en petite quantité vers l’Amérique du Nord, répondant ainsi aux attentes d’une clientèle exigeante. En 1964, quelques modèles adaptés au PAL furent vendus au compte-gouttes. En 1967, le tube « Plumbicon » équipa les caméras couleur de l’ORTF ainsi que de nombreux studios, obtenant la plus haute distinction de l’industrie télévisuelle américaine, confirmant la position de leader de Philips dans le domaine de l’émission et de la réception des images en couleur. Simultanément, les écrans Delta européens, nommés pour la disposition triangulaire de leurs trois canons, commencèrent à être utilisés en France dès 1967. Ils étaient dotés d’une déflexion de 90° uniquement en 63 cm sur le TVC 3 accusant une profondeur dépassant les 50 cm. Leur installation et leur maintenance étaient complexes, nécessitant des réglages minutieux des convergences statiques, dynamiques et de la pureté des couleurs. Malgré un rendement lumineux faible, ces téléviseurs offraient une qualité d’image remarquable, combinant finesse, précision des couleurs et saturation. En raison de la spécificité française de l’ORTF avec la première chaîne diffusée en 819 lignes noir et blanc et la deuxième chaîne en 625 lignes couleur, Philips développa des systèmes de commutation pour ajuster le balayage ligne selon la chaîne regardée. Quelques détails techniques du TVC 3 page suivante …/…
Le F 25K766/01 de Philips, conçu en France, intégrait 24 lampes, 28 transistors, un bloc VHF/UHF doté d’un rotacteur à 13 positions, ainsi qu’un tube cathodique A63-IIX. Sa consommation s’élevait à 270 W. L’introduction de la télévision couleur apportait une contrainte supplémentaire à la profession : le désalignement des convergences en cas de mouvement brusque. Pesant 56 kg, les techniciens hésitaient avant de le transporter ou même simplement de le bouger. Toutefois, une démagnétisation automatique à chaque démarrage (grâce à une CTN couplée à une VDR) permettait d’éviter les tâches éventuelles à l’écran. Ce châssis était équipé de plusieurs platines fixées sur un bâti basculant, un mode d’accès à l’électronique qui sera ensuite abandonné, jusqu’à sa réintroduction avec le TVC 12. Les platines présentes incluaient : FI, Base de temps, Chroma/Luma, Convergences, Raccordement, Alimentation générale, Alimentation G2 et Platine support tube. La filerie, très imposante, profitait heureusement d’une époque où le cuivre restait abordable. Un soin particulier était apporté à la restitution des noirs, dont la valeur réelle était préservée, évitant ainsi l’aspect grisâtre souvent observé sur les téléviseurs monochromes. En l’absence de couleur, le TVC 3 basculait automatiquement vers un blanc légèrement bleuté, semblable à celui des téléviseurs noir et blanc, un choix qui ne faisait pas l’unanimité. Il est surprenant de lire sur la carte de garantie du A63-IIX, quelques exclusions folkloriques telles que la coupure du filament ou la brûlure de l’écran fluorescent. Au vu du prix exorbitant de l’époque, on aurait pu s’attendre à ce que ces problèmes soient pris en charge, d’autant que le client final n’avait aucun contrôle sur ces défaillances.
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RVB