Bonjour,
Pour faire coincider le son et l’image, on ne fait en effet pas varier « la vitesse du son » pour « rattrapper les images », on agit sur les images, soit en jouant sur la vitesse des bobines du projecteur , soit sur la longueur du brin mou du film .
De toute façon, même sans doublage son, ni montages, ou autre manip , le son d’un film argentique n’est par principe même jamais au même endroit que les images correspondantes sur le film .
Au tout début du cinéma sonore, le film ne comportais que les images, et le son étais enregistré séparément sur un disque…On pouvais jouer, a la fois, sur la vitesse du projecteur, et celle du tourne-disque, mais ce n’étais jamais parfaitement synchro ! et quand bien même on avais bien calé l’aiguille au bon endroit sur le disque au début de la projection, le synchronisme ou décalage n’étais jamais constant ! (et sans moyen de le connaitre)
Ensuite, on a enregistré le son , par des moyens optiques, ou magnétique , sur le film lui même …pour résoudre ce problème, mais attention, pour des raisons d’ordre mécanique, il faut toujours un décalage entre le son et l’image (mais qui, ce coup ci est constant et connu )
En effet :
Le défilement des image doit se faire a une certaine vitesse compte tenu de la persistance rétinienne (en général 24 images/secondes) et, très important, de manière saccadé, pour avoir une sucession de 24 images nettes par seconde, et non un défilement flou, ceci se réalise avec un mécanisme à croix de malte faisant avancer les perforations du film « coup par coup » (d’ou le « tac-tac-tac » caractéristique du bruit du projecteur)
Mais, en même temps que les images avancent par saccade, la piste son doit avancer de manière continue et constante, non saccadée, devant la cellule photélectrique (son optique) ou devant la tête de lecture (son magnétique)
Pour cela, du mou est laissé en formant une boucle libre entre le mécanisme à croix de malte pour la projection saccadée des images, et l’endroit de passage ou le film doit défiler, de manière constante et continue, devant la cellule ou la tête pour le son, et l’enregistrement du film est réalisé avec le décalage correspondant (en principe de l’ordre de 12 images ) pour tenir compte de ce décalage (ce décalage reste toujours constant, et connu , et ne pose plus de problème tant que le film est utilisé tel qu’il a été filmé…Mais ça se complique en cas de doublage son ou autre modification, ou aussi si le projecteur a été chargé n’importe comment ou si les perforations du film son dévorées !)
Par ailleurs, et tant qu’on y est dans les problèmes de cinéma sonore, et sur la plupart des projecteurs : Le son (du moins en son optique) doit être lu avec une lampe distincte , dite excitatrice, pour impressionner la cellule photoélectrique, et cette lampe doit avoir un filament gros et court, avec une forte inertie thermique, pour ne pas voir sa luminosité varier au rythme de la fréquence du secteur (sinon, et sur le courant EDF français on obtiendrais un ronflement à 100Hz superposé au son) et pour cela on utilise des lampes en 6V et généralement 1 à 5A , sur les projecteurs pros notamment en 35mm, ou les très bons projecteurs amateurs plus récents …
(Sur le Debrie dont il est question ici , et pour des raisons de simplicité, il n’y a pas de lampe excitatrice séparé pour le son, c’est une partie du flux lumineux de la lampe de projection, qui sauf erreur est sur un Debrie, est une 110V 750W culot P28, sert pour le son …Ceci simplifie les choses, mais au prix d’un son qui n’est jamais très pur, et dont les graves sont légèrement affecté par un résudu de 100Hz !)
Un autre problème aussi, qui limite les performances du son en cinéma sonore optique : la « gravure » du son optique se joue a des très petites dimensions près , et là , le grain du film intervient ,et limite la reproduction des aigus (en pratique, en son optique, on ne peux pas aller au dela de 8000 Hz).
Comme on peux le constater
-L’enregistrement et la lecture en cinéma sonore est quelque chose de bien plus compliqué qu’un disque ou une bande de magnétophone , et un projecteur de cinéma, et l’électronique associée , constitue une machine compliquée et pleine d’astuces pour contourner ou résoudre les problèmes posées …(Et ceci avec encore certaines limitations !)
-Il fallais un certain soin, et certains tours de mains, pour utiliser correctement tout ce matériel dans toutes ses possibilitées (projectionniste, c’est un métier !)