Panneaux solaires sur secteur

Bonjour le-bleu,

Une question n’est jamais bête, et celle là tu n’es pas le seul à te la poser.

Pour répondre à ta question, je dirais « oui » ou « non »: Cela peut être l’un ou l’autre ou les deux, selon le courant débité et les résistances internes des deux sources.

Je vais tenter une explication « simpliste » de ce qui se passe dans le cas du couplage de deux sources, (en espérant que ce soit plus compréhensible)
Dites moi si c’est clair ou si c’est toujours incomprehensible.

Deux sources , si à vide (et déconnectées de toute charge) elles ont une tension différente, si on les branche en parallèle, la tension à leur bornes deviendra exactement la même.

Selon la résistance interne et la tension à vide de chaque source, le courant sera débité par l’une ou l’autre ou les deux sources.

Ce n’est pas forcement la source qui a la tension la plus élevée à vide qui en charge va débiter le plus de courant.

Un onduleur pour le photovoltaïque, cela n’est pas du tout comme un onduleur classique de secours secteur qui lui délivre une tension fixe de 230V et 50Hz.

C’est un onduleur que je qualifierait de « collaboratif », qui aide le réseau EDF, il s’appuie sur l’onde tension et pousse de la puissance vers le réseau EDF. Cette notion semble compliquée à comprendre pour beaucoup de monde

Pour prendre une analogie avec un train, (en formation cette similitude semble plus facile à comprendre).

Un train classique avec une loco devant et des wagons/voitures derrière.
Si l’on ajoute une deuxième loco à l’arrière, elle va s’appuyer sur le dernier wagon pour pousser et injecter de la puissance ce qui va aider celle de devant à fournir moins de puissance. faut pas que cette deuxième loco pousse trop, car la vitesse du train va trop augmenter.
Si c’est dans une descente et que le train est déjà à son maxi de vitesse, cette deuxième loco va, d’elle même, arrêter de pousser.

Un onduleur solaire représente une puissance faible par rapport à EDF.
La plupart du temps, il va pouvoir pousser dans le réseau EDF tout ce qu’il produit.
La tension augmente un peu à cause de la resistance des fils mais tant qu’elle reste dans la plage autorisée, cela ne cause pas de soucis.

Par contre, si beaucoup de maisons sont équipées en photovoltaïque avec un cumul qui représente une puissance photovoltaïque importante par rapport à la puissance EDF disponible et que tout le monde pousse joyeusement cette puissance solaire dans le réseau sans rien consommer, la tension augmente trop (au delà de la norme) et mets en danger tous les appareil raccordés sur EDF.
Pour éviter cela, les onduleurs solaires arrêtent d’injecter de la puissance si la tension est à la limite haute. Ce qui n’empêche pas de consommer localement toute la puissance disponible.

Même s’il y a des soucis dans des cas particuliers, il ne faut pas chercher à inventer des problèmes ou il n’y en a pas.

Je sais que dans le monde anxiogène d’aujourd’hui, beaucoup de personnes se polarisent sur ce qu’il pourrait arriver, sauf que dans la vie ordinaire, beaucoup d’installation fonctionnent correctement, et pour celles qui ne fonctionnent pas c’est beaucoup plus causé par l’incompétence qu’a des vrais soucis techniques.

3 « J'aime »

Bonjour,

2.5 MW — 570€ → 22,8 Cts le kW
Il me semble que le tarif de revente d’une installation en autoconsommation est de l’ordre de 13,4 cts le kW.

2500 km — 500€ → 20€ pour 100 km soit 10 litres à 2€
Le gain comparé à une consommation raisonnable de carburant serait plus judicieux, il devrait même être comparé au prix de la recharge sur prise domestique.

Les coûts additionnels ( abonnement légèrement majoré, assurance, nettoyage éventuel des panneaux … ) devraient être inclus pour une meilleure estimation.

yan1950,
+1
C’est sûr que EDF est content. recevoir de l’énergie gratuitement et la revendre plein pot.
Mais c’est pas grave, même si c’est une goutte d’eau cela aide un peu la planète

239 V chez toi mais avec la chute de tension du à la resistance de la ligne, probablement que la tension chez ton voisin n’était pas de 239v mais de 236 ou 237V.

allo.guy
Ma maison est a 70 m de mon linky qui est en bord de route.
J’ai passé un câble de 2 x 10 mm² cuivre en souterrain
Ma mesure de tension est faite sur mon installation pas sur le Linky

J’y perd en moyenne 2 volts dans ce câble
Yannick

Yannick,
10mm2, c’est pas mal, j’ai toujours tendance à être assez généreux malgré le prix du cuivre.

Mettre un câble le plus juste en section, c’est des pertes en ligne pour une installation qui débite plusieurs heures par jour, c’est aussi prendre le risque de devoir changer ce cable le jour ou l’on voudra faire un rajout de puissance, des variations de tension ennuyeuses.

Ton câble représente une part de la chute (ou hausse de tension chez toi quand tu injectes) mais se rajoute la résistance de toutes les lignes EDF.
Ce qui est intéressant à faire comme manip, c’est de mettre un voltmètre chez le voisin et voir l’impact chez lui (variation de tension) au moment ou tu mets (ou enlèves) ta production photovoltaïque. La variation de tension est souvent bien inférieur chez lui que la variation chez toi quand tu injecte de la puissance.

Un câble de 10mm² pour une distance de 70m, c’est tout de même un peu juste, j’ai mis 3*16mm² pour une distance de 23m et un abonnement de 9KW.
cdt,
Gérard

Le doute m’habite…
J’ai tiré ce câble il y a près de 13 ans et je ne suis plus sûr de sa section !
Je vais verifier au pied à queue.
Je suis en monophasé avec un abonnement de 9 kVa.
Yannick

9kW, ça fait 40A
avec 2,5A/mm², 40/2,5=16 mm²

Mais il faut aussi tenir compte de la distance, 16mm²=1,10 Ohms/km
pour 140m (2x70m) : 1,10/1000x140=0,154 Ohms
Chute de tension pour 40A: 0,154x40= 6,16 Volts

Avec du 10mm², la chute de tension est quasiment de 10 Volts

Evidemment cela correspond à la consommation maximale ce qui est rarement le cas, mais dans le cas d’une installation, on tient obligatoirement compte de la puissance totale.

Il faudrait donc du 25mm² pour cette distance.
cdt,
gérard

Le pied est « à coulisse » comme le trombone …
À ne pas confondre avec le piano qui est « à queue » … :wink:

1 « J'aime »

Lorsque j’ai passé mon bac E dans les années 60 , dans le jargon de l’époque un pied à queue était un pied à coulisse.
Je pense qu’aujourd’hui le terme est toujours d’actualité dans le milieu de la mécanique

Dans les années 60 j’étais en lycée technique et manipulait le pied à coulisse, jamais entendu parler de pied à queue :thinking:

3 « J'aime »

Pardon, j’ai du rêver.

40 ans de vie professionnel comme contrôleur (ou métrologue, ou inspecteur qualité c’est selon les boites !) en mécanique et j’ai jamais entendu parler de pied à queue. Par contre je connais les limes pour queue d’aronde.

Bonsoir à tous ,

Je suis avec intérêt cette conversation et me pose la question des mesures à prendre , obligatoires ou conseillées afin de protéger en cas d’orage l’habitation ainsi que les panneaux photovoltaïques installés . Le risque d’être foudroyé n’est-il pas accru du fait de la présence des panneaux. En vous remerciant pour votre réponse

Je ne suis pas de formation mécanique, mais j’ai déjà entendu cette appellation dans un atelier des Hauts de France.

Dans mon lycee à l’époque(60 's ):

  • un pied à coulisse = un pied à queue
  • une règle a calcul = une poutrax
    Il doit s’agir d’un dialecte local

Yannick

2 « J'aime »

Bonjour!
Voilà j’essaie de vous envoyer le graphique de production d’électricité . J’espère que cela marchre ???( j’ai copié dans photo ) Ce jours là il y avait du soleil et des nuage ( à partir de 10:45h du soleil et on voit que les panneaux se coupent immédiatement. A ce moment mon compteur tourne et donc ce que je consomme vient directement du réseau ! Evidemment j’habite en Belgique et peut-être les système sont différent de chez vous? Je mesure la tension du réseaux, elle monte souvent à 255V

Il est evident que s’il n’il a plus de soleil c’est le réseau electrique qui fournit !
attention les onduleurs ont besoin d’un seuil de tension minimum pour fournir du 230 volts;
en dessous de ce seuil l’onduleur se coupe.

Bonjour
Intéressante discussion.

Voici quelques infos sur ma propre installation qui date de mars 2013, donc 10 ans de service, si cela peut contribuer au débat.

Dimensionnement : 8 panneaux pour une puissante totale (crête, ou pointe selon les appellations) 2,6kW. Je n’avais pas place sur le toit pour en mettre plus.

Onduleur Solar Edge + modules DC/DC derrière chaque panneau : explication du fonctionnement du Solar Edge Ici (fichier pdf).

J’ai mis cela pour deux raisons : d’octobre à mars j’ai un ombrage gênant sur les panneaux, c’est une cheminée… que je ne sais pas abattre car c’est celle du chauffage central. :grin:
Le Solar Edge permet d’optimiser la production, même quand cette ombre se « promène » (au fur et à mesure de la position du Soleil) sur les panneaux. La tension globale continue de la série de panneaux reste constante, on perd juste la puissance des panneaux ombrés. Dans un système traditionnel avec les panneaux « simplement » en série, si la tension continue est trop faible l’onduleur peut cesser de convertir et donc il n’y a plus de puissance produite alors que 6 panneaux sur 8 (dans mon cas) sont ensoleillés.
Seconde raison du choix Solar Edge est la sécurité : si l’onduleur se coupe, la connexion série entre les panneaux est interrompue par ces modules (il y a un relais dedans). Chaque panneau se retrouve isolé électriquement. Un signal de données est présent sur les conducteurs DC : cela permet de suivre la production de chaque panneau, individuellement.
Fiabilité ? Sur 10 ans un module est tombé en panne et a été changé gratuitement, ils sont garantis 20 ans…
L’onduleur principal est le même depuis 2013.

Orientation du toit SSO, inclinaison fixe et optimale courant mai : c’est pendant ce mois-la que les pointes de puissance produite sont les plus élevées : orientation idéale et panneaux pas trop chauds.
Localisation : est de la Belgique, pas la région la plus spécialement ensoleillée du Globe… En périphérie de ville, quelques arbres dans le jardin et le voisinage (pas d’ombre produite par ces arbers mais j’y reviendrai)

Voici, pour fixer les idées, les graphes de production. Celui-ci compare les productions énergétiques annuelles.

Je n’ai dépassé qu’une seule fois les 2.500kWh produits, en 2022. Excellente année bien ensoleillée et … j’avais fait nettoyer les panneaux au printemps par une société spécialisée ! Je l’avais fait moi-même une seule fois, en 2021, mais à déconseiller car l’eau de ville (du moins ici) laisse un voile calcaire sur les panneaux. Les gens qui sont venus ont leur propre réservoir d’eau déminéralisée dans le camion, et un savon adapté. En tout cas d’un jour à l’autre la différence de puissance atteinte a été évidente.
Dépendant des régions et de l’encrassement des panneaux, mais à vérifier : combien de panneaux perdent simplement en rendement car ils sont sales ? Restez sans nettoyer un Velux sur le même toit et observez l’encrassement… Certains vendeurs disent que les panneaux « se nettoient tout seuls » avec la pluie, c’est peut être possible dans certains endroits, mais ici ce n’est pas le cas. L’eau découlant des panneaux lors du nettoyage était verdâtre / brune : encrassement par la végétation avoisinante (pollens, feuilles…) ? Je ne sais pas, mails ils étaient fort sales. Cette année 2023 est très sombre ici et la production n’est pas bonne.

Voici les productions mensuelles comparées depuis 2013 :

On est bien sur dépendant des saisons, cela ressort bien ici. Et d’une année à l’autre, selon la météo, deux mois d’été peuvent être très différents. Celui qui prétend que cela produit pareil même avec des nuages, heu… Enfin bon, le commerce ! Car à l’époque ou j’ai chiffré le projet avant de commander, j’ai eu affaire à des commerciaux qui confondaient énergie et puissance, prétendaient n’importe quoi,… enfin bref n’y connaissaient rien du tout.

Le quartier ou je vis est desservi par un transfo assez puissant qui est dans un immeuble à appartements, et de plus il n’y a que 4 installations PV dessus, de plus assez petites. En 10 ans il n’y a jamais eu de décrochage de l’onduleur par surtension. A deux maisons de chez moi il y a un garage motos qui « tire » pas mal sur le réseau avec les éclairages, machines, enseignes… Donc pas trop de soucis de charge faible localement pendant la production.

L’onduleur doit être connecté au réseau pour fonctionner, d’ailleurs lors de l’approbation par le service de sécurité (réception avant mise en service), un test consiste à déclencher l’installation électrique sur le différentiel de tête : l’onduleur doit se couper immédiatement.

A noter aussi que les onduleurs vérifient également la fréquence du réseau électrique : si elle est hors tolérance, ils se coupent. Ici dans la région, d’énormes inondations en juillet 2021 ont mis des centaines de cabines de distribution hors service (câbles MT arrachés, transfos noyés…). Les distributeurs ont installé temporairement des groupes électrogènes (quelques centaines de kVA) dans certains quartiers : ils les font tourner un peu « vite » pour avoir une fréquence de 50,5 Hz ou plus : plus aucun onduleur ne fonctionne dans ce cas (je ne sais pas ce que cela donnerait en couplage photovoltaïque et groupes électrogènes, de quoi donner des sueurs à Kirchoff). L’effet de cette fréquence était visible sur les réveils ou horloges synchrones secteur, ils « avançaient », prenant quelques minutes d’avance sur quelques jours…

Ces productions annuelles ne couvent pas la totalité de notre consommation, selon les années on a entre 500 et 1000kWh facturés, donc consommés. Pour le moment nous avons toujours un compteur mécanique qui tourne à l’envers si la production est supérieure à la consommation. Si le PV produit quand on ne consomme pas, l’énergie va sur le réseau. En hiver le compteur ne tourne quasi jamais à l’envers, évidemment.
Depuis le début des années 2000 j’ai fait la chasse aux consommations permanentes de veille, il y a des économies à faire parfois en plaçant un simple interrupteur…

En Belgique le photovoltaïque domestique a été soutenu par des aides (différentes selon les régions) : on recevait des certificats verts en fonction des productions. Certificats à revendre à des producteurs d’énergie. Ce mécanisme n’existe plus maintenant, mais aidait à rentabiliser les installations. Sans ces certificats j’aurais mis +/- 10 ans à rentabiliser celle-ci (malgré des prix de l’électricité bien plus élevés qu’en France) et avec j’ai mis +/- 6 ans. Il faut prendre en compte qu’en 2012-2013 les installations PV coûtaient une blinde par rapport à maintenant. Le même installation coûterait aujourd’hui moins de la moitié de la somme que j’ai payé en 2013.

Dans les années à venir il est prévu que les compteurs mécaniques soient remplacés par des électroniques (genre des Linky) : cela fera encore baisser l’intérêt pour ces installations puisque ceux ci ne décompteront plus l’énergie renvoyée sur le réseau. On essaie déjà maintenant de faire fonctionner les gros consommateurs pendant la production (mon épouse regarde sur l’onduleur) mais ce n’est pas toujours possible. J’ai déjà envisagé de mettre une mesure de courant sur la sortie onduleur pour pouvoir commuter des électroménagers, mais la plupart ne se mettent pas en route quand on les alimente puisqu’il faut choisir le programme puis les lancer, bien souvent par un petit bouton poussoir ou une touche sensitive… Et nous n’avons pas de chauffe-eau électrique.
A ce niveau il y aurait quelque chose à développer par les constructeurs : un genre de « bus » reliant ces électroménagers, chauffe eau,… pour les démarrer quand les conditions de production sont optimales (données des onduleurs et d’un site météo par exemple).

Dernier point, je ne sais pas en France mais ici en Belgique les inverseurs de source automatiques sur les installations domestiques ne sont pas autorisés (par exemple réseau ou groupe de secours). En industrie, oui, mais en domestique non, probablement pour des raisons de sécurité et éviter des « retours » sur le réseau lors de coupures de maintenance.

Cordialement,
Thierry

6 « J'aime »

Bonjour,
Il serait intéressant de connaître la tension du secteur au moment où les onduleurs coupent.
Si elle est élevée >255V, les onduleurs ne peuvent plus rien injecter et c’est normal.
Ce phénomène se produit encore plus si la ligne d’alimentation est faible en section ou si la distance par rapport au transfo est grande.

La multiplication des installations solaires surtout dans les lotissements, expose à ce genre d’inconvénient qui pénalise avant tout ceux qui revendent à EDF.
EDF est d’ailleurs le grand gagnant dans cette affaire, il récupère gratis l’énergie injectée par ceux qui sont en auto-consommation connectée…

Sans oublier l’inconvénient pour les appareils connectés de supporter une tension du réseau au maximum dès que le soleil brille, et cela touche tout le monde, y compris ceux qui n’ont pas d’installation solaire…
cdt,
Gérard