Bonjour Romain,
Nos braves agriculteurs ont connu la tremblante du mouton et Grundig la tremblante du CUC 5000.
C’est un phénomène que j’ai appréhendé longtemps avant d’avoir une solution pérenne.
C’est Bernard Lefort, le formateur Grundig de l’époque, qui m’avait expliqué.
J’en ai d’ailleurs fait un PDF spécifique sur mon site Grundig passion dont voici un copier-coller :
« Ce circuit gérait la synchro trame en 50 ou 60Hz par commutation externe via une commande provenant du tuner. Ca partait d’un bon sentiment. Hélas, certains déflecteurs pour tubes 110° (souvent asiatiques) rayonnaient exagérément et engendraient une tension induite résiduelle sur l’ensemble du châssis. Manque de chance, l’IC trame se trouvait juste sous le déviateur. Cela pouvait perturber la stabilité verticale européenne avec certains tubes, qu’un non-initié ne pouvait pas résoudre seul. L’IC TDA 8214A ou B devait recevoir une information niveau bas = 0V en 50Hz et niveau haut = 5V en 60Hz. Cette tension résiduelle instable était de quelques centaines de mV en 50Hz faussant l’info niveau bas et donnant la « tremblote sournoise » au TV. La seule solution consistait à imposer OV fixe par mise à la masse directe, résolvant le problème, mais condamnant par la même occasion l’utilisation d’un magnétoscope importé des USA … Grundig reprenait le produit dans ce rare cas sans solution. Voir page suivante, la modification pour neutraliser le phénomène et condamner son utilisation en trame 60Hz par mise à la masse de l’anode de D519 TD 129. Concrètement, dessoudez l’anode de son contact actuel et ressoudez-la à la masse secondaire la plus proche et vous serez tranquille ». Voir schéma.
Comme tu précises que châssis sorti, le défaut est moins présent, c’est probablement ce défaut récurent.
Il est évident que cette modification interdit l’utilisation en trame 60 Hz rare aujourd’hui. Ton prof de physique sera capable de bricoler pour imposer soit 0V soit 5V si vraiment ça fait défaut en 60Hz.
La note en PDF est téléchargeable ici:
Le schéma complet de son téléviseur est téléchargeable ici :
Tu peux aussi dire à ton professeur, comme le préconise Radiolo, de venir directement ici.
Si c’est pour me joindre rapidement, c’est mieux de passer par le formulaire ou courriel de mon site Grundig passion.
Le CUC 5000 fut le châssis 50Hz Grundig le moins inspiré.
J’en rappelle les désagréments déjà décrits sur mon site :
"► Les premières versions allaient souffrir de décharges statiques endommageant l’ampli trame. Il était obligatoire de câbler en série sur la sortie pin 10 du TDA 8214A ou B, une cellule RC série de 1 ohm et 47nF/100V par rapport à la masse sans oublier de relier toujours à la masse, les parties métalliques du déflecteur.
► Le nouveau récepteur infrarouge TFMS 4300, supposé résoudre les problèmes de zapping incontrôlé en plein soleil du TFMS 3300 (CUC 4000), générait cette fois un OSD trop rapide toujours en plein soleil. Une fois de plus, l’utilisation d’un filtre rouge ou orange devenait indispensable. On croit rêver !
► Afin de remédier à des problèmes de son, de réception infrarouge et de gestion des réseaux câblés, il fut prévu de procéder rapidement au remplacement du processeur ZC 88606 par la version ZC 88621.
► Compte tenu de la nouvelle philosophie des réglages via l’OSD pour les canaux et l’indexation des chaînes par le biais de deux processeurs successifs, il est opportun de rappeler les ajustements nécessaires pour indexer les programmes (prise en compte de la commutation lente) sur un CUC 5000. Grundig avait opté pour une approche tout sauf simple, avec des informations plus que limitées dans le manuel d’utilisation. Vous pouvez consulter ce document, qui nous rappelle la complexité du mode opératoire des années 90.
► Une distorsion du son par le casque réglé trop fort pouvait provoquer une diaphonie désagréable (interférences d’un premier signal par un second) sur les versions stéréo uniquement. Le volume du casque se réglait séparément des HP. Encore fallait-il le savoir. Pour diminuer le niveau sonore du casque : sur la TLC, appuyez 3 secondes sur la touche AUX, puis sur la touche (-). Confirmer par OK. Mémoriser une nouvelle fois par OK. Une modification sur le châssis avait d’ailleurs été appliquée afin d’éviter toute possibilité de diaphonie ultérieure (modification des masses). Voir schéma après modification.
► Nous allions assister à une cascade de modifications autour du TDA 8214A ou B, difficile à gérer, tant pour nous que pour le constructeur. Notamment pour corriger un arrêt sur image déchiré dans sa partie supérieure lors de l’utilisation d’un magnétoscope ou d’un caméscope, voire lors de certaines diffusions en direct sur M6. Même le module-FI devra être modifié.
► Quelques rares téléviseurs basculaient en mode service ou mode Hôtel sans raison. La présence d’une résistance R336 de 1 Kohm sur la ligne d’horloge (SCL) reliant le tuner, touchait le blindage supérieur du châssis côté composants et perturbait le Bus I2C. Que du bonheur.
► Les différents châssis stéréo (CUC 5350, 5360, 5361, 5370, 5371…) pouvaient parfois se retrouver complètement bloqués lors d’un changement de chaîne. Un redémarrage via l’interrupteur résolvait provisoirement le problème. En réalité, les premiers processeurs étaient certifiés pour fonctionner avec une tension d’environ 4.2V, alors qu’ils étaient alimentés en 5V ! Par la suite, d’autres processeurs compatibles seront installés. En attendant, il était nécessaire de réduire la tension d’alimentation (processeur VDD2 pin 11 = 4.1 à 4.3V). Il fallait donc être vigilant lors du remplacement d’un processeur SDA 20561 A 515. Si la version d’origine montée affichait un indice inférieur ou égal à 2793 (correspondant à la 27e semaine de l’année 1993), il était possible qu’une diode D 861 (seuil à 0.7V) et un condensateur de reset C 859 de 22uF/50V soient déjà câblés sur le châssis, dans le but évident de réduire sa tension d’alimentation. Lors du remplacement par la version SDA 20561 A 515, avec un indice débutant par 2893 et nécessitant une pleine tension de 5V, il fallait strapper D 861 et réduire la valeur de C 859 de 22uF à 10uF/50V (voir implantation ici). Encore un truc à la con…
► Sans oublier le son NICAM capricieux du tristement célèbre ST55-753FR/NIC (CUC 5350) de 1995. Le son de TF1, qui était la première chaîne française à proposer le NICAM à partir de septembre 1994, pouvait apparaître immédiatement, après 10 minutes, voire pas du tout, en fonction de la tolérance des composants du module FI (schéma module-FI ici) . Encore un problème sans solution et reprise du produit. Ce téléviseur aura vraiment une poisse digne du personnage de François Pignon. Il se révélera incompatible avec le décodeur terrestre de Canal Plus. Il faut avouer que ce châssis était le premier à expérimenter le nouveau circuit intégré FI TDA 9811 Philips. Sa première mouture 1Y n’avait aucune chance de décoder quoi que ce soit. La variante 2Y fonctionnera avec une solution de fortune, sans véritable explication logique. Finalement, seule la version définitive 3Y, qui apparaîtra bien plus tard, sera totalement compatible avec Canal Plus. En attendant, on a bien galéré !
Et que dire en restant courtois du module FI NICAM à la consommation gargantuesque ? Il provoquait occasionnellement une perte d’image (écran sombre). Le régulateur 5V IC 686 , fortement sollicité, avait tendance à entrer en oscillation. Pour résoudre ce problème spécifique, il était nécessaire de remplacer la perle ferrite L 691 placée juste avant la diode du 5V secondaire par un strap. Un festival d’inepties, je vous dis !!!
► Le TDA 8214A ou B était conçu pour gérer la synchronisation trame en 50 ou 60 Hz par commutation externe via une commande provenant du tuner. Malheureusement, certains déflecteurs émettaient un rayonnement excessif, induisant une tension résiduelle à travers tout le châssis. Le TDA 8214A ou B situé hélas à la plus mauvaise place, c’est-à-dire sous le fameux déflecteur, nécessitait une information de niveau bas (0V) en 50 Hz et de niveau haut (5V) en 60 Hz. La présence de cette tension résiduelle et instable de quelques centaines de millivolts en 50Hz faussait l’information de niveau bas, provoquant un effet de tremblement à l’écran. Il est évident qu’un non-initié ne pouvait pas résoudre seul ce type de panne. La solution la plus efficace consistait à imposer 0V par mise à la masse directe résolvant le problème, mais condamnant par la même occasion l’utilisation d’un magnétoscope importé des USA. Si le client voulait absolument conserver la fonction 60 Hz (heureusement rarissime), Grundig reprenait le produit. Consultez ici la note sur la tremblante incompréhensible du CUC 5000 et sa solution.
► Si vous aviez une clientèle belge comme la mienne, vous pouviez rencontrer des châssis CUC 5000 équipés du TDA 8214G, non commercialisés dans l’Hexagone au câblage totalement différent. Grundig Allemagne ne fournissait que des TDA 8214A ou B. Lors du remplacement d’un TDA 8214G par un TDA 8214A ou B à l’impédance d’entrée différente, il était impératif de modifier la valeur de R522 (pin 13 de l’IC 520) de 47 kohms à 39 kohms. De plus, il était essentiel de supprimer R529 (pin 8 de l’IC 520), sinon vous vous retrouviez sans le moindre son.
► Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le remplacement de l’EEPROM sur ce châssis allait mettre en échec certains techniciens habitués aux anciennes méthodes de la marque, inapplicables ici. Petit rappel après son remplacement: pour supprimer la clef electronique imposée et accéder au menu service : appuyez simultanément sur la touche P/C de la télécommande et sur le bouton Inter M/A. Vous pouvez maintenant effectuer vos réglages et les mémoriser. Voir la note de service ici.
A l’époque, une EEPROM devait supporter au moins 10000 cycles de mémorisation avec une conservation des données sur 10 ans au minimum. Rétrospectivement, ce fut respecté. Une infime quantité fut remplacée.
► Dans le but d’améliorer la fiabilité de l’étage trame, un condensateur de 47nF 100V (C542) avait été ajouté en cours de construction sur la pin 4 de détection de retour trame de l’IC TDA 8214A ou B. Malheureusement, certains tubes aux tolérances limitées pouvaient générer une ligne blanche horizontale se superposant à l’image. Dans ce cas précis, il était essentiel de supprimer C542.
► La toute dernière mouture du CUC 5365 NICAM enfin opérationnelle, comme le ST72 760/8TOP, pouvait présenter une absence de son en sortie de veille. L’accroissement variable de la tension d’alimentation était susceptible de bloquer le processeur son MSP 2400 IC 2310. Il fallait alors, sur le module FI, modifier la valeur du condensateur C2370 de 47uF 16V en 220uF 16V sur la ligne du 5V. Voir modification ici.
► Une rupture plutôt inhabituelle du condensateur C 568 généralement de 27nF 400V, au sein du modulateur à diodes Est/Ouest, modifiait la géométrie lorsque la lumière variait. Ce phénomène évoquait la situation observée dans les années 60, lorsque l’image était sensible aux fluctuations de la tension secteur. Une époque, il est vrai, où les châssis ne bénéficiaient pas toujours de correctifs électroniques.
► J’oubliais encore un détail. Je me souviens en 1992 avoir également constaté chez un collègue, une instabilité trame sur tous les CUC 5000 exposés en rayon alors que les autres marques sans exception ne souffraient d’aucun problème. Même la modification mentionnée ci-dessus ne résolut pas le problème. Les économies de composants en étaient principalement la cause. Ce châssis ne supportait pas le top trame légèrement tronqué du réémetteur de Sury Charleville (08). Il faudra l’intervention d’un technicien de chez TDF directement sur le réémetteur pour restaurer une image stable."
Quand même un peu maudit ce machin…
J’espère t’avoir été utile Romain. Tu ne manqueras pas de saluer ton père de ma part, le brave boulanger.
RVB