Vitesse des disques vinyles

Bonjour à tous
Une question technique relative à la reproduction du son:
Quelle est la raison technique qui a fait que les premiers disques tournaient à 78 tours/minute, puis 33 et 45? Pourquoi pas 62, 25 et 39??? Je n’arrive pas à obtenir une réponse satisfaisant ma curiosité !
Amitiés radiofilistes
Mécano

Bonjour,
Les premiers disques ne tournaient pas à 78 tours minutes mais a des vitesses variées entre 60 et 100 tours et même 120 tours minutes.
Vers 1910 les disques ODEON indiquaient sur leur étiquette la vitesse comprise en général entre 70 et 85 tours. Il n’était pas rare que les 2 faces d’un disque ne soit pas à la même vitesse.
Les diques Pathé à saphir tournaient eux entre 90 et 100 tours minutes (et 120 tours pour les 40 cm). Aprés 1917 il adopterons la vitesse de 80 tours minutes.
Vers 1920 la majorité des disques tournaient à 78 tours mais quelques marques (Pathé, Columbia, Edison…) étaient à 80 tours.
A partir des environs de 1930 tous les disques tournent à 78 tours à l’exception de quelques disques non commeciaux (comme les disques pour le cinéma ou la radio) qui tournent à 33 tours.
Vers 1948 aparaissent les microsillons 33 puis 45 tours et vers la fin des années 50 à 16 tours.
Daniel

33 tours 1/3 ( la vitesse de base), correpond pile à 1000 tours heure.

le vitesses sont des recherches de compromis entre la durée d’enregistrement disponible, et la longueur d’onde de gravure, si elle est trop petite, le rapport signal/bruit devient trop mauvais, et la pointe a du mal à suivre des déplacements radiaux trop brutaux.

Petit complément à ce que dit Daniel :

je possède un très vieux disque dont le sillon commence au centre et se termine à l’extérieur. La spirale s’arrête évidemment en cercle à 3 mm du bord. La gravure est en profondeur et non horizontale.

Ci-dessous les photos d’un des cylindres Edison que je possède. Je les ai reçus de mon ancien instituteur qui lui-même les avait eus en cadeau à sa communion en 1912 je crois.

Comme indiqué sur le couvercle, ces cylindres devaient tourner à 160 tours.
Le sillon n’était pas gravé horizontalement, mais en profondeur également et la lecture se fait par une petite bille de verre fixée au centre de la membrane en mica du pavillon.

Yves.
Cylindre Edison couvercle.jpg
Cylindre Edison 2.jpg
Cylindre Edison 1.jpg

Si mes souvenirs sont exacts, les vitesses curieuses, bizarres et récentes (par exemple 78 t/mn) sont liées à l’utilisation de moteurs d’entraînement synchrones branchés sur le secteur à 60 Hz des Américains.

MD

Bonjour à tous
Merci de vos réponses! La conclusion que j’en tire tout de même c’est que jusqu’en 1930, l’écoute d’un disque devait être assez « folklorique » car si la vitesse était aussi fluctuante d’une marque à l’autre, d’une époque à une autre, les phonos eux avaient pour le coup une vitesse donnée. La reproduction sonore était donc d’une fidélité très relative, en tout cas la hauteur tonale des sons devait être constamment affectée par la vitesse (en dehors du rapport signal sur bruit).
Amitiés radiofilistes, Mécano

Récent, le 78 tours? Pas du tout! les moteurs à ressort de nos phonos et gramophones tournaient à cette vitesse, régulée par un système à boules très performant; on pouvait obtenir des vitesses très différentes en actionnant un levier jouant sur l’écartement des boules. Ce n’est qu’en 50 environ que la légèreté et la sensibilité des têtes piezo a permis la gravure sur vynil autorisant les vitesses de 45, 33,1/3 et même…16.

De toute façon, la fidélité de l’enregistrement se dégrade au fur et à mesure qu’on progresse vers le centre, où la même quantité de signal tient sur une portion beaucoup plus courte du sillon; c’est peut-être ce qui a poussé à faire ces disques « à l’envers » dont parlait Bouchat (la musique était meilleure à la fin et l’auditeur plus satisfait…A noter que les rouleaux ne présentaient pas cet inconvénient

Pour mémoire, voici ce qui figurait au bas de la pochette des disques Pathé. Vous remarquerez que le disques ne doivent pas "être « écoutés » mais « être entendus ». A l’époque, étant donné le peu de fiabilité des mécaniques (l’entraînement se faisait par un ressort), on n’était pas aussi pointilleux que maintenant pour l’exactitude de la hauteur des voix.

En ce qui concerne le sillon commençant au centre, c’était- paraît-il - pour que l’écoute commence dans les meilleures conditions possibles. Vu le poids des « têtes » (dans les 150 g), le disque peinait à atteindre sa vitesse normale et le freinage était évidemment plus fort à la périphérie qu’au centre. Le rebord des disques était légèrement surelevé et formait une sorte de petite cuvette pour éviter que la pointe s’échappe du disque en fin de lecture.

MD
Disque-Pathé.jpg

Difficile d’ajouter quelquechose à toutes ces infos… Ce qui prouve bien que malgré la modernisation des supports et l’évolution des techniques, la tradition orale a encore de beaux jours devant elle… aussi longtemps qu’il se trouvera des passionnés pour collecter les infos.

Bref, juste quelques remarques sur la « fidélité » et la vitesse. Il est clair que les phonos mécaniques (qui n’avaient évidemment aucun rapport avec les moteurs synchrones) faisaient ce qu’ils pouvaient. Comme il fallait « remonter » le ressort avec une manivelle, il arrivait souvent qu’on redonne quelques tours pendant que le disque tournait quand le rythme commençait à s’essouffler ! :slight_smile:

Il y avait effectivement un petit levier à plat sur la platine et sous le plateau pour « ajuster » la vitesse, lorsqu’on trouvait que l’interprète "avait une drôle de voix.

L’aiguille, quant à elle, était serrée par une vis dans une capsule ronde (ancêtre de la cellule) qui pouvait elle-même être tournée pour incliner plus ou moins verticalement l’aiguille, faisant ainsi varier la dureté de son frottement, donc en partie aussi la vitesse de rotation.

En ce qui concerne les disques qui commençaient au centre, je ne suis pas certain qu’il y ait une raison réellement technique. Je pense plutôt que c’était le support d’une argumentation commerciale qui permettait au fabricant de prétendre qu’il faisait mieux que ses concurrents. Un peu comme il y a eu récemment une mode des bras de pick-up en « S »… ou le canard WC :laughing:

Que l’angle de la cellule par rapport à son axe (ou au disque) soit important, admettons :question: , mais que le chemin entre la cellule et l’axe fasse un ‹ I ›, un « S », un « G » ou un « W » ne change rien à l’affaire.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, notez qu’un collègue a interviewvé d’anciens employés de chez Pathé il y a une vingtaine d’années (paix à leur âme…). Le recueil contient donc plusieurs récits détaillés et authentiques, qui expliquent bien l’histoire des disques et des cylindres chez Pathé.

Pour plus d’infos, vous pouvez lire un extrait ici:
78tours.com/memoire_pathe.htm

Il me reste encore quelques exemplaires en stock.

[color=blue]Quelques exemplaires à vendre? Si oui, ce n’est pas le bon forum.
Relire expressement la Charte sur les annonces commerciales, le troc, etc.
David.

Bonjour,
Je ne connais pas la raison technique,mais il doit certainement y en avoir une ,un grammophone ne se remonte que le frein enlevé et plateau tournant;dixit un grand spécialiste collectionneur de grammophone. 8)
Je rajouterais à l’intervention de Raoul que la régulation mecanico-centrifuge de la vitesse a encore été utilisée sur des moteurs électriques de platines ;j’en possede encore deux exemplaires une Grawor (allemande) de 1940 et une His Master’s Voice de l’immédiate après-guerre.

Depuis des années, je remonte mon gramophone, frein serré, sans problème…parce que je ne vais jamais jusqu’au bout! en remontant vigoureusement jusqu’au bout, on a en effet des chances de casser ou décrocher le ressort: la cata!.D’où la recommandation de faire tourner le plateau pendant le remontage, ce qui évite ce coup de boutoir à la fin. Sinon, avec des disques en bon état et une aiguille changée toutes les deux ou trois faces, je vous assure que la vitesse est parfaitement stable et le son …aussi bon qu’il peut l’être avec ce type d’amplification (uniquement mécanique) :wink:

Bonjour,
J’ai vu ce Dimanche chez une connaissance,quelques 78 tours « Polyvox » (marque incertaine,car « j’ai la mémoire qui flanche… » adresse 52,Ravenstein Building Shell,Bruxelles;dont les titres sont manuscrits.L’étiquette précise en outre : « utilisez des aiguilles courbes ».Il s’agit vraisemblablement d’une gravure à la demande dans le magasin de disque situé à cette adresse! Quant à l’utilisation d’aiguilles courbes ou courbées je m’en remets à la science des intervenants. :blush:

une aiguille en S amortissait un peu les vibrations verticales (parasites) tout en conservant intacte la vibration horizontale porteuse du son. Si je me trompe, vous aurez tous les détails sur le site de Marie-claude Steger:
phono.org/steger.html

Pour répondre à Georges. Je ne connais pas les disques « Polyvox » mais je supose qu’il s’agit de disque qui étaient enregistré directement ce que l’on appelle couramment en France des disques « Pyral » du nom de la marque qui fabriquait les disques vierges.
Ces disques assez fragile devaient etre lu avec une aiguille courbe.
Ces disques étaient utilisés, en autre, par les radio et par les studios qui enregistraient des disques pour les particuliers. Ces disques étaient directement gravé et non pas préssé. Il existe de telle disques en sillon normal 78 ou 33 tours ou microsillon 33 ou 45 tours.
Daniel

Bonsoir à tous ,
Il y a une donnée technique qui m’échappe: vous écrivez, Daniel, que les disques Pyral étaient gravés et non préssés. Autant pour presser, je comprend que l’on partait (je crois) d’un disque « mère » pour en faire un certain nombre d’exemplaires. Dans le cas du gravage"direct", quelle était alors la source sonore de départ ? Et comment faisait-on pour reproduire plusieurs fois la même musique ou chanson?
Amicalement, Mécano

…par contre, il existe des disques « Polydor »: j’ en ai plusieurs

Les disques Pyral n’étaient pas destinés à la vente mais servaient d’épreuve pour juger de la qualité d’une prise de son et du montage à une époque où les magnétophones n’étaient pas aussi répandus que maintenant. Ils étaient effectivement gravés par un « pick-up » spécial à déplacement tangentiel. Et l’écoute devait en être faite avec de grandes précautions si on voulait pouvoir l’effectuer plusieurs fois, étant donné leur fragilité.

MD

Bonjour,
Cela doit bien être des disques gravés en direct-life…mais je n’ai pas eu la sensation qu’ils étaient plus fragiles que les disques standarts,je vérifierai.
Ou trouve-t-on des aiguilles courbes et sur quel appareil les monte-t-on?

Voici, à titre documentaire, un de ces disques genre Pyral. C’est tout ce qui me reste d’un meuble combiné radio+enregistreur de disques que j’ai eu il y a bien longtemps. Il s’agit en l’occurence d’un disque Voxia (procédé Horace Hurm et Duprat). C’est une feuille métallique assez mince et souple recouverte de gomme laque. On voit que la gomme laque a une fâcheuse tendance à s’écailler. Ce sont des supports très fragiles, à ne lire qu’avec une platine moderne et quelques grammes de pression. Surtout pas avec un Crapophone made in India !
Ce disque, hélas ne présente aucun intérêt documentaire. C’est un enregistrement d’amateur d’un radio concert non identifié de la fin des anéées 30 avec un rapport signal/bruit assez désastreux.
L’intérêt est seulement dû à l’étiquette et au nom d’Horace Hurm, bien connu des radiophiles …
voxia.jpg