Socradel Weekend / Clarson Mistral : Modifications et remise en service

Bonjour à tous,

ce fil de discussion a pour but de mettre en un seul endroit toutes les informations concernant la modification et la remise en service d’un poste portatif Socradel Week-end 55 LH 55 FV Export connu aussi comme Clarson Mistral Colonial. Toutes les informations qui m’ont été utiles s’y trouvent et j’espère qu’ils puissent être utiles à d’autres aussi.

Pour moi tout a commencé ici en cherchant à identifier cette radio portative.


Mon Socradel a été conçu pour fonctionner soit sur deux batteries (une à 9V pour les filaments et une à 90V pour la HT), soit sur secteur et il disposait d’une fonction de recharge assez mal documentée. Ces montages piles-secteur présentent pas mal de particularités pour la restauration et la remise en service.

J’ai passé du temps à parcourir les pages de ce forum et j’ai pu retrouver des informations techniques précises qui m’ont permis de démarrer sur des bases solides. Par ailleurs sur le forum il a été souvent question du remplacement des piles soit par des dispositifs secteur de remplacement (voir ici et ici par exemple) ou par des packs des batteries NiMH mises en série (voir ici par exemple). Je dois dire en passant que j’ai pu trouver des informations intéressantes sur des sites étrangers :

Avec ces informations à ma disposition je me suis lancé sur cette aventure qui me réservait pas mal des surprises… Travailler sur ce poste fut une source d’amusement insoupçonnée !

En résumé voici les étapes du parcours…

  1. Remise en marche sur secteur :
  • Remplacement des condensateurs et résistances avec une attention particulière au circuit des filaments connus pour leur sensibilité aux surintensités; à ce propos les documents évoquées ici sont très utiles.
  • Remplacement du redresseur demi-alternance au sélénium par un équivalent à base d’une diode/résistance et remplacement du dispositif de régulation à base de la fameuse VDR par un régulateur de tension (j’en ai parlé ici).


J’ai validé chaque étage du récepteur en allant du haut-parleur à l’antenne et j’ai dû changer les 3Q4, 1AC6. Après le changement des tubes défectueux et la vérification standard des valeurs, la chaîne de réception a fonctionné avec d’abord des signaux de test et ensuite des vrais signaux sans besoin d’un dépannage approfondi.

  1. Restauration de l’ébénisterie entièrement à la bombe de peinture avec un résultat assez satisfaisant même pour les parties métalliques (pour les details voir ici). Sur le même fil de discussion une restauration classique respectant le look d’origine est tellement réussie et fait à mon avis reference.


4. Remise en état de la partie du fonctionnement sur batteries :

  • Fabrication des batteries avec mise en série des cellules (attn à la charge initiale pour optimiser l’équilibrage des cellules).

  • Assemblage d’un dispositif de rechargement BT+HT avec son alimentation en double tension 5 et 12 Volts et vérification du fonctionnement (tensions et intensités).

  • Adaptation de la position « Recharge » du bouton sélecteur pour mettre en marche du dispositif de rechargement en utilisant un relais basse consommation (j’en donnerai les détails séparément).

  • Assemblage et test.

A ce stade il me reste de remettre le poste dans sa valisette et tout faire rentrer dedans; j’avoue que c’est la partie la moins amusante :unamused:.

aK

PS : Voici les liens directs vers les messages concernant les differents points abordés :

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Voici les modifications concernant l’intégration du dispositif de rechargement dans le poste Socradel Weekend. Ceci a necessité la modification de la position « Recharge » du bouton sélecteur.

Celle-ci est modifiée comme indiqué sur le schéma ci-dessous qui reprenne celui qu’a été présenté dans ce fil de discussion.

La patte de la resistance de 3.9K qui va vers le + de la batterie de 90V est déconnectée et devient une sortie de tension pour piloter un relais. Pour cela on y ajoute s un condensateur de filtrage pour filtrer la tension redressée en demi-alternance. Des resistances sont ajoutées en série en plus de la resistance de la bobine du relais. La valeur du condensateur de filtrage comme la valeur de la résistance totale dépendent des caractéristiques techniques du relais utilisé. Elles sont calculées afin de fournir le courant continu nécessaire pour l’excitation et le maintien de la bobine du relais. Ici il est intéressant de noter que comme le courant de maintien est plus faible que celui pour l’excitation, on pourrait réduire la dissipation au minimum en utilisant une petite astuce trouvée ici.

Voici le schéma du circuit tiré de la simulation sous Falstad.

…et voici une photo de la réalisation du circuit qui pilote le relais.

J’ai utilisé un relais à 24V SDS RH-24V avec une résistance de bobine de 2 KOhm. Les valeurs des résistances sont spécifiques au relais utilisé; avec ces valeurs on limite le courant d’excitation à environ 8 mA et de maintien à 3mA pour une dissipation bien en dessous de 0.5W. En réglant le potentiomètre en parallèle au condensateur de 33uF à une valeur de résistance moins élevée on peut augmenter le courant de maintien si nécessaire.

Ainsi quand le poste est allumé si on met le bouton sélecteur en position recharge cela cree une tension sur la bobine du relais qui ferme le contact et fait passer le secteur au chargeur USB qui alimente le dispositif de recharge des batteries NiMH.

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Socradel a constrruit un très grand nombre de ces types d’appareils , vendu sous d’autres marques, assez facile pour de vrais techniciens de les faire fonctionnés ( s’ils n’ont pas été bidouillés)

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Sur ce lien on peut trouver également une autre astuce pour réduire le courant de maintien une fois la bobine du relais excitée. Si le relais dispose d’un contact libre la diminution du courant de maintien peut se faire comme cela :

Voici le poste terminé.

Dans sa version actuelle le dispositif de rechargement des batteries (et le module d’activation avec le relais) est trop volumineux pour pouvoir l’intégrer dans le poste. Du coup je l’ai mis dans un boîtier qu’on peut utiliser à l’extérieur du poste.


Pour recharger on éteint/debranche et on ouvre le carton arrière pour connecter le chargeur au connecteur spécifique au rechargement des batteries.

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Comme la place disponible est très limitée pour faire tout rentrer une possibilité serait au lieu de faire une seule carte de séparer les différents modules.

Ainsi on pourrait mieux utiliser les petits espaces disponibles.

Avec cette approche il va falloir adjoindre à chaque batterie son dispositif de rechargement et fabriquer une alimentation à deux tensions moins volumineuse pour pouvoir la caser dans le peu de place disponible sur le châssis. Il faudrait faire en sorte que de tout caser sans trop forcer afin d’éviter de provoquer un court-circuit.

Je me suis attaqué, a un récepteur de ce type mais, malheureusement,( pour des questions de disponibilité de temps), j’ai dû le laisser de côté. Effectivement, la place est comptée, mais, vues les conditions actuelles de fonctionnement de la partie alimentation, on peut s’affranchir complètement de la partie secteur d’origine, y compris la commutation (les accus, pouvant se trouver en floating, sur les alimentations, ce qui permet de placer le (les) chargeur, à cette place, et les batteries dans la partie inférieure. C’est du moins l’option, que j’ai choisie.
Mon idée de départ, était l’utilisation d’un convertisseur « silencieux » sur toutes les gammes ce qui bien sûr, est un autre sport, mais les batteries en série, entretenues lors des écoutes sur secteur, représente une bonne solution, a condition, de ne pas virer à " l’usine a gaz" .

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Je suis complètement d’accord et je pense suivre cette suggestion pour transformer la partie d’alimentation secteur en alim de rechargement à double tension (8x1.5V=12V pour la batt fil. et 10x10. 5V=105V pour la batt HT). Il faut juste mettre derrière chaque tension générée un régulateur de courant pour limiter le courant de rechargement de chaque batterie aux valeurs que les résistances présentes pour l’alim secteur peuvent supporter en dissipation (*). Ainsi on pourrait charger les NiMH certes lentement mais indéfiniment sans danger ni pour les batteries ni pour le poste.

(*) Le courant de rechargement de 0.1C mA (avec C la valeur numérique de la capacité en mAh) pour les NiMH donne 240mA pour la batt fil et 28mA pour la batt HT qui est beaucoup trop pour les résistances du circuit de redressement en puissance dissipée.

Oui, oui c’est une remarque très pertinente.

En revanche dans le cas de Socradel Weekend les complications ont tendance de s’accumuler en partie à cause de la difficulté à accéder aux connexions réalisées avec les deux boutons sélecteurs bien cachés derrière et pas facilement demontables.

Je n’ai pas utilisé cette expression d’usine a gaz, en tant que critique de ton travail de recherche, que je trouve au contraire, sérieux et bien documenté. Il s’agit, simplement, d’un autre cheminement, utilisant des solutions plus simples. :wink:

Guy merci pour tes commentaires et conseils. :pray:

L’expression m’est souvent venu à l’esprit à plusieurs reprises. Souvent les choses viraient à la complication et j’ai essayé de comprendre pourquoi.
Ce maudit :wink: selecteur des 4 états du Weekend très inaccessible a souvent été à l’origine de ces complications. La volonté de préserver toutes les fonctions d’origine aussi.

Enfin, vouloir utiliser des modules existants (aliexpress) et juste les assembler est une contrainte supplémentaire qui peut introduire de la complication.

J’espére pouvoir en expérimenter prochainement et completer ce fil de discussion.

Ici je vais mettre un rappel pour un autre point qui mérite d’être abordé à une prochaine occasion. Il s’agit du déséquilibre de la capacité des deux pack NiMH fabriqués.

https://forum.retrotechnique.org/uploads/default/original/4X/d/f/e/dfe4dd79713f2972a1b37be4829cf9acecd96624.jpeg

Comme on peut voir sur la photo et expliqué ici la batterie des filaments est faite de 8 piles AA en série avec une capacité de 2400 mAh pour une consommation de 50 mA. La batterie HT quant à elle est faite de 10 batteries 6F22 mises en série avec une capacité de 280 mAh pour une consommation de 15 à 20 mA.

Ainsi la batterie HT à une conso de 20 mA va se décharger en 14 heures au moment où la batterie filaments peut durer 48 heures.

On voit bien que la batterie des filaments et surdimensionnée comparée à la batterie HT. Cette dernière se déchargera beaucoup plus vite ce qui fera qu’on devra recharger sans jamais vider la batterie des filaments. Autrement dit que si on recharge les deux batteries en même temps la batterie filaments sera toujours à 70% pleine.

Idéalement on devrait dimensionner les batteries de façon plus équilibrée.

Une facon de faire serait de fabriquer la batterie des filaments en mettant 3 ou 4 batteries 6F22 NiMH de 9V en parallèle pour obtenir une capacité de 840 ou 1120 mAh pour un fonctionnement de 16 ou 22 hr à peu près.

En attendant une future experimentation…

a l’origine des piles
la pile HT avait une durée d’utilisation double de la pile filament

D’où, mon idée de départ : une simple batterie de 12V (gel qui peut être positionnée dans toutes les dimensions) choix possible de 2 a 6 Ah, suivie d’une régulation série (silence assuré), pour les filaments, et d’un convertisseur, pour la HT (pour le bruit, c’est autre chose), mais dans le principe ça fonctionne, dans la mesure, où, les blindages, sont installés très judicieusement, mais alors, très judicieusement !! Maintenant, du fait, qu’il ne se passe plus rien d’intéressant en ondes longues (bande la plus exposée) on peut passer outre, reste a voir l’importance des nuisances sur le bas des ondes moyennes. Les ondes courtes, ne sont pas le moins du monde concernées, et, si l’on ajoute un module FM (de n’importe quelle facture), le résultat est excellant, d’autant, qu’avec la batterie, son alimentation (toujours via un régulateur), ne présente aucune difficulté.
Lorsque la batterie est épuisée, on n’a même pas a se poser la question de savoir qui a fait le coup !!

Le lien vers le fil de discussion concerné serait utile pour avoir une vue complète sur le sujet.

Les échanges sont très intéressants :wink:. Personnellement j’ai choisi l’approche NiMH et de deux batteries car les discussions sur le besoin de blindage des autres approches m’a refroidi.
Je n’ai pas voulu me compliquer la vie avec ça mais j’ai fini par trouver d’autres moyens de me compliquer la vie en voulant par exemple intégrer dans le poste un dispositif de rechargement des deux batteries.

Ça serait une espèce de loi de Murphy pour le dépannage des TSF ?
Si on peut se compliquer la vie dans un depannage, on se la compliquera.
:rofl::joy::stuck_out_tongue_winking_eye:

Excellent weekend (normal ou Socradel)
aK

Après quelques jours d’utilisation le chargeur fonctionne bien. J’ai pu le tester plusieurs heures en continu.

J’ai mesuré un max de 11W de conso au début de la charge qui diminue progressivement car le courant tiré baisse au fur et à mesure. La temperature peut monter un peu; c’est surtout au niveau de la carte d’alim usb utilisée pour alimenter les modules qui suivent. J’ai mesuré 55 °C sur le boîtier. Du coup j’ai cru utile de faire quelques trous d’aération pour limiter cela.

J’ai aussi trouvé pratique d’ajouter des temoins led pour indiquer la charge complète. Le module niup11ta dispose déjà un led que j’ai simplement rendu visible et pour la HT j’ai ajouté un led qui s’éteint quand la charge est complète.

Le module niup11ta qui charge la batterie des filaments applique un algorithme intelligent pour déterminer le type de charge approprié et detecter la fin de charge. Il offre aussi des protections contre des situations anormales. L’assemblage pour la batterie HT est plus rudimentaire. Sur la base d’un chargement à courant bas de 0.1C il peut en théorie rester actif au delà de 10hr, indéfiniment sans danger. Ce dernier point je voudrais le valider car j’ai pu lire des informations contradictoires… :thinking: concernant les NiMH de technologie LSD - low self discharge.

Personnellement, si la charge à bas courant peut se faire quasi indéfiniment sur des éléments Ni-Cd (Nickel Cadmium) , et avec un courant de charge entre C/10 et C/20 (c’est comme ça que fonctionnais la quasi totalité des B.A.E.S « a ampoules » ) je déconseille ce principe pour du Ni-Mh qui supportent bien moins, et ne durent pas longtemps (j’en ai déjà fait l’expérience, avec déceptions, en tentant des rétrofit de B.A.E.S avec des accus Ni-Mh )

Il faudrais donc trouver des accus Ni-Cd , d’ancienne génération mais neufs ou en parfait état ( devenu très difficilement trouvables !)